La star planétaire en musique et non moins ministre-conseiller est fidèle en amitié. Youssou Ndour tient à ses amis. La preuve, même s’il est de la mouvance présidentielle qui est accusée d’avoir envoyé en prison des adversaires politiques, Youssou Ndour a rendu visite hier au maire de Dakar Khalifa Sall et celui de la Médina Bamba Fall. Le leader de Fekke ma ci boole a témoigné à Khalifa Sall et Bamba Fall sa sympathie en ces moments de souffrance. C’est la deuxième fois que Youssou Ndour rend visite au maire de la Médina qui l’a élevé au rang de Citoyen d’honneur de la Médina.
L’adjoint au maire de Dialambéré arrêté
La coupe abusive de bois dans le département de Médina Yoro Foulah continue de faire des victimes. Tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent avec l’ampleur de la déforestation. Les agents des Eaux et Forêts ont mis hors d’état de nuire une bande qui se faisait passer pour des agents des Eaux et forêts et qui opérait dans le département de Médina Yoro Foulah. D’après Koldanews, la bande est composée de l’Intendant du Lycée de Dabo, Boubacar Baldé par ailleurs adjoint au maire de Dialambéré, de Oumar Baldé et de Mady Gaye Koïta. Ils ont été arrêtés dans la commune de Fafacourou, dans département de Médina Yoro Foula. C’est le 2 avril que les agents des Eaux et Forets ont eu écho de la présence de cette bande d’usurpateurs dans le Fafacourou lorsque ces derniers ont arrêté des trafiquants de bois. Pensant avoir affaire à des agents des Eaux et Forêts, les trafiquants ont monnayé leur liberté à 150 000 f. C’est ainsi que les forestiers ont mis en place une stratégie pour mettre la main sur la bande. Ils sont présentement en garde-àvue à la police de Kolda. Ils sont poursuivis pour «usurpation de fonction, extorsion de fonds, association de malfaiteurs, détention illégale d’arme».
Kani Touré, soeur de Elimane Touré entendue aujourd’hui
Le policier Doudou Lo est dans de beaux draps. L’étau se resserre autour de lui dans le cadre de l’enquête sur le décès de Elimane Touré dans les locaux du commissariat du Port. Le procureur de la République a saisi la brigade prévôtale qui va entendre aujourd’hui la soeur de la victime, en l’occurrence Kani Touré. Cette dernière est témoin de l’arrestation de son frère qu’elle n’a plus revu jusqu’à sa mort. Kani Touré va faire des révélations fracassantes qui risquent d’enfoncer le policier. Déjà, il nous revient, que lorsque le policier s’est présenté chez la famille Touré, il avait trouvé Kani Touré qui l’a informée que son frère était chez le coiffeur. Doudou Lo accompagné de deux gaillards, tous en civil s’est présenté comme un simple visiteur. Mais Kani Touré a reconnu le policier. C’est en ce moment que le policier avoue qu’ils sont venus arrêter Elimane Touré. D’ailleurs, nous dit-on, le policier a commencé une perquisition de la chambre de Elimane Touré alors qu’il n’avait pas de mandat du procureur. En plus, c’était un dimanche. Ils ont arrêté Elimane Touré et l’ont embarqué à bord d’un taxi clando. C’est la dernière fois qu’elle a vu son frère qui est décédé par la suite dans les locaux du commissariat du Port.
Barrow en déclin
D’après les tendances la Gambie s’achemine vers l’équilibre des pouvoirs. Les électeurs gambiens qui se sont fortement mobilisés hier pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale ne semblent pas donner la majorité parlementaire au président Adama Barrow, porté au pouvoir par une coalition. D’après Sud fm, le chef de l’Etat gambien non moins militant du UDP de Ousainou Darboe est battu aussi bien dans son bureau de vote que son centre par Halifa Sallah du PDOIS qui a présenté 22 candidats. Dans l’ensemble, ce sont les partis qui ne sont pas allés sous la bannière de la coalition présidentielle qui ont gagné la majorité des sièges. Le président de la Commission électorale indépendante va donner les résultats aujourd’hui.
Foot – Indisponibilité de Sadio pour deux mois Quelle alternative crédible pour Cissé ?
