I l faudrait beaucoup de ressources au président et à ses partisans pour expliquer aux Sénégalais que les actes qu’ils posent n’entrent pas dans le cadre d’un acharnement contre Khalifa Sall. Après Bamba Fall et d’autres responsables emprisonnés, Barthélémy Dias condamné à se taire, c’est au tour du Maire de Dakar d’être dans le viseur d’une «justice aux ordres utilisée pour régler des comptes politiques», selon le constat de beaucoup de nos compatriotes dont, comble de l’ironie, un magistrat démissionnaire du Conseil supérieur de la Magistrature. On n’aurait rien à reprocher aux tenants du pouvoir si les enquêtes des inspecteurs généraux d’État sur la gestion de Sall n’étaient mues que par une volonté de transparence. Hélas, tout cela donne l’impression d’un scénario qui était joué d’avance si on se fie aux déclarations antérieures de responsables de haut rang. Il était écrit que l’édile de la capitale allait payer, à l’instar de tous ceux qui sont susceptibles de barrer la route au champion de l’Apr. L’utilisation de corps de contrôle comme l’Ige, aurait été pertinente s’il n’y avait pas une application à double vitesse de leurs résultats qui laissent de marbre certains mauvais gestionnaires du régime.
ENTRETIEN AVEC… MAME LESS CAMARA (JOURNALISTE) : «L’originalité de la situation au Ps, c’est l’installation d’une opposition interne qui refuse de partir»
Pour notre confrère, il est possible qu’une candidature éventuelle du maire de Dakar à l’élection présidentielle de 2019 soit finalement un acte destiné à sauver l’honneur du doyen des partis politiques au Sénégal. Un témoignage pour l’histoire.
Que vous inspire la situation actuelle du parti socialiste avec l’affaire Khalifa Sall ?
L’affaire Khalifa Sall est, de même abord, la conséquence de l’absence de débat au sein de la hiérarchie du parti socialiste. Le consensus permanent n’est qu’une apparence qui masque mal la prééminence de l’avis du chef du Parti. Cette situation s’est installée depuis que le bicéphalisme en vigueur au début des années 1960 avait failli mener le Sénégal au chaos, suite aux choix politiques contraires du Président Léopold Sédar Senghor et du chef du gouvernement de l’époque Mamadou Dia. L’ultra présidentialisme instaurée par le vainqueur, Senghor, perdure et constitue un obstacle au débat d’idées. Des leaders comme Djibo Kâ, Moustapha Niasse, Robert Sagna, Mamadou Diop, Souty Touré ont quitté le Ps dont la direction avait refusé de donner suite à leurs demandes de reconnaissances des courants politiques au sein du parti. L’originalité de la situation actuelle, c’est l’installation d’une véritable opposition interne qui refuse de partir, laissant le Ps aux mains de la direction.
Que comprenez-vous de sa stratégie ?
Khalifa Sall explore actuellement le Parti socialiste afin d’avoir une idée claire du rapport de forces entre lui et la direction. Au plan interne, il tâte le pouls du pays comme en attestent ses voyages à l’intérieur. Il devra s’ouvrir à des alliances électorales, mais exclusivement avec des forces électorales disposées à lui laisser le leadership de l’attelage. Cela va le contraindre à ne tisser des coalitions qu’avec des partis de petite envergure, ce qui est une hypothèque à son élection,
Face à Ousmane Tanor Dieng, Khalifa Sall est-il dans la tactique ou gère-t-il une stratégie ?
Tanor Dieng ne saurait être autre chose pour Khalifa Sall qu’un obstacle à surmonter pour mobiliser le parti, en majorité ou non, pour soutenir sa candidature. L’actuel Secrétaire général du Ps n’est pas un candidat à l’investiture de son parti. Il cherche, au contraire, à soutenir le président sortant, Macky Sall, candidat déclaré et leader de la coalition Bennoo bokk yakaar à laquelle appartient le Ps.
Beaucoup de ses supporters, sympathisants et même adversaires lui reprochent un attentisme un peu trop prononcé. Ont-ils raison ?
Khalifa Sall a trop attendu pour assumer, enfin, sa candidature. Cela entretient la confusion, car on ne sait pas s’il s’engage par ambition personnelle ou pour sauver l’honneur du Ps qui a toujours présenté des candidats à toutes les élections. Son discours teinté de nostalgie avec des références récurrentes à Léopold Sédar Senghor semble renforcer la thèse d’une candidature pour l’honneur du Ps.
