Le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, a présidé vendredi la cérémonie de sortie de la 40ème promotion de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (Ensoa), constituée de 74 élèves sous-officiers, a constaté l’Aps. «Cette 40ème promotion est constituée de 74 élèves sous-officiers dont 70 Sénégalais et quatre stagiaires issus des pays amis que sont la Guinée-Bissau, la République du Mali et la Côte d’Ivoire», a fait savoir le Commandant de l’Ensoa, Colonel Badara Ndiaye, en présence du chef d’Etat-major des Armées, Cheikh Wade, du Gouverneur de Kaolack, Ousmane Kane, entre autres autorités. «Durant deux ans, ces sous-officiers ont suivi une formation organisée autour de l’acquisition d’aptitudes morale, physique, intellectuelle et technique, nécessaires à la tenue du premier emploi de sous-officiers», a indiqué Colonel Badara Ndiaye, rappelant que six femmes figurent dans cette 40ème promotion de l’Ensoa. La cérémonie était placée sous le thème : «Jeunes Sergents, maillons importants de l’unité dans l’exercice du commandement.» Serge Bocar Faye est sorti Major de la 40ème promotion de l’Ensoa. Le Sergent Ousmane Faye de la 26ème promotion de l’Ensoa, disparu le 21 février 2011 en Casamance, est le parrain de ladite promotion. «Jeunes Sergents de la 40ème promotion, le courage, la solidarité et l’esprit de sacrifice, tels sont les principes moraux et les valeurs cardinales que vous devez vous approprier pour jouer pleinement votre rôle», a lancé le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba. Il a invité les élèves sous-officiers à s’inspirer de leur parrain, ajoutant : «Vous devez puiser dans ce que vous avez de meilleur pour convaincre et rassurer en faisant preuve, en permanence, d’une discipline sans faille et d’un engagement personnel à l’épreuve de toute contingence matérielle ou morale.» Il a rappelé que le Sergent Ousmane Faye est né le 30 mai 1988 à Saint-Louis (Nord). Il a suivi son destin pour s’engager dans les Armées en intégrant la 26ème promotion de l’Ensoa le 1er septembre 2006. A sa sortie d’école avec de brillants résultats, il est nommé à titre définitif au grade de Sergent le 1er août 2008 et affecté au troisième bataillon d’infanterie de 2008 à 2011. Ousmane Faye sera très tôt remarqué pour ses qualités exceptionnelles de chef de groupe de combat. Il obtient son brevet d’arme numéro 1 d’infanterie en 2010 et sera plus tard désigné pour entrer dans le 8ème Bataillon sénégalais au Darfour. En attendant son déploiement au Soudan, il est engagé en opération intérieure où son destin devait s’accomplir. Le Sergent Ousmane Faye a disparu le 21 février 2011 lors d’un accrochage avec les bandes armées, au cours d’une opération de sécurisation en zone militaire numéro 5 (Casamance).
Waly Mbodji, ex-surveillant à la Mac de Rebeuss : «Ino m’avait proposé 250 mille francs Cfa»
Ino, diminutif d’«Innocent», né le 10 mars 1977 à Yeumbeul, est décédé à l’âge de 28 ans au Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, suite à une «insuffisance rénale pour laquelle il était hospitalisé depuis le 20 février 2004». D’autres langues à la prison parlaient de «mort par bastonnade à la Maison d’arrêt et de correction de Dakar». Abdou Konteh, de nationalité sierra-Léonaise, interpellé en juillet 2003 par la police des Parcelles Assainies, est aussi mort, pratiquement deux mois après Ino, alors qu’il était interné au même Pavillon spécial de Le Dantec. «L’homme à la Kalachnikov», souligne-t-on, a succombé à un «problème cardiaque». Les deux sont morts avant la tenue de leur procès. Mais comment ont-ils réussi à s’échapper de la prison de Rebeuss ? Surveillant-chef à l’époque à Rebeuss, Waly Mbodji, à la retraite depuis 5 ans, a la réponse. Il raconte que Ino l’avait une fois approché pour lui dire ses intentions de vouloir s’évader. «Comme on avait cette affinité-là. Il m’avait dit un jour mais grand, moi, je voudrais m’évader.» Ainsi pour en savoir plus sur les circonstances et conditions d’un tel projet, Waly Mbodji engage une