À l’issue de plusieurs jours de combats contre le groupe État islamique, l’armée libanaise s’est installée pour la première fois de son histoire dans la région de Jouroud Ras Baalbeck, une bande de territoire montagneux à la frontière syrienne.
L’éviction des jihadistes du groupe État islamique (EI) du nord-est du Liban, annoncée fin août par le Hezbollah, après plusieurs jours de combats, a permis à l’armée libanaise de s’installer, pour la première fois de son histoire, dans la région de Jouroud Ras Baalbeck, zone frontalière poreuse avec la Syrie.
Plusieurs dizaines de soldats, couverts de poussière, ont pris les commandes de nouveaux avant-postes sur cette chaîne de collines arides. “Nous avons arraché le drapeau de Daech (EI) et hissé le drapeau libanais pour la première fois”, affirme un soldat d’élite sous couvert d’anonymat.
Damas et Beyrouth ont signé en 2008 un accord pour démarquer clairement la frontière, mais depuis, aucun progrès n’a été réalisé.
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“Le succès de cette opération était crucial pour le Liban, cette région étant le seul bastion du groupe terroriste dans le pays” explique Mélanie Houé, envoyée spéciale de France 24. Les jihadistes de l’EI et leurs rivaux liés à Al-Qaïda ont pris le contrôle de territoires des deux côtés de la frontière, y compris la région de Jouroud Ras Baalbeck en 2014.
“La bataille pour la sécurité nationale libanaise commence”
L’armée libanaise a lancé le 19 août son offensive contre l’EI dans cette zone et dans le même temps,le Hezbollah chiite libanais et l’armée syrienne ont lancé un assaut séparé du côté syrien.
Un cessez-le-feu a été annoncé sur les deux fronts dimanche 27 août après un accord négocié entre le Hezbollah et l’EI. Il s’est traduit par l’évacuation de centaines de jihadistes et de leurs familles vers Deir Ezzor, seule province syrienne encore sous contrôle de l’EI. Les Irakiens étaient vent debout contre cet accord, les autorités exprimant leur “inquiétude” alors que les réseaux sociaux s’enflammaient pour dénoncer une “injustice”. “En Irak, nous affrontons les jihadistes, nous ne les déplaçons pas vers la Syrie”, a martelé le Premier ministre Haider al-Abadi.
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Dans son offensive, l’armée libanaise avait publiquement affirmé qu’il n’y avait aucune coordination avec le Hezbollah, le plus puissant parti armé au Liban.
Alors que l’armée est considérée comme un symbole de l’unité nationale, l’arsenal du Hezbollah, appuyé par Damas et Téhéran, est source de divisions au Liban, les détracteurs du mouvement l’accusant d’être un État dans l’État.
Avec AFP
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