Lettre à Monsieur le ministre de la Santé Prise en charge du cancer de la prostate : une urgence sanitaire silencieuse

Monsieur le ministre,

Le président de la République a récemment instruit, en Conseil des ministres, une attention particulière à la situation des insuffisants rénaux dans notre pays. Cette décision salutaire du président de la République marque une avancée dans la voie d’une politique de santé plus équitable et plus humaine qui doit s’exprimer pleinement dans le Plan national de lutte contre les maladies non transmissibles.
Dès lors, Monsieur le ministre, il devient impératif d’élargir cette dynamique à d’autres pathologies graves et silencieuses, particulièrement le cancer de la prostate, ce mal insidieux qui touche de plein fouet une frange significative de notre population masculine, en particulier les séniors âgés de 50 à 70 ans. C’est pourquoi je me permets de vous adresser respectueusement cette lettre ouverte, en tant que citoyen sénior préoccupé, observateur attentif et témoin impuissant de ce mal silencieux qui ronge nos pères, nos frères et nos amis : le cancer de la prostate.
Aujourd’hui, dans notre pays, cette maladie demeure mal connue, insuffisamment dépistée et très mal prise en charge : Le dépistage précoce, pourtant capital, n’est pas promu de manière systématique, ni intégré dans les consultations courantes pour cette tranche d’âge ;
Le coût des examens (dosage du Psa, biopsie, Irm) reste prohibitif pour la majorité des séniors, surtout ceux sans couverture maladie adéquate ;
Les centres de traitement spécialisés (radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, etc.) sont concentrés dans la capitale et à Touba, et dans des cabinets privés ;
Le tabou autour de cette pathologie, aggravé par le manque de sensibilisation, continue de retarder le diagnostic, souvent jusqu’à un stade où le pronostic vital est engagé.
Monsieur le ministre, il est urgent d’agir, il ne s’agit pas seulement de traiter le cancer de la prostate, mais de préserver la dignité de l’homme sénégalais, de lui donner une chance de vivre pleinement sa vieillesse, âge d’équilibre, de transmission et de service à la communauté.
La prise en charge du cancer de la prostate, marquée par des coûts prohibitifs et une absence d’accompagnement social, appelle une intervention tout aussi résolue et décisive que celle observée pour les autres pathologies silencieuses et non transmissibles.
Ce plaidoyer, Monsieur le ministre, ne vise point à opposer les souffrances des uns à celles des autres, mais à rappeler que la dignité humaine et le droit à la santé exigent une attention globale, solidaire et inclusive ; le Sénégal ne pourra bâtir un système de santé résilient qu’en mettant chaque souffrance à sa juste place dans l’agenda national des priorités publiques sanitaires.
Laisser les hommes souffrir en silence, c’est fragiliser toute la cellule familiale. Négliger leur santé, c’est hypothéquer la stabilité sociale.
Vous avez, Monsieur le ministre, le pouvoir de redonner espoir à des milliers de familles.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le ministre, l’expression de ma considération distinguée et de mon engagement citoyen.
Boubacar SIDIBE
Boubacarsidibe48@gmail.com

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