conversation avec le détenu. «Je suis prêt à mettre de l’argent», proposa Ino. «De l’argent ?», demande le surveillant. «Oui !», répond-il. «Combien?», lui rétorqua son interlocuteur. Et la réponse suivit : «Je peux donner jusqu’à 250 mille francs Cfa.» Mais «je lui ai dit mais toi là, tu es malade. Si j’avais l’intention de te faire évader, au moins tu m’aurais remis 5 millions de francs Cfa pour que je puisse obtenir mon passeport et quitter le pays. Parce que toi là, celui qui te laissera évader, restera à ta place ici, en prison». Assis sur un banc dans un couloir du Palais de justice Lat Dior de Dakar, masque sur le menton, lunettes sur le front, entre des tirs de cigarettes, Waly Mbodji continue son récit. Et d’après lui, il a été muté par la suite à la prison du Cap Manuel après des problèmes avec le directeur de la prison d’alors. Avant son départ, dit-il, «j’ai eu à dire au chef du personnel, Issa Thioune, que vous êtes en train de m’affecter mais il y a des évasions très spectaculaires qui sont en train de se préparer.» Et de renchérir : «Il m’a dit ah bon, tu ne peux pas le dénoncer, j’ai dit non. Moi, je quitte la prison centrale, il y a d’autres surveillants, ils n’ont qu’à creuser leur méninge et en lui disant ça, je faisais allusion à Ino qui m’avait parlé de ses intentions.» Par contre, Waly Mbodj reconnait qu’il n’a jamais dressé de rapport sur cette affaire et qu’il n’en avait pas non plus parlé au régisseur, parce que se défend-il, «je sais que tant que nous sommes là, on pouvait déjouer ce jeu-là, parce qu’on avait une brigade très active».
«Il y avait une complicité»
Après son départ, Ino a réussi son plan. Comment ? Le surveillant principal de classe exceptionnelle déclare que le surveillant en service ce jour-là avait affirmé qu’il a été agressé par Ino alors qu’il les aidait à mettre de l’espace dans la chambre. Il l’a assommé avec un gros cadenas. Il s’est évanoui. Ino va ensuite enfiler l’uniforme du surveillant à terre et son béret pour s’engager au niveau du poste de police et menacer les éléments qui étaient de garde et «qui ont été très nonchalants à ce niveau-là». A l’époque, des langues avaient soutenu que la bande avait des complices au sein de l’administration pénitentiaire. «C’est sûr qu’ils avaient bénéficié de complices au sein de l’administration pénitentiaire», affirme Waly Mbodji. Ce dernier pointe du doigt également le sous-effectif à ce moment-là à la prison centrale. Selon lui, il y avait une brigade de 18 surveillants toutes les 24 heures pour plus de 1000 détenus. D’ailleurs, il fait savoir qu’il avait sonné l’alerte en adressant une correspondance à l’Assemblée nationale, en évoquant les problèmes tels que l’insuffisance du personnel et que la prison n’était pas bien sécurisée. «En général, les grands bandits savent comment s’y faire en prison. Ils ne sont pas là pour créer des problèmes. Ils sont très corrects avec le personnel, avec leurs codétenus. C’est pour vouloir s’effacer, pour être un peu oubliés», remarque M. Mbodji. Ino et les autres ont toujours été corrects, il n’a jamais fauté avec le règlement, n’a jamais manifesté d’indiscipline à l’égard des surveillants. J’ai eu à côtoyer Ino, on a eu de très bons rapports. C’était un garçon qui montrait de la nonchalance. C’était quelqu’un qui était très réservé. Il avait un air très intelligent et il entretenait de bons rapports avec tout le monde, ses codétenus et même le personnel de surveillance», témoigne l’ex-surveillant, M. Mbodji. Il avait commencé la prison, dit-il, depuis l’âge mineur, il n’avait pas encore atteint les 20 ans lorsqu’il faisait la prison du Fort B. Ino a été formé dans le banditisme par Banda Dabo, qui a plusieurs fois séjourné en taule. Ce dernier est toujours en prison à la suite du braquage du Crédit mutuel de Yeumbeul. Lorsque Ino était avec Banda Dabo, il a été arrêté et conduit au Commissariat central de Dakar, où il a réussi à s’échapper avant de se rendre en Belgique. Rapatrié, il forma (sa) propre bande avec les Alex, Abdou Konteh et autres.
