Quand un député de la République, censé incarner la légitimité institutionnelle, foule aux pieds la Constitution pour nous vendre un storytelling de cour d’école, c’est que le pays a réellement touché le fond. Guy Marius Sagna, dans une publication Facebook aussi délirante qu’inquiétante, parle d’un « président légal » et d’un « président légitime ». Une confusion gravissime et irresponsable qui relève d’un double langage populiste : d’un côté, on participe aux institutions ; de l’autre, on les piétine dès que le verdict des urnes ne flatte plus son messianisme politique.
Non, Monsieur le Député Guy Marius, le Sénégal n’a pas deux présidents. Il a un seul chef de l’État, démocratiquement élu, reconnu par les instances nationales et internationales. Vos frustrations personnelles ou celles de votre parti Pastef ne font pas office de verdict populaire. Le peuple sénégalais a tranché. Le reste, ce sont des pleurnicheries de mauvais perdants.Quant à cette menace à peine voilée : « Vous allez devoir souffrir », elle en dit long sur la nature violente, revancharde et antidémocratique de votre projet politique. On vous croyait engagé, on vous découvre en agitateur d’instincts primitifs.
Faire le procès de l’histoire récente en insultant les institutions et en montant les Sénégalais les uns contre les autres, c’est nier les principes républicains que vous avez juré de défendre. Si vous avez des preuves de crimes économiques, adressez-les à la justice. Mais visiblement, dans votre monde, l’invective a remplacé l’argument.Le Sénégal mérite mieux que vos incantations de sorcier politique. Il mérite des solutions, pas des malédictions. Des actes, pas des sermons fanatiques.
Babacar Justin Mbengue Délégué national à la communication Mouvement Gueum Sa Bopp «les jambaars»