Arrivés jeudi au Mali, les 15 ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU visitent trois pays membres de la force conjointe du G5 Sahel pour constater ses avancées et évaluer ses besoins.
Les quinze ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU sont en tournée, depuis jeudi 19 octobre, au Sahel. Objectif : constater les progrès effectués dans la mise en place de la force militaire conjointe du G5 Sahel, lancée début juillet et visant à lutter contre le terrorisme islamiste et les trafics en tous genres dans cinq pays de la sous-région.
Une force de 5 000 militaires du Mali, du Tchad, du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Niger, appuyée par la France, doit être opérationnelle d’ici mars 2018. Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, soutient cette initiative pour l’instant boudée par les États-unis. Pour lui, sa création sera bien plus rentable pour la région que si elle est tuée dans l’œuf faute de financement et que rien n’est fait pour appuyer l’actuelle mission de l’ONU au Mali (Minusma). La visite des ambassadeurs, co-organisée par la France, l’Italie et l’Éthiopie, devrait ainsi permettre d’évaluer les besoins de la force conjointe, encore embryonnaire alors qu’elle doit effectuer sa première sortie militaire d’ici la fin octobre.
Le budget prévisionnel loin d’être financé
Antonio Guterres a d’ores et déjà recommandé, dans un rapport datant du 16 octobre, une aide internationale accrue au G5, qui n’a récolté pour l’instant que 108 millions d’euros de promesse de financement, la moitié provenant de l’Union européenne, sur un budget prévisionnel de 423 millions d’euros. Le Secrétaire général de l’ONU propose par ailleurs un soutien logistique complet, avec comme option la plus ambitieuse la création d’un bureau de soutien de l’ONU dédié au G5, comme il en existe déjà en Somalie ou au Soudan. Y seraient associés la construction d’infrastructures, ou la fourniture de matériel et d’avions médicaux.
Conscient du veto probable des États-Unis, Antonio Guterres suggère, dans son rapport, une version tronquée de sa solution, où le soutien serait concentré à la zone frontalière Mali-Niger-Burkina Faso, mettant ainsi de côté une importante partie de la zone d’influence prévue pour le G5 Sahel.
Quoi qu’il en soit, comme le rappelle le correspondant de France 24 au Mali Anthony Fouchard, “ces mesures doivent être entérinées par une résolution du Conseil de sécurité. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de la visite des 15 ambassadeurs sur le terrain”, avant la réunion du Conseil de Sécurité au niveau ministériel, prévue à New York le 30 octobre.
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