Budget 2025 : 3 254 milliards mobilisés et un déficit ramené à 4,88% du PIB au 3e trimestre

Le ministère des Finances et du Budget a publié son rapport trimestriel sur l’exécution du budget de l’État au troisième trimestre 2025, dans un contexte national marqué par une dynamique économique soutenue.

Portée par l’exploitation des hydrocarbures, la croissance du Sénégal a atteint 12,1 % au premier trimestre et 11,8 % au deuxième, tandis que l’inflation est restée contenue à 1,1 %, grâce à la détente des prix internationaux des denrées alimentaires et au maintien des subventions sur les produits de première nécessité. Cette conjoncture a permis au pays d’aborder le troisième trimestre avec des bases solides, malgré un environnement économique mondial contrasté, marqué par le ralentissement de la croissance américaine et une reprise timide en Europe.

Sur les neuf premiers mois de l’année, les recettes du budget général se sont élevées à 3 254 milliards de FCFA, soit 69,7 % de l’objectif annuel fixé pour 2025. Les recettes fiscales, principales composantes du budget, ont atteint 2 987,9 milliards, enregistrant une progression de 7,6 % par rapport à la même période en 2024, confirmant une performance notable dans un contexte international instable. Les recettes non fiscales, quant à elles, totalisent 214,2 milliards, soit 75,8 % des prévisions, tandis que les dons reçus plafonnent à 52 milliards, très en-deçà des 18,1 % visés pour l’année.

Les ressources de trésorerie mobilisées sur la période s’élèvent à 3 655,8 milliards, couvrant ainsi les besoins financiers de l’État. La majeure partie de ces fonds, 2 775,1 milliards, provient des levées sur les marchés financiers, atteignant 73,6 % des prévisions. Les emprunts liés aux projets conditionnés à l’avancement des travaux affichent un taux plus modeste de 62,5 %. Ces ressources ont permis de couvrir l’ensemble des charges de trésorerie et de financer un déficit budgétaire de 1 059 milliards, soit 4,88 % du PIB, bien en-deçà de la cible annuelle de 7,82 %.

Les dépenses totales du budget général ont été maîtrisées à 4 313 milliards, représentant 67,8 % des prévisions de la loi de finances rectificative 2025. Les dépenses ordinaires, qui s’élèvent à 3 220,8 milliards, sont dominées par les transferts courants (1 169,4 milliards) et la masse salariale (1 082,8 milliards). Les charges financières liées à la dette se chiffrent à 705,7 milliards, incluant notamment des emprunts bancaires contractés hors autorisation parlementaire.

Concernant les dépenses en capital, 1 092,2 milliards ont été engagés à fin septembre, soit un taux d’exécution de 56,4 %. Les investissements financés sur ressources internes atteignent 418,9 milliards, soit 71,4 % de réalisation, tandis que ceux sur ressources externes sont à 49,9 %. Les transferts en capital affichent une exécution globale satisfaisante de 86,4 %, mais les investissements directs de l’État restent modestes, avec seulement 40,8 milliards réalisés, soit 27,4 % de l’objectif.

Le rapport met également en avant la bonne tenue du Fonds national de retraite, qui présente un excédent de 25,7 milliards, en progression de 2,1 milliards par rapport à septembre 2024. Les 168 organismes publics suivis ont exécuté 47,7 % de leur budget cumulé de 2 210 milliards, réparti entre 762,9 milliards en dépenses de fonctionnement et 290,1 milliards en investissements.

Dans l’ensemble, ces neuf premiers mois de 2025 révèlent une progression notable des recettes, une maîtrise relative des dépenses et un déficit contenu, malgré les incertitudes économiques mondiales. Le quatrième trimestre sera déterminant pour évaluer la capacité de l’État à atteindre ses objectifs annuels et à consolider les performances budgétaires enregistrées jusqu’ici.