Dissensions etiraillements dans les investitures – La part belle aux partis, la portion congrue à la patrie

Avec cette législature qui s’achève, la déception semble être la chose la mieux partagée par le peuple. Pourtant cette 12ème législature finissante avait soulevé un fol élan d’espoir chez les populations qui croyaient que cette Assemblée nationale serait celle de la rupture d’avec des pratiques et méthodes décriées. Au finish, rien de nouveau sous les cocotiers. Elle n’aura même pas fait mieux que les précédentes législatures. Cette 13ème législature qui s’annonce devrait corriger les imperfections de la 12ème qui sont, entre autres, un mauvais départ, des sempiternelles querelles de positionnement, des détournements injustifiés etc.Toutes choses qui semblent avoir pris le dessus sur les préoccupations immédiates du peuple.

Par Al Hassan Sall

Que peuvent espérer les Sénégalais de cette 13ème législature qui dé- chaîne tant de passions et tant de convoitises chez les politiciens, pouvoir et opposition confondus ? Pas grandchose si l’on se fie au niveau des débats et des motivations des uns et des autres. Pourtant, ces électionslégislatives devraient être pour l’opposition une occasion de faire renaître l’espoir en proposant une alternative fiable et crédible. Mais il semble que les politicienssont incapables de dépassement et de transcender leurs divergences pourse consacrer aux préoccupations du peuple qu’ils sont censés servir. Aujourd’hui, ils devraient pouvoir bâillonner leur égo surdimensionné et revoir à la baisse leurs ambitions démesurées pour s’unir autour de l’essentiel qui est de sauverle Sénégal des périls qui le guettent. Périls qui ont pour nom : corruption, gestion nébuleuse des ressources pétrolières, halieutiques, minières, foncières etc. Autant de bombes en latence qu’une Assemblée forte et crédible pourrait désamorcer. Ils ne représentent que leur bienfaiteur et eux-mêmes Malheureusement, ilsemble que les préoccupations des politiciens et celles des populations ne sont pas les mêmes. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale donne l’impression d’être une chambre de mercantis ou l’on brade les intérêts des populations pour des sinécures. Alors qu’elle se situe au cœur de notre démocratie comme le montrent les textes qui régissentson fonctionnement. Représenter le peuple, légiférer et contrôler l’action du Gouvernement : tel est le triptyque qui devrait guider l’action des députés en qui le peuple a placé sa confiance. Pour freiner les dérives et errements de nos présidents qui concentrent tous les pouvoirs entre leurs mains, seuls des députés patriotes et conscients de leur rôle peuvent y parvenir, avec un marquage à la culotte. Malheureusement, il semble que ce n’est pas le cas chez nos aspirants à la députation qui n’ont d’autres préoccupations que de jouir des privilèges afférents à leur statut. Ils ne représentent au parlement que leur bienfaiteur et eux-mêmes. Ce qui révulse le plus chez nos politiciens, c’est le fait que leur discours est aux antipodes de leurs actes. Pour eux, la fin justifie les moyens, quitte à promettre monts et merveilles et à se renier par la suite… Malgré tout le tollé que suscitent ces législatives, les populations n’ont rien à y gagner. À part que les politiciens viendront perturber leur quiétude, réaffirmeront qu’ils seront à l’Assemblée pour dé- fendre les intérêts du peuple etc. Mais une fois élus, ils se contenteront de vivre sur le dos du contribuable en reconduisant les mêmes pratiques qu’ils étaient censés combattre.