Passé – Présent : De Ino à Pape Mamadou Seck : Sur la piste des évadés
Dans les années 1990, la banlieue dakaroise était sous la coupe réglée de Alex et Ino, une bande de malfaiteurs spécialisés dans les cambriolages, vols de voiture. Ils dictaient leur loi dans d’autres zones du pays avant de finir en prison. Et c’est la naissance de leur légende car ils réussiront à s’évader de la Mac de Rebeuss en 1999. 23 ans après leur échappée inédite, qui les a menés jusqu’en Gambie, Le Quotidien replonge ses lecteurs dans cette affaire qui avait défrayé la chronique, en donnant la parole aux acteurs qui ont participé à la traque et côtoyé le gang.
Pape M. Seck, écroué dans l’affaire dite de «Force spéciale», s’est évadé du Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec. C’est la dernière évasion la plus médiatisée du pays après les deux échappées de courte durée de Boy Djinné. Mais, la plus retentissante a eu lieu il y a un peu plus de 23 ans, avec comme tête d’affiche Ino. Même après son arrestation, il assurait à la présidente du Tribunal lors de son procès : «Madame la juge, je serai sincère pour vous dire que si l’occasion se présentait à nouveau, je vais encore m’évader. A 100 mètres, les conditions de détention sont difficiles, c’est pourquoi je m’étais évadé. Avant tout, je suis un être humain. Après mon arrestation, j’ai fait 38 jours de cellule. Je suis interdit de cour et on me refuse les soins. Ma dignité humaine est bafouée dans la détention», se plaignait-il. Et il l’avait retentée avant de finir sa course à Lompoul.
Avec Alex, il était la tête forte d’une redoutable bande de malfaiteurs. Un gang spécialisé dans les attaques de stations-services et les vols de véhicule. Abatalib Samb, alias Ino, diminutif d’«Innocent», Alassane Sy, alias Alex, le Sierra-Léonais, Abdou Konteh, surnommé «l’homme à la Kalachnikov», Boy Nar et Pape Ndiaye étaient aussi connus dans les cambriolages les plus spectaculaires, les vols de haute facture et d’autres forfaits dignes d’un roman de grand banditisme. Ils étaient tous des caïds. Ils étaient aussi connus isolément par les Forces de défense et de sécurité. En prison, le groupe s’est constitué et a réussi à s’évader. Cette fuite d’une bande de malfaiteurs qui terrorisaient le pays, met les autorités sur les dents.
«Ino et sa bande avaient des marabouts redoutables en Gambie»
Chargé d’une cellule des investigations à l’Etat-major de la Gendarmerie territoriale à l’époque, Aliou Kandji, Major à la retraite, faisait partie de ceux qui avaient engagé la chasse à l’homme. «Là où le véritable problème de Ino, Alex a été inscrit comme histoire, c’est lorsqu’ils ont fait leur évasion et qu’ils se sont constitués en bande : Alex, Ino, Pape Ndiaye, Abdou Konteh, Ifra Bâ. Ils ont fait ce qu’on appelle des cumuls et concours d’infractions sur l’ensemble du pays et plus particulièrement dans la région de Dakar», se remémore l’homme corpulent. Il est assis tranquillement dans son salon, orné d’un écran géant, de fauteuils et quelques portraits, une pile de documents surcharge une table. Le soleil, qui brillait, a cédé la place aux ténèbres. C’est l’heure du crépuscule. Mais, le récit de Major Kandji est aussi clair que la lumière de la lampe accrochée au plafond. «Ce qui a donné une notoriété à cette bande, c’est que suite à l’insécurité galopante dont ils étaient les auteurs, le Président Abdou Diouf a donné des instructions fermes à la police et la gendarmerie de mettre fin à leurs activités, sinon il allait prendre des mesures», dit-il. C’était lors d’un Conseil de défense tenu au palais de la République. Et le chef suprême des Armées venait de mettre la hiérarchie policière et de la gendarmerie devant leurs responsabilités.
Morts ou vivants, il fallait ramener les membres de la bande fondus «mystérieusement» dans la nature. Commence alors la chasse à l’homme. Le temps était compté. Petit-à-petit, les hommes de l’ombre retournent Dakar, notamment les quartiers de Thiaroye, Yeumbeul, Malika et Diamniadio. Très mobiles, ils seront localisés vers Sendou, ils vont être retracés par la suite vers Mbour. Dans cette ville située sur la Petite côte, Boy Nar, qui était «intéressé par les abattages», a été laissé par le reste de la bande qui s’est rendue en Gambie voisine, explique toujours le gendarme à la retraite. Les fugitifs poursuivent leur périple au-delà des frontières du pays. «Quand on est allés en Gambie, on les a recherchés, je les ai bien suivis, j’ai vu qu’ils étaient à Serekunda ; de Serekunda, ils ont rejoint Brikama. Et quand ils revenaient, ils partaient tout le temps à Brufut et Gunjur où se trouvaient des marabouts redoutables.» Or, Major Aliou Kandji et ses hommes connaissaient également les fréquentations du groupe, notamment les endroits où ils retrouvaient leurs copines.
