Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) séjourne à Dakar depuis hier pour une mission de consultation avec les autorités sénégalaises. Conduite par Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, cette équipe a pour objectif d’examiner les voies et moyens de redressement des finances publiques du pays. Les discussions, qui se poursuivront jusqu’au 4 novembre, devraient jeter les bases d’un nouvel accord de soutien financier, dans un contexte marqué par une dette publique jugée préoccupante.
D’après les dernières estimations de l’institution financière, la dette globale du Sénégal atteindrait environ 132 % du produit intérieur brut (PIB). Ce chiffre englobe non seulement l’endettement de l’État central, mais aussi celui des entreprises publiques ainsi que les arriérés intérieurs, plaçant le pays parmi les plus exposés du continent africain.
Cette mission fait suite aux entretiens menés à Washington entre le ministre des Finances, Cheikh Diba, et la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, en marge des assemblées annuelles de l’organisation. Les deux parties avaient alors convenu de poursuivre les discussions sur les ajustements budgétaires nécessaires pour rétablir la viabilité de la dette sénégalaise.
Les échanges actuels portent principalement sur la rationalisation des dépenses publiques, la mobilisation accrue des recettes fiscales et la réforme du système de subventions. Parmi les pistes envisagées figurent la suppression progressive de certaines exonérations fiscales, la révision de la fiscalité sur les jeux de hasard et l’ajustement des subventions énergétiques.
L’objectif commun du FMI et du gouvernement sénégalais est de ramener la dette à un niveau soutenable, tout en préservant les ambitions de croissance du pays. Cette mission s’annonce donc cruciale pour la consolidation du partenariat entre Dakar et le FMI, dans un contexte international marqué par la hausse des taux d’intérêt et la contraction des marges budgétaires dans les économies émergentes.