Mœurs – Dans l’anti-classe des élèves du sexe

Nous sommes au mois d’octobre qui correspond à l’ouverture des classes au Sénégal. Dans les écoles comme les lycées, ils sont nombreux à retrouver les classes. Parmi eux, des nouveaux qui viennent tout juste de découvrir des nouvelles écoles. Donc, de nouveaux amis. C’est dire qu’ils sont des centaines de milliers à rejoindre les établissements publics et privés. À la recherche du savoir. Certains travailleront durement pour passer en classe supérieure et d’autres passeront le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) ou le Baccalauréat.

Venant de divers quartiers, de diverses maisons pour ne pas dire de diverses familles, ces garçons et filles fréquentent les lieux du savoir pour espérer réussir et réaliser leurs rêves. D’aucuns diront qu’ils veulent plus tard devenir médecins, pilotes, professeurs, avocats, magistrats. D’autres choisiront d’autres métiers : ingénieurs, techniciens, professionnels des médias, entre autres. S’il est vrai que tout le monde ne parviendra pas à réaliser ses rêves, un nombre important y parviendra. Mais, à condition de travailler de manière sérieuse à l’école pour disposer de bonnes notes, aller à l’université à défaut de rejoindre les écoles de formation privée ou obtenir une bourse pour l’étranger.

Cependant, force est de constater que la jeunesse, une bonne partie en tout cas, fait face à un réel dilemme : apprendre pour devenir ou suivre une belle vie arrosée avec comme principal ingrédient la dégradation des mœurs. Et, malheureusement, c’est dernière remarque qui fait légion dans certains établissements publics comme privés. Nous sommes à Dakar dans un quartier assez calme qui abrite une école secondaire privée. Devant, plusieurs jeunes élèves. De la sixième à la terminale. Mais, l’on a l’impression de ne pas être devant une école qui forme des «innocents», envoyés ici par leurs parents pour prendre du savoir.

Et pour cause, pas trop loin, l’on aperçoit de jeunes filles dont l’habillement pousse à se poser certaines questions. Mini-jupe, jeans complètement déchirés, grosses lunettes. Elles causent et rigolent. Un autre groupe, visiblement composé d’élèves en classe de première ou terminale, papotent. Certaines sont assises sur les genoux de leurs copains, d’autres sont dans des voitures avec «leurs» hommes. Pire, certains couples s’embrassent au moment ou d’autres fument de la cigarette. Ici, le mot d’ordre est clair : l’on ne se cache pas. C’est à visage découvert que tout se fait.

Appartements loués, alcool et sexe

Avec tact, nous avons réussi à faire parler un jeune qui semble ne pas être intéressé par les comportements assez irrévérencieux de ses camarades. «Dans nos écoles, c’est totalement la merde qui s’y passe. Certains louent même des appartements meublés, achètent de l’alcool et s’y rendent avec les filles qui consomment tout cela. Le sexe y est gratuit.» Un témoignage qui donne des sueurs froides. Ce que confirme une jeune fille qui a fait savoir ceci : «Moi, j’ai même demandé à mes parents de me changer d’école. Mais, ils m’ont dit de rester et de ne pas suivre les autres. Chaque jour, ce sont eux qui viennent me prendre avec ma petite sœur. En tout cas, ici, il y a tout.»

Ces papys voleurs de plaisir

Le cas de cette école est très présent dans bien d’autres établissements publics comme privés. Quelques tours ayant permis d’y voir plus clair. Ailleurs, dans cette école réputée être une propriété des jeunes filles, c’est encore plus grave. «Il y a de grandes personnes, j’allais même dire des gens qui peuvent être nos pères qui viennent draguer ici. Certains aiment qu’on leur fasse la fellation et ils dégainent beaucoup d’argent. C’est une amie qui me l’a dit en me proposant de le faire puisqu’il n’y a pas contact sexuel. Mais, j’ai refusé», témoigne K. N, élève en classe de première dans cette école.

Les faits sont encore plus graves surtout qu’il existe des chantages entre les élèves et liés à des affaires de…sexe. Sans oublier une consommation assez vertigineuse d’alcool et de chanvre indien. Les parents sont donc avertis et doivent impérativement sensibiliser, conscientiser leurs progénitures pour ne pas être prisonniers dans l’antichambre des mœurs dégradées.

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