La chasse à l’homme racontée par Major Kandji
Ino, Alex et consorts sont toujours localisés en territoire gambien. Mais dans les signalements des agents des renseignements, il a été constaté que Pape Ndiaye manquait à l’appel. «Parce que tout simplement un matin, lui, il avait maille à partir avec les policiers gambiens pour une affaire de femmes. Mais pour les Gambiens, il voulait voler une arme, donc ils l’ont fusillé, il était gravement blessé, il était à la prison.» C’est après qu’il sera conduit à l’hôpital sous la surveillance des agents pénitentiaires gambiens. Déterminés à mettre hors d’état de nuire cette bande, Kandji et ses éléments continuent leurs recherches avec l’assistance de leurs homologues de la Gambie. Ils avaient à leur disposition des véhicules, 2000 litres de carburant, de l’argent, au total 2 millions de francs Cfa. Pendant ce temps, Dakar est informée de tout, car les bulletins de renseignement sont envoyés par fax tous les jours au commandement par l’ambassadeur en Gambie, par l’entremise du ministère des Affaires étrangères. Partout au Sénégal, policiers et gendarmes sont mobilisés pour la traque. Dans leurs recherches, M. Kandji et Cie font un tour à la prison, ce qui leur a permis de savoir qu’un Sénégalais a été blessé par balle et interné dans une structure sanitaire. «Je l’ai infiltré en lui disant que j’étais un humanitaire sénégalais. Il nous a donné toutes les bonnes informations, sur tout», se souvient Major Kandji. Ce dernier avait même laissé de l’argent à Pape Ndiaye, menotté à son lit d’hôpital, en lui promettant de lui rendre visite encore. Elargi l’année dernière à la faveur d’une grâce présidentielle après 24 ans de prison, Pape Ndiaye a corroboré les propos de l’ex-homme de tenue sur le plateau de l’émission Balance de Walf Tv. Au moment où Pape Ndiaye, benjamin du groupe, était en train de pleurer sur son sort, le reste menait ses activités. La bande était à Banjul, rappelle M. Kandji, où ils fréquentaient «de riches dealers et puissants, qui s’appelaient Thioukél et El Ticko». C’est là-bas qu’ils ont été localisés. Les gendarmes sénégalais, à leur trousse depuis Dakar, étaient prêts à mener l’assaut. Mais quand il fallait attaquer le quartier, le Président Yahya Jammeh, qui craignait d’éventuels débordements, a refusé. Dakar sera informée de la décision de Banjul.
«Avec leurs coupe-coupe, ils pouvaient ravager toute une ville»
Pape Ndiaye, qui a été arrêté, a été transféré au Sénégal. Et Major Aliou Kandji et ses hommes décidèrent alors de rentrer au pays en les laissant tranquillement en Gambie, tout en espérant qu’un jour ou l’autre, ils reviendraient d’eux-mêmes. Exactement, quelques temps après, Ino et Cie sont rentrés sur le territoire sénégalais pour reprendre leurs activités délictuelles. «Un soir, ils ont attaqué la Cité des enseignants à Guédiawaye, après ils sont venus vers Grand-Yoff et ils sont partis chez leur receleur et on le connaissait, il habitait vers Yarakh.» Un élément infiltré s’y est rendu. A l’arrivée des éléments de la brigade de Yarakh, ils se sont exfiltrés en trombe. Ils venaient de s’échapper à nouveau. Quelques semaines plus tard, ils ont pris le pistolet d’un gendarme qui a été surpris à Popenguine, avant de continuer leur avancée vers l’intérieur du pays. Dans une autre localité, ils ont volé le véhicule de dotation d’un sous-préfet, un L200 tout neuf. Le chauffeur a été attaché et jeté en pleine brousse. Découvert, il a fait une déclaration à la gendarmerie. Du côté de la frontière mauritanienne, un receleur de nationalité mauritanienne les attendait pour acheter la voiture. «Je savais déjà qu’en 1h 30 mn, ils ne pouvaient pas aller à Rosso Sénégal. J’ai envoyé un