Ses références nouvelles à Senghor et Abdou Diouf ne seraient-elles pas une fuite en avant face aux exigences qui l’interpellent ?
En se voulant l’héritier des grandes figures historiques du Ps (Senghor et Diouf totalisaient 39 ans à la tête de l’Etat), Khalifa Sall reprend, peut-être inconsciemment, la posture de Djibo Kâ il y a deux décennies. Il revendique la légitimité/rénovation du Parti socialiste. Cette posture avait mené Djibo Kâ hors du Ps alors que c’est Ousmane Tanor Dieng, chef de file de la légalité/refondation, qui avait remporté le bras de fer, Jusqu’où l’histoire va-t-elle se répéter ? On verra.
Au fond, le maire de Dakar n’est-il pas une simple victime du Président de la République ?
Je ne le crois pas. On ne saurait tenir Khalifa Sall pour une victime du Président Macky Sall. D’ailleurs il semble éviter l’affrontement direct avec le chef de l’Etat, alors que l’opposition du gouvernement à ses projets-phares aurait dû le faire entrer clairement en conflit avec le Président de la République. C’est Khalifa Sall qui a sans aucun doute trop tergiversé alors que le Ps vit le prologue d’un processus de scission réactivée en 1996 avec le Congrès sans débat qui consacrait la victoire du camp d’Ousmane Tanor Dieng.
Par Momar Dieng (actunet.sn)
BLANCHIMENT D'ARGENT : LE VATI- CAN A GELE 2 MILLIONS D'EUROS SUSPECTS EN 2016
Le Vatican a gelé en 2016 deux millions d’euros d’origine douteuse déposés à la Banque de l’État pontifical. C’est une étape de plus dans la lutte contre le blanchiment d’argent sale, entamée par Benoît XVI et poursuivie par le pape François. Les deux millions d’euros gelés en 2016 portent à 13 millions d’euros les fonds ainsi neutralisés depuis 2013 par la banque du Vatican en raison de leur origine douteuse. De la même façon, 5000 comptes suspects ont déjà été fermés quand la banque n’en connaissait pas les détenteurs ou qu’ils n’avaient pas de lien avec l’Église catholique ni ses activités carita- tives.
PR PENDA MBOW, REPRÉSENTANTE DU CHEF DE L’ÉTAT À LA FRANCOPHONIE «Les risques que nous encourons en perdant notre laïcité…»
La Professeure Penda Mbow en- courage les Sénégalais à protéger la laïcité de leur pays, estimant qu’ils auraient plus à perdre au cas où elle disparaîtrait.
Intervenant au cours d’un panel organisé, à la Maison de la culture Douta Seck, par «Présence chrétienne» à l’occasion de la commémoration du 25ème anni- versaire du passage au Sénégal du défunt Saint Pape Jean Paul II, la Professeure Penda Mbow, historienne, a appelé les Sénégalais «à veiller» sur la laïcité au Sénégal. «Parce que le jour où on la perdra, on n’aura plus cet espace neutre où chrétiens, musulmans, non croyants pourront se retrouver pour bâtir ce Sénégal». Estimant que ce n’est vraiment pas le moment de flancher, elle appelle au renforcement de tous ces acquis «si nous voulons continuer à être un exemple pour le reste du monde, pour en tous cas ce qui est de cette volonté de vivre ensemble». D’ailleurs, l’historienne qui informe que le Sénégal a une «responsabilité à jouer par rapport à ce qui se passe dans le monde», exhorte les populations à continuer de «mener la réflexion». Car «c’est cette laïcité que nous vivons qui a permis, par exemple, la cohabitation entre les différentes religions (…) dans la construction de la nation et d’une véritable citoyenneté par rapport à la question de l’égalité, de la justice, mais aussi de la démocratie et l’organisation de cette démocratie dans un cadre de paix». Prévenant que «nous ne pouvons pas bâtir la citoyenneté si nous ne sommes pas vraiment prêts à nous battre pour défendre la justice, sociale, la justice tout court mais aussi nos intuitions», Mme Mbow encourage «Présence chrétienne» à persévérer dans ce travail qu’elle fait depuis 25 ans. L’historienne qui a revisité les coins chauds de notre planète, enseigne qu’au Sénégal, «si nous voulons juguler par exemple toute velléité liée au Jihadisme, à l’incompréhension, au racisme, tousles maux que nous évoquons, il faudrait absolument mettre l’accent sur l’éducation». «Malheureusement, aujourd’hui, notre école a besoin d’une société qui se mobilise pour la porter». Puisqu’«aucune école ne peut prospérer si elle n’est pas portée par desforcessociales, aucune université ne peut avancer si elle-même n’est pas portée par des forces sociales». Mme Penda Mbow qui salue le fait que c’est sur le milieu de l’éducation que l’église du Sénégal s’est le plusillustrée au cours de l’histoire du Sénégal, enseigne que la lutte contre l’incompréhension doit être précédée d’une école performante.
