Le Sénégal va bientôt obtenir sa première ville verte. Ce projet, porté par la Délégation générale à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (Dgpu), sera implanté dans la zone du Lac Rose, sur un site qui fait 206 hectares et dans lequel sont prévus entre 7500 et 10 000 logements sociaux dans un cadre de vie durable rapporte le qutidien.
Ce projet, qui sera réalisé par Orace Com, promet d’offrir «toutes les commodités d’une ville où il fait bon vivre et aux antipodes des nombreuses villes pollueuses notées dans le monde». «C’est un projet qui a une longue gestation, et l’idée, c’est de créer une ville nouvelle sur les bords du Lac Rose et de l’Océan atlantique. Une ville inclusive, qui est pensée pour tous dans la mixité sociale, mais aussi une ville durable qui intègre tous les plans de gestion environnementaux, que ce soit dans la gestion des déchets, des eaux usées, dans l’approche à la construction, afin que ce soit un cadre de vie où nous pouvons travailler, vivre et s’épanouir», a informé Abdel Wahab Kane, le Directeur de Casa Orace Com Sénégal, le promoteur du projet Ville verte au Lac Rose, lors d’une séance d’explication du projet, précédée d’une visite de presse sur les lieux.
Pour une œuvre de cette envergure, les promoteurs n’ont pas lésiné sur les moyens financiers. Ils ont accepté de mettre la main à la poche et sur fonds propres, sans aucun appui de l’Etat, de financer l’intégralité de cet ouvrage. «Le coût total du projet est de 761 milliards, sur 206 hectares. Cela inclut les logements, la voirie, tous les aspects du projet», a-t-il précisé.
Malgré le coût exorbitant du projet, ce ne sera pas la mer à boire pour l’acquisition d’une maison dans la Ville verte du Lac Rose. Les promoteurs disent penser à toutes les bourses. «Nous avons vraiment essayé de répondre à beaucoup de besoins à un prix qui est accessible. Nous offrons des facilités de paiement très flexibles pour permettre au maximum de Sénégalais d’acquérir un logement dans cette ville», assure le promoteur. En dehors de son caractère «innovant», ce projet n’a pas occulté les réalités culturelles du milieu, tout en gardant la volonté de rendre le lac plus protégé et plus attractif, sans oublier de densifier et de préserver la forêt.
«Nous avons tout de suite compris que le site avait des sensibilités culturelles et environnementales. Et dès le début, nous avons proposé un projet qui répondait à ces soucis, à la Dgpu qui l’a accepté. Nous avons proposé le même projet au ministère de l’Environnement qui, après des années d’études, l’a accepté. Et en fait, le projet en tant que tel va améliorer la zone du lac. Donc, les impacts en termes d’activités touristiques ont été pris en compte dans l’intégration de ces activités dans plus de 105 hectares de forêt…», a-t-il indiqué.
La création de 20 000 emplois
Les promoteurs soulignent aussi les nombreux emplois qu’offre la réalisation de ce projet au Sénégal. «Nos estimations montrent que nous pouvons atteindre 20 000 emplois à terme. Ce ne sont pas juste des emplois dans la construction, parce qu’une ville, ça permet de regrouper des gens, de fusionner les énergies et d’avoir beaucoup plus de productivité. Donc, si on a une ville dans laquelle on n’a pas à s’inquiéter des inondations, de l’assainissement, cela va augmenter déjà la productivité.» L’objectif, c’est d’offrir un bon cadre de vie, une cité verte et pas polluante, en s’occupant «des filaos, des dunes, des aspects environnementaux, des aspects socio-culturels, mais aussi des aspects touristiques».
Dans le même sillage, les promoteurs promettent d’utiliser plus l’énergie solaire pour toutes les concessions. «Nous avons prévu du solaire dans tous les bâtiments. Nous avons prévu la gestion des eaux usées avec une réutilisation pour rendre le site encore plus vert dans cette densification de la forêt des filaos et dans le verdissement de manière générale des autres parties de la ville, y compris planter des arbres sur toutes les avenues de la ville, toutes les rues, mais aussi une gestion des déchets solides avec le Promoged, avec qui nous sommes en discussion», déclare le promoteur. Qui, toutefois, n’entend pas porter le projet seul. Il compte y associer aussi les Petites et moyennes entreprises (Pme) et les populations.
«Nous avons l’ambition d’intégrer le maximum de Pme dans la ville, parce qu’une ville intégrée, ça veut dire que ce n’est pas juste une ville dortoir, c’est une ville dans laquelle nous pouvons installer nos affaires, nos petites affaires comme nos grandes affaires, pour que nous puissions tous vivre dans cette ville, créer des emplois et nous épanouir. Notre démarche, c’est vraiment d’avoir une approche intégrée. Et tout ça montre qu’une ville, c’est une grande ambition, mais on ne peut pas la construire tout seul. Il faut que tous les Sénégalais, les Pme se mettent ensemble, qu’on imagine cette ville ensemble et qu’on la construise ensemble, avec l’appui de l’Etat. Notre cahier des charges prévoit un projet de sept ans extensible à dix ans», renseigne Wakhab Kane.
En attendant de lever quelques résistances sur l’acquisition du site, les Sénégalais devraient patienter au moins 7 ans avant de pouvoir disposer de ces logements des temps modernes.