message à la légion Nord pour toute unité de Dagana, Richard-Toll, Rosse Béthio, de ne laisser passer aucun véhicule de type L200», raconte Aliou Kandji. Et la nuit, en apprenant la nouvelle de l’interdiction de passage des véhicules L200 à la frontière, ils ont rebroussé chemin pour s’engouffrer dans le Diéri. Par contre ce qu’ils ne savaient peut-être pas, les renseignements avaient investi toute la zone. Commence alors un ratissage des villages, des hameaux. «En moins de 48 heures, ça a marché, quelqu’un a vu le véhicule caché dans un hameau. Et les gens étaient en train de griller de la viande de chèvre. On a mobilisé le Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (Gign), qui les a attaqués et les a cueillis, c’était dans le Walo vers Rosso Sénégal, c’est là où tous ont été arrêtés, en grande pompe». Et d’ajouter : «Il y avait des gens très dangereux parmi eux, comme Abdou Konteh. Il faisait partie des grands criminels de cette bande, les gens qui faisaient les crimes de sang.» Parmi leurs victimes, il y avait une bonne qui a été tuée et jetée dans une fosse septique. «Ils étaient dangereux et violents, avec leurs coupe-coupe, ils pouvaient ravager toute une ville», dit-il. Il rajoute qu’ils avaient beaucoup d’argent, surtout Alex, c’était un «vagabond économique, quelqu’un qui cherchait toujours de l’argent». Après leur arrestation tant médiatisée, ils se sont évadés de nouveau. Ino a été pris à Lompoul, avec l’aide d’un pêcheur qui l’avait reconnu grâce aux avis de recherche. Déséquilibré, épuisé, il errait comme une âme en peine. Il décéda à l’âge de 28 ans, le 29 janvier 2005, sans être jugé, contrairement à ses copains.
Le film d’une évasion spectaculaire
A la première évasion, celle du 2 au 3 février 1999, la bande à Ino s’était affûtée pour le rendez-vous de 21 heures. L’édition du journal Walffadjri du 19 et 20 juin 1999 déroulait ainsi ce Rebeuss break. «Le garde pénitentiaire, Moustapha Wélé, faisait le tour des secteurs 1 et 3 de la prison. Son collègue, Cheikh Tidiane Dramé, lui, s’occupait du secteur 2 et des autres. A la chambre 10, celle de Ino, Boy Nar, Pape Ndiaye et Babaly Traoré, Dramé retire les plats en même temps que Wélé au secteur 3.» Le même article poursuivait pour dire que les détenus ont profité de la réduction de l’effectif des gardes pénitentiaires dans les secteurs. L’offensive est lancée par Boy Nar (différent du lutteur) qui se jeta sur Dramé pour l’étrangler. Un autre caïd lui balance un cadenas. Dramé maîtrisé, saigne. Ino, lui, subtilise son pull-over réglementaire, l’enfile et prend la direction des opérations. Du mirador, les sentinelles n’ont pas une vue prenable sur le fugitif qui balaie tout sur son passage, rien qu’avec des mots. «Nous sommes armés et tirerons sur quiconque bouge.» C’est fait. Il vient de se faire la belle en compagnie de ses acolytes, Boy Nar et Pape Ndiaye, tandis que Babaly Traoré s’affale au sol. La plus célèbre, ténébreuse et médiatisée des évasions dans l’histoire carcérale du Sénégal et de Rebeuss venait de se produire. Ino se lance dans le déballage et révèle que «(ses) complices étaient à l’intérieur de Rebeuss dont le régisseur adjoint, mais aussi dehors». C’est ainsi qu’après investigation, deux fils du célèbre turfiste, Bada Lô, en l’occurrence Mbaye Kane Lô et Mame Cheikh Lô, soupçonnés d’avoir négocié l’évasion avec des éléments de l’administration pénitentiaire moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, ont été arrêtés. Evidemment, une trentaine de personnes dont de grandes personnalités publiques vont être entendues pour recel. Alex et Pape Ndiaye, condamnés à la perpétuité, ont obtenu une grâce présidentielle après plus de 20 ans de détention.
