L’avocat et ancien ministre Moussa Bocar Thiam a publié une réponse ferme au communiqué de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), daté du 21 novembre 2025, dans lequel il dit avoir été explicitement mis en cause. Dans sa réplique, Maître Thiam maintient ses accusations envers le magistrat Idrissa Diarra, qu’il désigne comme « auteur de traitements inhumains et dégradants ».
Il affirme exercer son « droit le plus élémentaire de répliquer », reprochant à l’UMS de n’avoir « ni sollicité son avis ni saisi l’Ordre des avocats avant de rendre public un tel communiqué ». Il rappelle par ailleurs que l’organisation professionnelle n’a pas compétence pour « apprécier l’opportunité ou le bien-fondé d’une dénonciation qui ne lui est pas adressée ». Selon lui, il revient à l’Inspection générale de l’administration de la justice (IGAJ) de mener les vérifications nécessaires, conformément à la loi 98-23 du 26 mars 1998.
Maître Thiam critique également le silence de l’UMS face à d’autres prises de position visant la justice. Il cite notamment les déclarations d’Ousmane Sonko, tenues le 8 novembre 2025, dans lesquelles le Premier ministre aurait accusé les magistrats de « saborder le travail du pool judiciaire et financier » et appelé à « nettoyer la justice ». Pour l’avocat, l’UMS aurait « manqué l’occasion de réagir » à des propos mettant en cause le Conseil constitutionnel, la Cour suprême ou encore la Cour d’appel.
Évoquant le cas de Farba Ngom, Maître Thiam dit s’indigner « comme tous les Sénégalais » des conditions de détention de l’ancien député, qu’il estime exposé à de graves risques médicaux. Il reproche au magistrat Idrissa Diarra de maintenir en détention des personnes « gravement malades », citant également la situation de l’épouse du journaliste Madiambal Diagne. Ces pratiques constitueraient, selon lui, des manquements aux devoirs professionnels, « constatés par la société civile et le Conseil national des droits de l’homme ».
Face à cela, l’avocat annonce son intention de saisir plusieurs instances, nationales et internationales. Après en avoir informé le bâtonnier, il compte déposer un recours devant la chambre disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature ainsi qu’auprès de la Cour de justice de la CEDEAO pour dénoncer des « traitements inhumains et dégradants infligés à des personnes présumées innocentes ».
En conclusion, Maître Thiam précise que ses critiques ne visent pas l’ensemble du corps judiciaire :
« La seule et unique personne décriée est le magistrat Idrissa Diarra et personne d’autre », insiste-t-il, tout en exprimant son « respect infini » pour les magistrats du pays.
Il appelle enfin « le peuple sénégalais, l’ordre des médecins, l’ordre des avocats, les organisations de défense des droits humains et l’International Association of Lawyers (UIA) » à se saisir de la situation.
