Poursuivant son propos, Madiambal Diagne, par ailleurs président directeur général du groupe avenir communication, éditeur du journal «Le quotidien», a indiqué que les partenaires turcs ont pris cette décision pour protéger le patrimoine de ce groupe scolaire qui fait depuis quelque temps l’objet de convoitise de la part du gouvernement turc. «Toutes les dispositions du point de vue de la loi ont été prises dans le cadre de cette transaction qui a été faite dans le respect strict de la législation en la matière. Tous les droits relevant de cette transaction ont été également acquittés devant un notaire. Ce n’est plus une histoire entre le président Erdogan et ses petits administrés, mais une affaire entre l’Etat turc et des citoyens français qui ont racheté les 64% des actions que détenaient nos partenaires turcs», a affirmé Madiambal Diagne.

Qui par ailleurs, rassure qu’aucun autre changement dans la marche et l’organisation du groupe scolaire n’est prévu, mis à part le remplacement du drapeau turc de fond rouge, avec un croissant  lunaire blanc et une étoile à 5 branches blanche, par le drapeau tricolore bleu-blanc-rouge de la France au niveau de tous les établissements scolaires du groupe.

Prenant la parole au nom de ses collègues à la suite du Pca du groupe scolaire Yavuz Selim, Bassirou Kébé, président de l’Association des parents d’élèves du groupe scolaire Yavuz Selim, a exprimé ses remerciements à l’endroit de Madiambal Diagne et de tous les personnels du groupe. Selon lui, malgré les soubresauts de l’année scolaire 2016-2017, l’école a enregistré de bons résultats au Bfem, au Bac et lors du concours général. Sous ce rapport, il a renouvelé la confiance des parents d’élèves à l’ensemble de la direction du groupe. «Nous ne voulons pas d’une école avec un projet politique mais plutôt d’une école avec un projet pédagogique pour nos enfants», a lancé Bassirou Kébé. Ce changement dans l’actionnariat du groupe intervient dans un contexte où la fondation Maarif annonce le début de ses activités au Sénégal, en perspective de la rentrée scolaire prochaine.

Créée au lendemain du coup d’état manqué en Turquie, les 15 et 16 juillet 2016, par le gouvernement turc, la fondation Maarif a pour mission de remplacer à la tête de l’ensemble des écoles du groupe Yavuz Selim l’association Baskent Egitim de Fethullah Gülen. Cette décision a été prise en signe de représailles contre Fethullah Gülen, accusé d’être impliqué dans ce coup de force manqué.

Pour rappel, l’État du Sénégal, à la demande du gouvernement turc, a décidé de retirer la gestion du groupe scolaire Yavuz Selim, qui compte à ce jour neuf (9) écoles et un effectif de plus de 2.432 élèves et 249 enseignants, à l’association Baskent Egitim de Fethullah Gülen qui s’en chargeait depuis 1999. Face aux députés lors de l’examen du budget de son ministère, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Éducation nationale, confirmant cette décision de retrait de la gestion à l’actuelle équipe dirigeante, a indiqué que le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, a déjà pris un arrêté dans ce sens.

Cependant, Serigne Mbaye Thiam a tenu à préciser que l’État du Sénégal a décidé non pas de fermer les écoles Yavuz Selim, mais d’en transférer la gestion à la fondation Maarif, qui appartient à l’État turc. En réaction de cette décision des autorités sénégalaises, l’association Baskent Egitim qui assurait jusqu’ici la gestion du groupe, avait saisi la Cour pour casser l’arrêté du ministre de l’Intérieur.