Le film d’une évasion spectaculaire
A la première évasion, celle du 2 au 3 février 1999, la bande à Ino s’était affûtée pour le rendez-vous de 21 heures. L’édition du journal Walffadjri du 19 et 20 juin 1999 déroulait ainsi ce Rebeuss break. «Le garde pénitentiaire, Moustapha Wélé, faisait le tour des secteurs 1 et 3 de la prison. Son collègue, Cheikh Tidiane Dramé, lui, s’occupait du secteur 2 et des autres. A la chambre 10, celle de Ino, Boy Nar, Pape Ndiaye et Babaly Traoré, Dramé retire les plats en même temps que Wélé au secteur 3.» Le même article poursuivait pour dire que les détenus ont profité de la réduction de l’effectif des gardes pénitentiaires dans les secteurs. L’offensive est lancée par Boy Nar (différent du lutteur) qui se jeta sur Dramé pour l’étrangler. Un autre caïd lui balance un cadenas. Dramé maîtrisé, saigne. Ino, lui, subtilise son pull-over réglementaire, l’enfile et prend la direction des opérations. Du mirador, les sentinelles n’ont pas une vue prenable sur le fugitif qui balaie tout sur son passage, rien qu’avec des mots. «Nous sommes armés et tirerons sur quiconque bouge.» C’est fait. Il vient de se faire la belle en compagnie de ses acolytes, Boy Nar et Pape Ndiaye, tandis que Babaly Traoré s’affale au sol. La plus célèbre, ténébreuse et médiatisée des évasions dans l’histoire carcérale du Sénégal et de Rebeuss venait de se produire. Ino se lance dans le déballage et révèle que «(ses) complices étaient à l’intérieur de Rebeuss dont le régisseur adjoint, mais aussi dehors». C’est ainsi qu’après investigation, deux fils du célèbre turfiste, Bada Lô, en l’occurrence Mbaye Kane Lô et Mame Cheikh Lô, soupçonnés d’avoir négocié l’évasion avec des éléments de l’administration pénitentiaire moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, ont été arrêtés. Evidemment, une trentaine de personnes dont de grandes personnalités publiques vont être entendues pour recel. Alex et Pape Ndiaye, condamnés à la perpétuité, ont obtenu une grâce présidentielle après plus de 20 ans de détention.
AVEC LE QUOTIDIEN
La situation globale du système bancaire et les craintes des responsables de banques (T1)
Le Directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, Ahmadou Al Aminou LO, s’est réuni avec les Directeurs généraux des établissements de crédit, jeudi dernier, par visioconférence. La réunion trimestrielle a permis de passer en revue l’évolution de la situation du système bancaire, dans un contexte marqué par l’impact de la guerre en Ukraine sur les activités économiques notamment sur la dynamique de l’inflation.
Pour ce qui est de la situation du système bancaire, elle a été, en fin mars 2022, jugée globalement satisfaisante. Les crédits ont progressé, en glissement annuel, de 714,3 milliards (+13,9%) se situant à 5.861,6 milliards. «Sur le premier trimestre de l’année 2022, comparativement à fin décembre 2021, les emplois bancaires se sont inscrits en hausse de 283,6 milliards (+3,3%)», renseigne le communiqué de presse qui a sanctionné la rencontre.
Sur le plan prudentiel, la situation du système bancaire est ressortie globalement conforme en ce qui concerne les principaux ratios, notamment ceux relatifs à l’adéquation des fonds propres. A cet égard, les Directeurs Généraux des établissements de crédit ont relevé les défis liés à la prochaine étape finale du calendrier de transition vers les normes prudentielles de Bâle 2 et Bâle 3, en particulier la cible à respecter en 2023 au titre du ratio de division des risques, informe la Bceao.
Cependant, les établissements bananiers ont souligné les facteurs de risques sur l’exploitation du système bancaire au regard de l’environnement économique et financier, notamment le ralentissement de la croissance économique, les perturbations affectant les activités de certaines entreprises, les pressions sur les finances publiques ainsi que la hausse imprimée par la BCEAO à ses taux directeurs.
Pour sa part, le Directeur national a exhorté les établissements de crédit à exploiter les relais de croissance de leur activité́, que constituent le Dispositif de soutien au financement des PME/PMI de la Banque Centrale, le Programme d’Accélération Compétitivité́ et Emplois (PACE) du Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP2A) du Pse et le programme “100.000 logements” initié par l’Etat du Sénégal.
Les responsables des établissements de crédit ont formulé des propositions en direction de la BCEAO et du Groupement Interbancaire Monétique de l’UEMOA (GIM-UEMOA) en vue d’un usage accru des Terminaux de Paiement Electronique (TPE) par la clientèle auprès des marchands.