L’absence sur blessure de sadio Mané suscite moult commentaires sur les prochaines sorties de la sélection nationale. A ce titre, l’œil du technicien nous permet de mieux poser la problématique du jeu des lions sans un de ses leaders techniques. comment le jeu de l’équipe pourrait évoluer sans lui, et quelles alternatives crédibles peut s’offrir le coach cissé pour palier cette indisponibilité. salamane bâ nous apporte quelques éclairages.
« d’emblée, je tiens à lui souhaiter prompt rétablissement. Qu’il se soigne bien et qu’il revienne en grande forme pour son club et pour la sélection nationale. si son indisponibilité de deux mois est confirmée, il va juste manquer la rencontre des éliminatoires comptant pour la CAn 2019 face à la guinée equatoriale », souligne le technicien salamane Bâ. Qui explique que « le profil du joueur est intéressant surtout quand le sénégal joue face à des équipes optant de plus en plus pour un bloc bas et compact. sa capacité de percuter et de conclure le rend encore plus utile sur les côtés comme dans l’axe du jeu». et de rappeler juste que «le meilleur match de mané fut contre la Côte-d’ivoire, à Casablanca, en éliminatoires de la dernière Coupe du monde . Ce soir-là, il avait porté à lui tout seul la sélection nationale». seulement, depuis quelques sorties, ses prestations ne sont pas à la hauteur de son talent. «C’est vrai qu’il doit passer le cap de grand joueur de club à grand joueur de sélection. sinon, depuis ses prestations nous ont laissé sur notre faim», clame-t-il. Aujourd’hui, beaucoup d’autres solutions s’offrent à une sélection dont le collectif prend le dessus sur les individualités. l’équipe peut raisonnablement faire face à la guinée equatoriale sans grand danger. «C’est ça le fort de la sélection qui peut compter sur un collectif bien en place. et dans lequel se meuvent les individualités pour apporter un plus à la sélection », soutient le technicien salamane. Cette absence de deux mois de sadio mané peut faire émerger d’autres talents. une occasion de mettre en place d’autres combinaisons avec d’autres joueurs capables d’apporter de la plus value technique. un joueur comme pape Alioune ndiaye ferait bien l’affaire au milieu de terrain. sa technique, sa vélocité et son engagement sont des gages d’un avenir probant pour la sélection. «C’est une alternative crédible, et n’eut- été sa blessure, il aurait fait une très bonne compétition au gabon. il peut suppléer l’absence de mané dans un collectif. il a beaucoup d’aptitudes à faire le jeu et à faire jouer ses partenaires», ajoute-t-il. mais aussi, en l’absence de mané, le jeu du sénégal pourrait être plus direct. sa manie de conserver le cuir quand il doit le lâcher retarde la linéarité et la verticalité du jeu des lions. donc, à quelque chose, malheur est bon. il faut juste rappeler que si son indisponibilité de deux mois est actée, mané manquerait le match contre la guinée equatoriale. mais pourrait être apte à jouer en août lors de la double confrontation face au Burkina. séga DiAllO
Real Madrid & Barcelona du 23 Avril l’arbitre du clasico fait déjà polémique… des deux côtés
Alejandro Hernandez Hernandez, qui arbitrera son deuxième Clasico le 23 avril, est déjà très critiqué, par les Barcelonais et les madrilènes. Chaque année, c’est la même chose. dès l’arbitre du Clasico connu, les presses madrilène et catalane, sans parler des supporters, s’écharpent à grands coups de titres chocs pour affirmer, preuves à l’appui, que l’officiel est tantôt pro-real, tantôt pro-Barça. sauf que concernant Alejandro Hernandez Hernandez, qui arbitrera son deuxième Clasico le 23 avril prochain à Bernabeu, les deux camps s’estiment lésés ! les Catalans lui reprochent d’abord ce but injustement refusé à luis suarez en janvier dernier contre le Betis, alors que le ballon avait bien franchi la ligne malgré le sauvetage d’Aïssa mandi. son indulgence vis-à-vis de sergio ramos est également pointée du doigt, que ce soit cette saison lors de real-espanyol, où le défenseur madrilène devait être expulsé, comme l’an dernier lors du choc entre les deux éternels rivaux. une rencontre qu’il n’avait pas finalement terminée alors qu’il aurait mérité un deuxième carton jaune bien plus tôt. du côté merengue, on pointe également du doigt ce Clasico du 2 avril 2016, remporté 2-1 au Camp nou par les hommes de Zinedine Zidane, avec un but refusé à gareth Bale alors qu’il semblait bien valable. le real n’a plus non oublié que c’est ce même Alejandro Hernandez Hernandez qui avait expulsé, à raison, Cristiano ronaldo contre Cordoue en janvier 2015 pour un coup de pied à un adversaire. Autant de faits de match qui risquent de faire beaucoup parler d’ici le 24… (sports.fr
