Le Sénégal traverse une crise de confiance exceptionnelle sur les marchés financiers : avec un spread de CDS à 1 077 points de base, le pays est désormais perçu comme présentant un risque de défaut très élevé, rendant l’accès aux financements internationaux presque impossible sans aggraver sa dette.
Cette situation résulte d’une combinaison de facteurs : un endettement hérité, incluant une « dette cachée » portant le ratio dette/PIB à près de 119 %, des tensions politiques et sociales internes, un contexte régional instable, et des conditions économiques mondiales défavorables avec la hausse des taux et la réduction de liquidités.
L’économie réelle subit déjà les conséquences : l’État doit réduire ses dépenses, affectant infrastructures, santé et éducation ; le secteur privé voit le coût du crédit augmenter, freine l’investissement et menace l’emploi ; la perception du franc CFA renchérit les importations et alimente l’inflation.
Pour restaurer la confiance, plusieurs leviers sont identifiés : transparence totale sur la dette et les contrats, élargissement juste et efficace de l’assiette fiscale, gestion prudente des futures ressources pétrolières et gazières via un fonds souverain, et engagement dans des discussions pour un rééchelonnement ou un effacement partiel de la dette avec le FMI ou d’autres institutions internationales.
Si ces mesures sont mises en œuvre avec rigueur et clarté, le Sénégal pourrait transformer cette crise en un moment décisif, renforçant sa crédibilité et préparant une trajectoire économique plus stable et durable.