Prison de Rufisque : Une voleuse s’en prend à sa codétenue
Âgée de 22 ans et mère de deux enfants, Aminata Fall est placée en détention préventive à la prison de Rufisque pour vol aggravé. Mais, elle ne supporte pas sa codétenue, Ramatoulaye Diallo. Au cours d’une bagarre, elle l’a blessée au visage. Aminata Fall et Ramatoulaye Diallo séjournent à la prison de Rufisque avec leurs enfants.
Selon “Rewmi”, elles sont incarcérées respectivement, pour vol aggravé et coups et blessures volontaires. Mais, Aminata Fall qui a flirté très tôt avec le banditisme, n’a pas encore été jugée. Son dossier est toujours en instruction. Quant à sa codétenue, elle purge une peine d’un an. Pour une banale histoire entre leurs enfants, les deux dames se sont livrées à une violente bagarre.
Poursuivies pour coups et blessures volontaires ayant entraîné trois jours d’incapacité temporaire de travail, Aminata Fall a comparu hier, à l’audience des flagrants délits de Dakar. En détention depuis décembre 2020, la prévenue a indiqué que le fils de la partie civile est violent. Il ne cesse de causer du tort à sa fille. “Je m’en suis ouvert aux matons à plusieurs reprises, mais rien n’y fait”, a fustigé la mère de deux enfants.
A l’en croire, elle est tout le temps menacée par la plaignante, qui lui disait qu’elle allait un jour l’ébouillanter comme elle a fait avec sa victime. “Le jour des faits, elle m’a bousculée, avant de m’étrangler. Je me suis défendue en la griffant au visage”, a-t-elle avoué, tout en présentant ses excuses au tribunal. La partie civile n’a pas été extraite de sa cellule. D’après les gardes, la comparante ne s’entend avec personne. Elle est hystérique et problématique. Le maître des poursuites a requis l’application de la loi. L’avocat de la défense a sollicité la clémence, déclarant que sa cliente a retenu la leçon. Le juge a infligé une peine de deux mois avec sursis à la voleuse présumée.
Union africaine: Macky Sall quitte Dakar ce samedi pour Lusaka, Zambie, il sera de retour ce lundi
SEM le Président Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine, quitte Dakar ce samedi 16 juillet 2022 pour Lusaka, Zambie, où il présidera, demain 17 juillet, la 4e Réunion annuelle de coordination de l’Union.
Cette rencontre réunit le Bureau de l’Union ainsi que les Communautés économiques et Mécanismes régionaux pour délibérer notamment sur des questions liées à la vie institutionnelle de l’Organisation et à l’intégration africaine.
Le Chef de l’Etat sera de retour le 18 juillet après une visite de quelques heures au Soudan du Sud.
Mali: attaque meurtrière d’un poste de sécurité à 50 kilomètres de Bamako
Un poste des forces de sécurité du Mali situé à une cinquantaine de kilomètres de Bamako sur l’axe qui mène vers la ville de Ségou (RN6) a été attaqué dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 juillet. Au moins six civils, policiers et gendarmes ont été tués. D’autres sont toujours portés disparus.
Lorsque les assaillants lourdement armés ont ensuite débarqué, ils étaient en terrain connu : coups de feu ciblés, des locaux appartenant aux FDS attaqués. La panique s’installe assez rapidement sur les lieux. Au moins six civils et membres des corps habillés ont été tués. On compte également des blessés. Ce vendredi, en début d’après-midi, des civils et des militaires étaient toujours portés disparus après l’attaque.
Une attaque rare dans cette zone
Cette attaque qui s’est déroulée à une cinquantaine de kilomètres de Bamako inquiète les observateurs. Les positions des FSD du Mali font plutôt généralement l’objet d’attaques dans le nord, dans le centre, mais rarement aussi près de la capitale. D’après nos informations, ce vendredi, après une réunion de l’état-major de l’armée à Bamako, il a été décidé d’envoyer un renfort à Zantiguila, le lieu de l’attaque.
Visionnage de vidéos par l’ONPL à la DIC: les avocats de François Mancabou dénoncent une “violation flagrante du secret de l’enquête”
es avocats de François Mancabou n’apprécient pas les révélations faites par l’Observatoire national des lieux de privation et de liberté (ONPL) qui affirment avoir visionné des extraits vidéos mises à leur disposition par la Division des investigation criminelles, vendredi, lors de leur visite sr les lieux où la victime a été détenue.
