Ce qui, au départ, ressemblait à un simple conflit professionnel a fini devant les tribunaux, avec des révélations graves et des accusations croisées. Hier, lundi, le tribunal des flagrants délits de Dakar a examiné une affaire où se mêlent harcèlement sexuel présumé, pressions psychologiques, menaces judiciaires et accusations de malversations financières.
Au centre du dossier : P.M.T., industriel et directeur général d’une société de la place, poursuivi par son ancienne employée A.S., qui l’accuse de harcèlement moral et sexuel.
Des avances insistantes, une proposition de poste… puis des menaces. Selon seneweb, tout commence après la démission d’A.S., qui occupait le poste de responsable des opérations avec un salaire d’un million FCFA.
La plaignante affirme que son ex-patron l’aurait recontactée près d’un an plus tard, l’invitant à rejoindre son véhicule à la sortie d’une audition à la Sûreté urbaine. Là, il lui aurait annoncé avoir découvert des « malversations financières » et déposé une plainte contre elle.
Mais, selon A.S., la menace s’accompagnait d’un chantage : S’il arrêtait les poursuites, elle devait revenir travailler pour lui et devenir « plus intime ».
Elle explique qu’avant même sa démission, son employeur tentait régulièrement de l’embrasser, de la prendre dans ses bras dans son bureau, et qu’elle a toujours refusé. Elle dit avoir remis un enregistrement audio aux enquêteurs pour étayer ses propos.
Une proposition étonnante : un poste de directrice générale en échange d’une relation
Toujours selon A.S., P.M.T. lui aurait même proposé le poste de directrice générale dans son usine.
« Il m’a dit qu’il voulait quelqu’un de confiance… mais ensuite il a demandé une relation amoureuse pour valider la nomination », a-t-elle déclaré à la barre.
Face à son refus, le chef d’entreprise serait revenu à la charge, promettant cette fois l’achat d’un véhicule de son choix. Devant l’insistance et le malaise, elle a présenté sa démission.
La version du prévenu : « Elle m’a piégé »
À la barre, P.M.T. a reconnu être l’homme sur l’enregistrement audio, mais en minore la portée. Selon lui, il ne s’agissait pas de harcèlement, mais d’une « plaisanterie » pour la repousser, affirmant que c’est A.S. qui aurait tenté de le séduire.
Concernant les poursuites judiciaires engagées contre son ex-employée, il soutient avoir découvert des faux portant sur 62 millions FCFA et des manipulations de caisse de près de 8 millions FCFA. « Je ne pouvais pas commettre ce dont elle m’accuse : il y a des caméras partout dans mon entreprise », s’est-il défendu.
Une bataille juridique serrée
Pour Me Abdou Dialy Kane, avocat de la plaignante, il ne fait aucun doute que sa cliente est victime de harcèlement : « Le prévenu a exécuté ses menaces : il l’a poursuivie en justice après son refus de céder. »
Il a demandé le franc symbolique en réparation. Le procureur a requis l’application stricte de la loi, rappelant la gravité des faits. En face, la défense menée par Me Youssou Guèye conteste l’infraction de harcèlement sexuel, s’appuyant sur l’article 319 bis du Code pénal, et argumente qu’il n’y avait plus de lien hiérarchique au moment des faits. La défense évoque également les malversations financières pour décrédibiliser la plaignante.
L’affaire, explosive par la nature des accusations et la stature du prévenu, est désormais entre les mains du tribunal. La décision sera rendue le 10 novembre 2025. Si vous voulez, je peux également : proposer des titres journalistiques, préparer une version plus incisive, ou une version courte pour les réseaux sociaux.