Gorgui Dieng : International sénégalais «On a une bonne opportunité d’aller au bout à l’Afro Basket»
Gorgui, vous êtes éliminés de la course pour les playoffs, quel bilan faites-vous de cette saison ? l’objectif c’était les play-offs, et on a échoué. on est vraiment déçu de ne pas avoir atteint notre but mais nous sommes une jeune équipe, nous avons un groupe talentueux. nous regardons déjà vers l’avenir pour être prêt pour la saison prochaine. Malgré la déception, vous jouez beaucoup mieux depuis le break du All Star Game. Quelles en sont les raisons ? il a fallu nous adapter à un nouveau système, et je pense que nous sommes désormais plus à l’aise. on joue mieux collectivement, et le but c’est de progresser à chaque match. nous n’allons pas en play-offs, mais tous les matchs jusqu’à la fin de la saison sont aussi importants pour nous que le premier match en novembre, car ils nous permettent de jouer ensemble et de continuer à construire notre collectif. Est-ce que vous arrivez à passer au-delà de la déception pour engranger de l’expérience et de la confiance pour débuter la saison prochaine sur les chapeaux de roues ? Absolument. on ne peut pas minimiser l’importance de ces derniers matchs. nous sommes en phase d’apprentissage, on ne peut pas se permettre de baisser les bras ou de se croire déjà en vacances. Tout le travail effectué jusqu’à la fin de la saison nous sera bénéfique pour l’année prochaine. on ne peut pas gaspiller ces opportunités. Vous parlez d’apprentissage, quelle a été l’influence de coach Thibodeau, en particulier sur le plan défensif, sur le groupe ? Et sur vous, en tant que leader de cette défense ? Je pense que grâce à lui, notre défense a progressé mais il nous reste encore beaucoup de travail. pour ma part, c’est un retour aux sources. J’occupais déjà ce rôle avec rick pitino à louisville, donc je suis habitué. le jeu est différent entre la nCAA et la nBA, mais ce que me demande le coach aujourd’hui est similaire, donc ça m’aide. C’est votre quatrième saison en NBA, quelle est la prochaine étape pour vous ? Est-ce que votre objectif est de continuer à développer votre palette offensive ? peu importe ce que je veux. Quand vous faites partie d’une franchise, c’est à elle de vous dire ce qu’elle veut de vous. Chacun a un rôle à jouer, et je suis prêt à travailler peu importe ce que l’on me demande. si j’étais dans une autre équipe, peut être que j’aurais un rôle différent et, par conséquent, je pourrais jouer d’une façon différente. mais ici mon rôle est clair. ils ne me demandent pas de marquer 25 points par match, ils me demandent de défendre et de faire le travail de l’ombre. si jamais ils veulent que je sois plus agressif en attaque, je peux le faire aussi. Tout le monde peut scorer dans cette équipe. Est-ce que vous avez déjà eu cette conversation avec le coach et les dirigeants ? Vous avez le même entraineur personnel que Dirk Nowitzki, Holger Geschwindner, il devient de plus en plus commun pour les grands de tirer de loin pour étirer les défenses, estce qu’on va vous voir prendre des tirs à trois points la saison prochaine ? en tant qu’intérieur, il faut savoir tirer. vous n’avez plus le choix. l’objectif de la franchise est de me voir progresser chaque année. Chaque année, vous devez ajouter une nouvelle arme à votre répertoire. et c’est ce que j’essaie de faire. Tous les étés, je travaille dur sur mon jeu pour devenir un meilleur joueur, que ce soit en défense ou un attaque. Je veux être complet. on est le 4 avril, anniversaire de l’indépendance du séné- gal. il y a une grosse échéance cet été à l’Afro Basket. Est-ce que c’est quelque chose qui vous tient à