Vingt-six personnes sont mortes et dix sont toujours hospitalisées dans un état critique après la fusillade du dimanche 5 novembre à Sutherland Springs. Les raisons qui ont poussé Devin Patrick Kelly à tirer dans l’église baptiste restent assez obscures. Deux jours après le massacre, cette petite ville du sud des Etats-Unis cherche à comprendre.
David Casios est arrivé sur place juste après la fusillade. Il a filmé la scène. Il montre la vidéo aux clients de la station-service située juste en face de l’église. On distingue deux corps inanimés et un homme qui sort de l’église, hagard le bras ensanglanté. Terry Smith, qui travaille dans la station-service, ne veut pas voir les images, car elle a «vu la fusillade». Elle est une femme forte, dit-elle, elle ne pleure jamais mais depuis dimanche, elle ne parvient plus à tarir ses larmes.
Lorenzo Flores était avec elle quand le tireur est arrivé. «On a vu le tireur faire son sale boulot. C’était incroyable. On l’a vu tourner autour de l’église, il tirait de l’extérieur vers l’intérieur de l’église et puis il est entré pour tuer nos proches. Il a commencé à tuer tout le monde. Il faisait TRRRTRR, et ces tirs je n’arrive pas à les sortir de ma tête et ça me fait mal. Je me dis que j’aurais pu faire quelque chose. J’aurais pu courir là-bas et essayer de sauver des gens. Cela fait trop mal, cela fait vraiment trop mal.»
Et Lorenzo prend Terry dans ses bras et lui dit : «on va surmonter cela ma Terry, on va y arriver, avec l’aide de Dieu.»
Avec Anne Corpet, envoyée spéciale Rfi à Sutherland Springs