Marcher toutes les 30 minutes : la nouvelle règle santé

Publiée le 8 octobre, l’étude de l’Anses rebat les cartes sanitaires de la lutte contre la sédentarité. Marcher trois à cinq minutes toutes les demi-heures peut suffire à réduire les effets délétères de l’immobilité.

Au bureau, dans les transports, devant les écrans… En moyenne, nous passons sept heures par jour inactifs et/ou assis, et cela inquiète les autorités sanitaires depuis des années. Il faut dire que la sédentarité n’est pas sans risque pour la santé. De constat scientifique, elle augmente significativement les risques de diabète, de maladies cardiovasculaires, d’obésité et de troubles musculosquelettiques. En 2016, Santé publique France appelait déjà à « marcher un peu toutes les deux heures » pour limiter les dégâts. Neuf ans plus tard, le drapeau rouge s’agite à nouveau dans les travaux publiés le 8 octobre par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Fruits de plus de 75 études internationales, les nouvelles préconisations de l’institution sont claires. « Il ne suffit pas de se lever, de faire le tour du bureau et de se rasseoir, rappelle Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’alimentation, de la santé animale et végétale de l’Anses. La rupture de sédentarité doit durer trois à cinq minutes, et mobiliser réellement la motricité, comme avec une marche rapide. »

Bénéfices à la clé

Pour l’agence, ces pauses ne sont pas de simples respirations, mais de véritables gestes santé. Marcher quelques minutes suffit à relancer la circulation, à stabiliser la glycémie et à détendre les muscles mis à rude épreuve par la position assise. Le cerveau aussi en profite : meilleure concentration, fatigue réduite, attention retrouvée. Des bénéfices ressentis dès les premiers jours, à condition d’inscrire cette habitude dans son quotidien.

Dans ce sens, l’Anses appelle à repenser les journées de travail : raccourcir les réunions, se lever entre deux visioconférences, bouger dès qu’une occasion se présente…

Les enfants aussi

On le sait, la sédentarité n’est pas qu’une affaire d’adultes. Elle gagne aussi du terrain chez les plus jeunes. Pour y remédier, l’instance recommande trois minutes d’efforts soutenus (sauts, jeux actifs, marche rapide) toutes les demi-heures pour compenser les temps d’immobilité. Bouger souvent, même brièvement, soutient la croissance musculaire, renforce l’attention et améliore la mémoire. « Les enfants ont besoin de se dépenser », rappelle Irène Margaritis, en soulignant que leur dynamisme naturel tend à s’émousser dès l’entrée en primaire.