cœur de représenter votre pays chaque été ? C’et toujours une bonne chose de jouer pour son pays. Je prends ça très au sérieux, c’est très important pour moi. nous n’avons pas gagné cette compétition depuis plus de vingt ans et je pense qu’on a une bonne opportunité d’aller au bout. si chacun met son ego de côté pour le bien de l’équipe et joue aussi dur que possible, je pense que nous aurons une chance. Comme vos ainés, DeSagana Diop notamment, vous faites beaucoup pour les jeunes et pour le basket au Sénégal. Votre camp prend de l’ampleur chaque année. L’année dernière, vous avez insisté sur comment concilier sport et études. Quel sera le thème cette année ? J’ai une équipe qui travaille dur sur la prochaine édition. Cette année, le camp sera à dakar, et on veut construire un complexe sportif pour les jeunes. nous faisons un gros boulot là-bas, beaucoup de bonnes choses. on essaie d’aider les gens à travers le basket mais pas seulement. il y a un bon état d’esprit, et si on peut améliorer la vie des jeunes et de leur famille, alors je serais satisfait. La ligue entreprend de nouvelles initiatives en Afrique, les autres joueurs africains font la même chose que vous dans leur pays respectif. Qu’est-ce ça vous inspire ? C’est génial de voir que la plupart des joueurs africains s’organisent pour aider les jeunes dans leur pays. si vous le faites pour les bonnes raisons, pour vraiment aider les gens, c’est très bien. si vous le faites pour d’autres raisons… je ne sais pas. mais je pense que nous sommes tous sur la même longueur d’onde, et il y a une vraie volonté d’aider les jeunes pour leur donner des opportunités de venir étudier et jouer aux etats-unis, et pourquoi pas en nBA. source : basketusa
‘’Dossier’’. POLITIQUE, UN METIER PAS COMME LES AUTRES : Politiciens envers et contre tout…
La politique, définie par certains comme une science plus ou moins exacte de gouvernement de la cité, est une pratique noble qui attire beaucoup d’hommes et de femmes dans son giron. Dans l’histoire du Sénégal, ils sont nombreux à avoir sacrifié leurs carrières professionnelles pour se mettre au service de leurs concitoyens, le temps d’une rose. D’autres, par contre, choisissent délibérément d’en faire un métier qui les éloigne définitivement ou presque de leur profession d’origine. Ceux-là deviennent des bêtes politiques qui vivent par et pour la politique…
Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)
«Les hommes politiques mesurent leur pouvoir au nombre des faveurs qu’on vient leur demander.» Cette affirmation d’André Frossart colle bien à la nature de ceux qui dirigent ou aspirent à gouverner ce pays. Et en général, c’est l’étiquette que leur colle une bonne partie de l’opinion pour ne pas dire tout le pays. C’est qu’il n’y a des faveurs et strapontins que seule la politique est en mesure d’offrir, surtout à ceux et celles qui se donnent à elle, sans compter. D’où le choix de plus en plus large pour certains d’en faire un métier ou, au pire, un ascenseur vers d’autres horizons. Politiciens de métier Abandonner un cursus professionnel pour ne faire que de la politique peut être un choix de la facilité. C’est en tout cas l’avis du professeur Abdoulaye Cissé, sociologue et diplômé en leadership politique qui dit que «l’une des premières raisons est sans nul doute, l’amour de la facilité.» Il rappelle que la professeur Fatou Sarr a l’habitude de répondre aux pourfendeurs de la parité en notant que «le seul critère pour accéder à une fonction politique, c’est d’être membre d’un parti et de se voir investi sur une liste ou nommée à un poste. Cela dit, la compétence et les qualifications ne sont guère des critères décisifs pour être éligible à une fonction politique.»
Poursuivant, il ajoute : «Les seuls critères déterminants, c’est de savoir mobiliser, de montrer que l’on a une masse critique de militants derrière soi, de savoir parler et surtout de savoir taper sur la table à chaque fois que de besoin pour se faire remarquer. En politique, notamment dans le contexte sénégalais, le principe du ‘’right man in the right place’’ (l’homme qu’il faut à la place qu’il faut) ne s’applique pas souvent», déplore Abdoulaye Cissé.