Dans un communiqué et signé Me Patrick Kabou, le pôle d’avocats de Mancabou a d’abord cité mot pour mot, le procureur de la République, Amady Diouf, qui disait jeudi lors de son point de presse “les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes qui seront versées dans la procédure. Je voudrais dire en d’autres termes que tous les incidents qui ont pu déboucher sur cette issue fatale, des vidéos et des images vidéo sont détenus actuellement par les enquêteurs et les images seront versées dans le cadre de l’enquête qui sera conduite. Pour ma part, en tant que procureur de la République, aussitôt informé du décès de François MANCABOU, j’ai donné des instructions à la Division des Investigations criminelles (DIC) d’ouvrir instamment une enquête diligente, exhaustive et rigoureuse sous mon autorité directe afin de déterminer les causes et circonstances exactes du décès”.
Ainsi, selon les avocats du défunt Mancabou, “il convient dès lors de comprendre que toute personne « étrangère » au dossier ne peut y accéder. Logiquement, la Sûreté Urbaine du Commissariat central de Dakar est donc, partie dans ce dossier”.
Ils dénoncent alors une violation flagrante du secret de l’enquête, en se basant sur le communiqué (capture) de l’ONPL. “Nous, avocats de la défense, sommes surpris de voir, à travers ce communiqué de l’ONLPL du 15 juillet 2022, c’est-à-dire un (01) jour après, que des éléments dudit commissariat, non loin de se contenter de remettre la fameuse vidéo aux éléments de la DIC comme préconisé lors de la conférence de presse de Monsieur le Procureur de la République, ont permis « le visionnage d’un extrait des enregistrements des vidéos de surveillance ».”, ont-ils écrit les avocats de Mancabou demandent une vidéo intégrale de toute la garde à vue de leur client
Les avocats de poursuivre: “Nous comprenons, dans la logique de ce communiqué, qu’il s’agirait de la vidéo de 13 mn versée au dossier. Si tel est le cas, sauf si Monsieur le Procureur de la République l’ait autorisé, ce qui serait très grave encore, des éléments dudit Commissariat se sont donnés la liberté de montrer la fameuse vidéo de treize (13) minutes à des personnes étrangères au dossier. Ce qui constitue une violation flagrante du secret de l’enquête par une des parties. À quelle fin !!!!”.
Me Patrick Kabou et ses collègues doutent désormais de la recevabilité de cette vidéo comme preuve à décharge pour la police. Ils réclament également la vidéo intégrale de toute la garde à vue de leur client, qui selon eux, n’a pas passé que 13 minutes dans les locaux de la police.
“Dès lors, il convient de se poser la question de la recevabilité de cette vidéo comme élément de preuve. Cet acte posé par ces éléments dudit commissariat, constitue une atteinte au droit à l’image de Monsieur François MANCABOU, de surcroît, il fragilise tout sérieux que l’on pourrait accorder à cette pièce dans le dossier. D’autant plus que notre client, Monsieur François MANCABOU, n’a pas fait que 13 minutes dans ce Commissariat. Fidèles à la procédure pénale, nous exigerons via une requête, à la place des 13 minutes où d’après l’accusation, on y voit Monsieur François MANCABOU s’adonnant à des pratiques suicidaires, l’intégralité des images afin de pouvoir mettre ces 13 minutes dans leur vrai contexte. En outre, il s’agira donc de fournir l’intégralité des vidéos de Monsieur François MANCABOU, de son arrivée à la Sûreté Urbaine à sa première évacuation à l’hôpital principal, de son retour à la Sûreté Urbaine à sa deuxième évacuation à l’hôpital principal”, ont-ils écrit.
Covid-19 au Sénégal : la tendance haussière se poursuit en pleine campagne électorale
Au Sénégal, la Covid-19 poursuit sa tendance haussière au moment où le pays est en campagne électorale pour les élections législatives du 31 juillet. Ce samedi, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté 65 nouveaux cas sur 1049 tests réalisés, soit un taux de positivité de 6,19%.
Ce que recommande Serigne Mountakha pour un bon hivernage et l’apaisement de la tension politique
Face à la situation politique du pays très agitée, le khalife général des mourides vient de décréter une semaine de récital de coran et de xassidas.
A l’issue de ces journées de dévotion et de repentance, Serigne Mountakha Mbacké recommande aux musulmans notamment aux disciples mourides de prier pour une paix durable au Sénégal et un bon hivernage, a appris Seneweb.
En effet, les séances de récital de coran et des xassidas vont démarrer demain dimanche. Et le patriarche de Darou Miname va clôturer ces journées de prières.