Le président américain Donald Trump est arrivé en Israël ce lundi matin pour renforcer le soutien à l’accord de paix historique qu’il a contribué à négocier, au moment où les sept premiers otages israéliens ont été libérés par le Hamas dans la bande de Gaza.
Selon les porte-parole de l’armée israélienne (Tsahal) et du Shin Bet, les sept otages libérés Matan Angrest, les frères Gali et Ziv Berman, Alon Ohel, Eitan Mor, Guy Gilboa-Dalal et Omri Miran ont été remis au Comité international de la Croix-Rouge à Gaza et ont désormais franchi la frontière vers le territoire israélien. Ils ont été transportés en hélicoptères militaires depuis la base de Reïm et subissent actuellement une évaluation médicale préliminaire.
Le Hamas a autorisé les otages à passer des appels vidéo à leurs familles avant leur libération. Des images de ces échanges ont été diffusées sur les grands écrans installés Place des Otages à Tel Aviv, où environ 65 000 personnes étaient rassemblées. Des acclamations massives ont éclaté lorsque les organisateurs ont annoncé que l’Air Force One allait survoler la foule avec Donald Trump à son bord.
D’après les médias israéliens, 20 otages au total doivent être libérés en deux étapes, depuis deux points distincts : le nord de Gaza et Khan Younès. Les 13 otages restants devraient être libérés plus tard dans la matinée. L’armée israélienne a indiqué être prête à accueillir d’autres otages à mesure qu’ils sont remis à la Croix-Rouge.
Un nouveau chapitre pour la paix
La libération des otages s’inscrit dans le cadre d’un accord global de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui met fin à deux années de guerre ayant commencé après l’attaque du 7 octobre 2023.
En contrepartie, Israël a entamé la libération de 250 prisonniers palestiniens condamnés pour des attaques meurtrières et de 1 700 détenus arrêtés depuis le début de la guerre.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré :
« Nous sommes en train de dessiner une nouvelle réalité à Gaza. La prochaine phase verra le désarmement du Hamas et la destruction des tunnels. »
Trump : « Le plus grand dossier auquel j’ai jamais participé »
Dans un entretien accordé à Axios à bord de l’Air Force One en route vers Tel Aviv, Donald Trump a qualifié l’accord de paix de « plus grand dossier auquel j’ai jamais participé », ajoutant qu’il avait confiance dans la durabilité du cessez-le-feu.
«Je ne pense pas que quelqu’un veuille me décevoir», a-t-il déclaré, en soulignant l’épuisement des deux parties après des années de conflit, ainsi que le soutien régional à son plan.
Trump ne restera en Israël que moins de cinq heures, le temps d’un discours devant la Knesset, d’une rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou et d’un moment d’échange avec les familles des otages.
«Mon message au peuple israélien sera un message d’amour et de paix pour l’éternité», a-t-il ajouté.
Prochaine étape : sommet de la paix en Égypte
Après sa visite éclair en Israël, Donald Trump se rendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour participer à un sommet international sur la paix, en présence de plus de 25 dirigeants arabes, musulmans et européens, qui viendront soutenir le plan de paix américain.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, y est attendu, contrairement à Benjamín Netanyahou, qui n’a pas été invité — une décision que Trump attribue aux organisateurs égyptiens.
L’Iran, soutien clé du Hamas, avait également été invité mais a refusé d’y participer, selon Axios.
Des distinctions présidentielles
En signe de reconnaissance, le président israélien Isaac Herzog a annoncé que Donald Trump recevra la Médaille présidentielle d’honneur d’Israël, la plus haute distinction civile du pays, pour son rôle dans la libération des otages et la mise en œuvre du cessez-le-feu.
«Par ses efforts inlassables, le président Trump a non seulement contribué à ramener nos proches à la maison, mais il a aussi jeté les bases d’une nouvelle ère au Moyen-Orient», a déclaré Herzog.
De son côté, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a décidé de lui remettre l’Ordre du Nil, la plus haute décoration du pays.
Perspectives à venir
Bien que les cicatrices du conflit soient encore profondes, Trump s’est dit optimiste quant à la pérennité du cessez-le-feu, et a même laissé entendre qu’il souhaitait se rendre un jour à Gaza.
Il a attribué une grande partie de ce tournant diplomatique à sa décision controversée de frapper les installations nucléaires iraniennes plus tôt cette année, ce qui aurait affaibli le soutien iranien au Hamas et permis une nouvelle dynamique régionale.
«Ce n’est que le début», a déclaré Trump aux journalistes.
«La paix est possible — et nous le prouvons»