A ses yeux, cela est significatif. «L’une des raisons pour lesquelles nous voyons des détenteurs de compétences professionnelles, des cadres de l’administration et même des universitaires surseoir à leurs carrières professionnelles pour se lancer en politique, c’est tout simplement parce que celle-ci est perçue comme un terreau fertile et surtout un moyen d’ascension sociale très rapide.» Dans la même optique, le Pr Cissé va plus loin en soulignant aussi le cas de ceux qui se définissent comme des politiciens de ‘’métier’’, c’est-à-dire des politiciens professionnels qui n’ont aucune autre profession à faire prévaloir. C’est de ceuxlà que Max Weber parle dans un passage de son ouvrage ‘’Le savant et le politique’’. Pourquoi ? Parce qu’ils cherchent, à travers la politique, une source permanente de revenus et ont une conception capitaliste voire matérialiste de celle-ci.» Weber dit dans un passage dudit ouvrage : «un homme politique sérieux doit, dans des conditions normales de vie, être économiquement indépendant des revenus que l’activité politique pourrait lui procurer. » Pour Abdoulaye Cissé, «c’est tout le contraire que nous voyons au Sénégal malheureusement.»
«Otages du jeu politique»
Prenant la balle au rebond, Ousmane Sène, Directeur du West African Research Center (Warc) croit savoir qu’«être entièrement dans la politique en abandonnant sa profession, c’est se faire l’otage du jeu politique.» Dans la foulée, il dit : «On peut aussi observer le fait que la personne politique soit totalement absorbée par ses fonctions politiques au point de négliger sa première vocation professionnelle. Dans ces conditions, il y a des avantages et des inconvénients.»
En effet, indique-t-il, «il ne faut pas oublier que la politique n’est pas un jeu très sûr surtout que vous pouvez être élu aujourd’hui et démis demain. C’est un terrain glissant. Mais il faut rappeler que la politique est tellement vivante et absorbante que s’y engager pour l’intérêt commun dévoile sa noblesse.» Rappelant qu’il lui arrive de regretter de n’avoir pas fait de la politique, ce spécialiste des études américaines soutient ne pas pouvoir «mesurer le niveau de dangerosité qui plane sur celui qui abandonne sa profession », mais il semble évident en retour que «cela crée sûrement une relation de dépendance par rapport à la politique à telle enseigne que l’on ne peut plus rien faire d’autre.»
A partir de ce moment, insiste-t-il, «on peut être entraîné dans une situation où il faut être dans une sorte de ‘’mortalkombat’’ où le politique se dit qu’il lui faut absolument arriver à ses fins. Seulement, autant il y a des gens qui ne sont que des bêtes politiques, autant il y a d’autres qui sont dans la politique et qui font autre chose.» De son côté, le Pr Cissé insiste sur le fait que les inconvénients «ne peuvent qu’être nombreux entraînant une course effrénée vers les partis, un délaissement total et entier des secteurs considérés comme peu lucratifs, la transhumance, une démultiplication des formations politiques dont la plupart se disent d’ailleurs être des partis de contribution qui s’accolent toujours à celui qui est au pouvoir, alors que l’objectif premier de tout parti politique, digne de ce nom, est la conquête et la conservation du pouvoir.»
Jugeant anormal qu’il y ait 255 partis politiques dans un petit pays comme le Sénégal, il trouve là un élément qui valide sa position : « la politique est un business lucratif et un moyen rapide d’ascension sociale, une véritable machine à fabriquer des millionnaires et des milliardaires.» Mieux, affirme-t-il : «l’une des conséquences les plus inquiétantes de cette dérive est cette idée qui s’est ancrée dans la conscience collective des Sénégalais et des jeunes en particulier : le moyen le plus rapide pour s’en sortir, c’est de faire la politique.» Cissé donne l’exemple de cette personne qui disait récemment que s’il a obtenu du travail et s’il parvient à satisfaire les besoins des siens, c’est grâce à sa formation politique qui lui a trouvé un emploi. «Cela veut tout simplement dire que les valeurs travail, compétence et mérite sont de plus en plus dépréciées au Sénégal au profit du militantisme politique.»
«Consultants»
Les hommes politiques ne manquent pas de profiter de leur statut pour se faire un riche carnet d’adresses. Être ministre, député, conseiller présidentiel, directeur général ou président de conseil d’administration, peut ouvrir bien des portes a priori fermées. Le contenu d’une carte de visite est un sésame. Plusieurs de nos hommes politiques qui ont passé une bonne tranche de leur vie dans la politique sont devenus, par la force des choses, des consultants internationaux. Idrissa Seck, Djibo Kâ, Ousmane Tanor Dieng (président du Hcct), Moustapha Niasse (président de l’Assemblée nationale), Robert Sagna, et tant d’autres, sont ou ont été dans ce lot.
