Kem Sokha, 64 ans, un des principaux responsables de l’opposition au Cambodge, a été arrêté puis mis en examen pour « trahison et espionnage ». Le Premier ministre Hun Sen a évoqué un complot pour « détruire le pays ».
Le chef de l’opposition au Cambodge a été mis en examen, mardi 5 septembre, pour « trahison et espionnage », dernier épisode du muselage de l’opposition avant les élections de 2018 par l’inamovible Premier ministre Hun Sen, qui dénonce la main de Washington. Kem Sokha sera jugé pour « un plan secret et une conspiration passée avec des étrangers », a déclaré le tribunal de Phnom Penh, annonçant que le crime de « trahison et espionnage » était passible de trente ans de prison.
Agé de 64 ans, Kem Sokha dirige le principal parti d’opposition, le Cambodge National Rescue Party (CNRP), dont l’autre dirigeant, Sam Rainsy, est exilé en France pour échapper à la prison. Kem Sokha a été arrêté ce week-end, le gouvernement dénonçant déjà une « conspiration secrète ». « Derrière Kem Sokha, c’est toujours la même main, celle de l’Amérique », a été jusqu’à lancer le Premier ministre Hun Sen, dimanche 3 septembre, parlant d’un complot pour « détruire le pays ».
Les législatives de juillet 2018 sont un test majeur pour l’homme fort du Cambodge, âgé de 65 ans, qui ne cesse de durcir le ton contre l’opposition et les défenseurs des droits de l’homme. L’opposition a réalisé une percée remarquée aux élections municipales de juin 2017 au Cambodge, un signe inquiétant pour celui qui est au pouvoir depuis la chute des Khmers rouges.
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