Vivre avec la maladie à l’école: Des enfants diabétiques racontent leur calvaire

L’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assd), en partenariat avec le programme « Changing diabetes in children » (Changer la vie de l’enfant diabétique), a organisé, le mardi 18 novembre, une conférence en présence des enfants diabétiques et de leurs parents. Le thème a porté sur le « diabète en milieu scolaire ». Les chérubins sont revenus sur les difficultés qu’ils rencontrent à l’école rapporte le soleil .

Cheikh Omar, un élève de 14 ans, est venu assister à la rencontre organisée, le mardi 18 novembre, par l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad). L’activité entre dans le cadre du mois du diabète. Visage innocent, le gamin vit avec cette maladie depuis 2017. « Je suis élève. Je vis sans complexe avec la maladie. C’est dur de respecter le traitement médical strict et le régime alimentaire. Je remercie mes parents qui m’aident à gérer la maladie », confie l’adolescent avec assurance.

Il révèle qu’à l’école, seuls ses amis « intimes » connaissent qu’il a le diabète. Une façon pour lui d’éviter la stigmatisation. La jeune Diarra Mbaye est assise près de sa maman. Corpulence normale, rien ne présage qu’elle traîne un diabète. Toute heureuse, elle refuse d’en faire un fardeau. Voilée, visage tout radieux, sourire en coin, très prolixe, elle prend la parole et s’exprime avec aisance en se confiant sur la maladie à l’école.

« Le seul complexe que j’ai, c’est de manger en période de Ramadan devant mes camarades. Ce n’est pas une chose facile. Sinon, je ne nourris aucun complexe pour que les gens sachent que je suis diabétique », déclare-elle avant de craquer en pleurs. La jeune Diarra a également remercié ses parents, ses camarades ainsi que le personnel de l’école qui n’en font pas un sujet de débat. Ils la soutiennent plutôt. « Je ne me considère même pas comme une diabétique. Cela ne m’empêche pas de vivre comme les autres. Le diabète n’est pas une maladie honteuse », balance-t-elle, retrouvant le sourire sous les applaudissements du public.

Présent à la rencontre, Mohamed Kara vit lui ce complexe. Interrogé, il balbutie. Le trac se lit sur son visage. Les mots ont du mal à sortir. Il confie qu’il a caché sa maladie à ses camarades de classe pour ne pas être stigmatisé. Mohamed n’en parle jamais. Il préfère le vivre en souffrance. Malgré tout, il fait savoir qu’il respecte la prise de ses médicaments et rendez-vous grâce à ses parents. De son côté, Fatou Ndiaye tient la main de sa maman. L’adolescente étudie dans un établissement sis à Dieupeul. Elle renseigne qu’elle n’a jamais parlé de sa maladie à ses camarades de classe. Assise près de sa mère, elle évoque les vertiges qu’elle a très souvent à l’école.

Hommage à l’hôpital Albert Royer

Des moments assez difficiles qu’elle vit. Une autre fille, un peu plus âgée, soutient que ses parents étaient très fatigués pour maintenir le rythme du traitement sans jamais rien lâcher. Elle soutient qu’à l’hôpital Albert Royer, elle était très choyée par le personnel médical. Présents à cette rencontre, les parents des enfants diabétiques ont pris aussi la parole. Une dame, la quarantaine révolue, confie que sa fille a eu le diabète à l’âge de 9 ans. Elle soutient sans gêne qu’elle n’a jamais caché à son entourage la maladie de sa fille. Pour elle, ce n’est point lui rendre service. Elle a, comme les autres, remercié le personnel de l’hôpital Albert Royer qui soutient les parents des enfants diabétiques. Il arrive même que le personnel offre des soins aux parents démunis. « Il est rare au Sénégal de trouver une famille sans avoir une personne qui ne souffre pas de cette maladie chronique.

Le diabétique ne doit pas être stigmatisé car personne n’est épargnée », dit-elle. Un autre parent abonde dans le même sens, saluant l’attention qu’accordent les agents d’Albert Royer à leurs enfants. Une autre maman remercie l’hôpital Albert Royer qui leur a toujours réservé un accueil chaleureux. Son enfant a passé presque tous ses rendez-vous dans ce centre. Ce dernier a réussi son Bfem et sans retard dans les études. Les parents sont invités à se rendre dans les écoles pour échanger avec le personnel sur la maladie de leurs enfants. Le coordonnateur du programme « Changing diabetes in children», en français Changer la vie de l’enfant diabétique, Dr Babacar Niang, a conseillé aux enfants, qui ne peuvent pas jeûner, de ne pas le faire, puisque cela n’est point une obligation dans l’Islam.