«Quelqu’un comme Ousmane Tanor Dieng ou Moustapha Niasse ou encore Djibo Kâ, passés par la haute fonction publique, ont été très tôt appelés à occuper des fonctions très importantes autour du Président Senghor. Mais si vous revenez sur leur cursus administratif, vous devez conclure qu’ils sont à la retraite au niveau de l’administration. La politique est un virus. Une fois que vous y entrez, vous ne pouvez plus vous en départir», constate Ousmane Sène. Selon lui, c’est ce qui donne envie aux gens à avoir envie de continuer à être actifs en devenant des consultants surtout que la politique leur en offre l’opportunité.
Ce qui fait dire au directeur du Warc : «beaucoup d’hommes politiques ont déjà dit que lorsqu’ils ont perdu le pouvoir, ils sont devenus des consultants. On ne peut consulter que si l’on a un bon carnet d’adresses. Donc, cela peut être un tremplin ou un strapontin pour un certain nombre de perspectives professionnelles.»
De fait, «la politique fait de vous une personne publique et vous avez la possibilité de vous valoriser, de vous exprimer et de vous faire entendre. Donc, vous avez une opportunité extraordinaire pour que les gens puissent vous apprécier à votre juste valeur. Il suffit de faire défiler dans votre tête certaines figures politiques, et vous allez vous dire que celui-là est solide, l’autre est plutôt bien structuré. Avec un strapontin qui fait de vous un ministre ou un député, vous allez à la rencontre des gens.» De ce point de vue, argue-t-il : «Vous pouvez vous faire un carnet d’adresses et pouvoir vous engager dans la consultance, voyager et conseiller des Présidents et autres. Mais il ne serait pas juste de se limiter seulement à ce que les politiciens peuvent retirer du jeu politique. Ce ne serait pas juste.»
Carnet d’adresses
Face à une telle remarque, Abdoulaye Cissé rappelle que Niasse et plusieurs ténors politiques étaient des fonctionnaires de l’Etat du Sénégal qu’ils ont eu à servir, à des échelles certes différentes, et pendant une certaine période de leur vie, avant de s’engager en politique avec le Parti socialiste ou dans d’autres formations politiques. Cependant, clarifie-t-il : «En dehors de la politique, la plupart te disent qu’ils sont des consultants internationaux dans des domaines spécifiques de compétence. Ce qui est marrant d’ailleurs, c’est le fait que tous les grands politiciens se convertissent en consultants même si l’on ne sait du reste en quoi.»
Pour étayer ses propos, il explique : «si les uns font de la politique le but de leur vie pour reprendre Weber, d’autres par contre s’engagent en politique pour le prestige et la satisfaction de soi. Occuper une haute fonction politique dans l’administration publique peut effectivement permettre de se constituer un bon carnet d’adresses.» D’ailleurs, il donne l’exemple de Moustapha Niasse. «Il a été ministre des Affaires étrangères à deux reprises du temps de Senghor et de Diouf. Il a également été directeur de cabinet du Président Senghor et a exercé diverses autres fonctions stratégiques qui lui ont permis d’avoir énormément de connaissances dans le monde des affaires et du pétrole en particulier. Donc, son cas illustre à bien des égards un tel état de fait. Occuper une fonction politique stratégique peut bien évidemment permettre d’avoir un bon carnet d’adresses», relate-t-il.
Quoiqu’il en soit, invoque M. Cissé, «il faut que l’on convienne que la politique, dans le contexte sénégalais, crée effectivement des millionnaires et des milliardaires.» Il affirme que «c’est au Sénégal où tu vois quelqu’un parti de rien, devenir d’un coup riche comme Crésus, après avoir occupé, juste pendant un certain temps, une fonction politique. Donc, la politique fabrique dans le contexte sénégalais des riches.» Un contre-exemple positif quand même dans ce flot de politiciens professionnels qui pullulent dans notre pays. Celui de Moustapha Guirassy, directeur de l’Institut africain de management (IAM) qui a fréquenté un moment le cercle politique.
«Il a montré à tous les politiciens que la politique ne doit pas être une fin en soi, mais plutôt un sacerdoce, c’est-à-dire l’accomplissement d’une mission temporelle qu’il faut dépasser à son terme.» Ancien ministre de la communication et porte-parole du gouvernement sous le régime Wade, Guirassy a été aussi maire de la ville de Kédougou. Un cas qui montre qu’après la politique, il peut bien y avoir une autre vie, surtout quand on a un métier.
Abdoulaye Mbow (actunet.sn/Nouvel Hebdo)