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Pastef : l’art de se décrédibiliser

Depuis l’alternance politique qui a porté Pastef et Bassirou Diomaye Faye au pouvoir, le Sénégal vit une séquence politique intense où la Justice occupe une place centrale. Le discours de rupture, porté par la nouvelle équipe dirigeante, s’appuie fortement sur la promesse de transparence et de reddition des comptes. Cette volonté d’instaurer une Justice égale pour tous, même pour les figures les plus puissantes de l’ancien régime, a marqué les premiers mois du nouveau pouvoir. Mais cette dynamique, aussi ambitieuse soit-elle, soulève aujourd’hui des interrogations profondes sur la frontière entre efficacité et précipitation ; entre indépendance judiciaire et usage politique de la Justice.
Le cas récent de l’ancien ministre Mansour Faye illustre parfaitement ces tensions. Ancien proche et beau-frère de l’ex-Président Macky Sall, il avait été incarcéré dans l’affaire dite du «Force Covid-19», une enquête portant sur la gestion controversée des fonds d’urgence durant la pandémie. Sa mise en détention avait été perçue comme le symbole d’une Justice qui ose enfin inquiéter les puissants. Cependant, quelques mois plus tard, plusieurs non-lieux ont été prononcés dans ce même dossier, notamment en faveur de certains hommes d’affaires et d’un ancien Directeur administratif et financier de son ministère. Cette issue rapide interroge : les preuves étaient-elles insuffisantes ? Les dossiers ont-ils été montés dans la précipitation ? Beaucoup y voient le signe d’une Justice qui agit sous la pression politique, sans avoir eu le temps de consolider ses arguments.
Une situation comparable s’observe dans le dossier de l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour. Interpellé, auditionné, puis remis en liberté sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, il a dénoncé publiquement un «acharnement politique». Ce qui a choqué davantage, c’est l’information selon laquelle sa libération aurait été décidée «au plus haut sommet de l’Etat». Si c’est exact, cela remet directement en cause le principe d’indépendance du Pouvoir judiciaire, pilier fondamental de tout Etat de Droit. Ces événements laissent planer un doute sur la manière dont la Justice est administrée. Autrement dit, rend-elle des comptes à la loi ou aux ordres politiques ?

Un pouvoir hostile à la critique
Le cas du journaliste Madiambal Diagne vient compléter ce tableau déjà complexe. Condamné pour diffamation envers un magistrat, il est aussi visé par un mandat d’arrêt international pour des accusations plus graves de blanchiment et d’escroquerie. Actuellement sous contrôle judiciaire en France, il affirme être victime d’une «instrumentalisation de la Justice sénégalaise». Son affaire soulève des questions sensibles sur la liberté de la presse et la place du contre-pouvoir médiatique dans un contexte de recomposition politique. D’ailleurs, en s’attaquant à plusieurs reprises à des figures médiatiques et à des groupes de presse connus pour leurs prises de position tranchées, le pouvoir a fini d’apparaître comme hostile à la critique. Ce qui, du coup, entame l’image de la rupture démocratique annoncée.

A ces affaires, s’ajoute un autre élément troublant : l’incarcération du fils de l’ancien Premier ministre Amadou Ba. Son arrestation, intervenue sans qu’un motif clair ait été communiqué au public, alimente les soupçons d’une Justice sélective et politisée. Dans un contexte où la communication institutionnelle demeure floue, cette détention non motivée renforce le sentiment d’arbitraire et d’opacité dans certaines décisions judiciaires. Le risque est grand de voir se diffuser dans l’opinion, l’idée que la Justice sénégalaise fonctionne à plusieurs vitesses : une justice expéditive pour les anciens dirigeants et une justice prudente ou indulgente pour les proches du nouveau pouvoir.

Pris ensemble, ces dossiers accréditent fortement le fait d’une Justice en mouvement, mais encore en quête d’équilibre. Le nouveau pouvoir, sans doute, semble animé par une volonté sincère de moraliser la vie publique et de restaurer la confiance dans les institutions. Toutefois, en cherchant à aller trop vite, il s’expose à confondre vitesse et précipitation. Or, la Justice ne se mesure pas à la rapidité des arrestations, mais à la solidité des procédures et à la rigueur des preuves. Une mise en détention spectaculaire suivie d’un non-lieu fragilise davantage la crédibilité de l’Etat qu’elle ne la renforce.

Justice des vainqueurs ?
L’enjeu pour le gouvernement de Pastef est désormais de prouver que la Justice sénégalaise agit dans le respect des principes de Droit, indépendamment des contingences politiques. S’il ne parvient pas à dissiper les soupçons d’instrumentalisation, le risque est double : d’une part, décrédibiliser l’ambitieux projet de rupture ; d’autre part, affaiblir davantage et durablement la confiance des citoyens envers les institutions judiciaires. Dans un pays qui a longtemps fait figure de modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, la tentation de la justice des vainqueurs serait une erreur politique majeure, comme l’a d’ailleurs déclaré le ministre Abdourahmane Diouf.

Le Sénégal se trouve ainsi à la croisée des chemins : entre une justice exemplaire et impartiale, capable de rendre des comptes sans distinction, ou une justice politique qui, sous couvert de moralisation, deviendrait un instrument de règlement de comptes. Le pouvoir actuel a encore l’occasion d’opter pour la première voie, mais cela suppose de transformer la logique de rapidité en une logique de rigueur, de transparence et de respect scrupuleux de la séparation des pouvoirs.
Félix NZALE

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