SÉNÉGAL – GAMBIE : UNE NOUVELLE ÈRE
C’est une nouvelle ère qui s’ouvre non seulement en Gambie, mais entre ce pays et le Sénégal. Les discours tenus samedi à l’occasion de la célé- bration de la fête de l’indépendance gambienne par les présidents Barrow et Sall ont mis en évidence la nécessité de travailler à faire en sorte que les difficultés d’avant ne soient plus que de mauvais souvenirs. Des questions précises n’ont évidemment pas été prises en compte de façon spé- cifique dans les discours publics, mais à travers ses mots, Barrow donne les gages d’une politique gambienne qui va se préoccuper du bon voisinage avec le Sénégal. Et cela passe par la question sécuritaire dans la partie Sud du pays. Parce que la stabilité entre le Sénégal et la Gambie est un élément de stabilité au niveau de toute la sous-région. L’érection programmée du pont de Farafégné est, si besoin en était, une preuve de bonne foi de la Gambie qui s’est débarrassée du dictateur Jammeh et qui s’engage dans une nouvelle ère de respect mutuel et de confiance.
OMAR SARR, SECRÉTAIRE NATIONAL ADJOINT DU PDS «Il est clair que Karim Wade va revenir»
Dans le cadre d’une tournée nationale que le Parti démocratique Sénégalais est en train d’entreprendre au niveau du pays, le bureau exécutif du parti conduit par le secrétaire national adjoint, Omar Sarr, a séjourné ce dimanche à Diourbel, pour faire la revue des troupes.
TALLA SYLLA PRÉSENTE SON PLAN DE DÉVELOPPEMENT DE LA VILLE (PDV)
Le Pdv remplace les chantiers deThiès
La Maire deThiès a présenté ce weekend le Plan de développement de la ville (Pdv). Le projet estimé à plus de 78 milliards Cfa, a pour objectif de faire émerger la capitale du rail. Et selon le maireTalla Sylla, son Plan de développement de la ville vient remplacer les chantiers deThiès d’Idrissa Seck. La guerre totale ?
PRÉSENTATION DE L’ALBUM DANAYA – Thaïs Diarra fait honneur aux dames
Postulant que lorsque les femmes s’élèvent, c’est toute la nation qui s’élève avec elles, Thaïs Diarra, qui est originaire de la Suisse, du Mali et du Sénégal a dédié son dernier album, «Danaya», à la condition féminine. Elle est présentement au pays de la téranga dans le cadre d’une tournée promotionnelle sur fond de voyage initiatique vers ses racines.
AU CHEVET DE SA VILLE RUFISQUE – Jazaka offre des bourses et donne 1 million pour la réfection du lycée Abdoulaye Sadji
En plus des dons au lycéeAbdoulaye Sadji,sur le plan sportif, Mame Gor a offert des lots de ballons de baskets et a fait revenir la lumière au terrain de Hand-ball qui n’en avait plus. Des actes dont il ne se glorifie pas. Pour lui, le social doit primer pour celui qui en a les moyens : «La solidarité est un impératif. On doit s’aimer et s’entraider les uns, les autres.». Le choix porté pour la jeunesse de sa localité n’est pas fortuit : «La jeunesse est l’avenir de demain. J’ai foi en elle. L’édu- cation est le premier socle du développe- ment», dit-il. Devant plus de 10 mille personnes, Mame Gor a plaidé la cause de son terroir, qui n’a ni député, ni ministre, ni aucune autorité dans l’attelage gouvernemental. Pourlui, «c’est déplorable et injuste. Rufisque est une grande ville, on ne doit pas être des laissés pour compte dans les instances de décision». Et de faire un appel au Président Sall en lui rappelant l’affection que les Rufisquois ont pour lui : «Je demande au Président de ne pasléser la population. Si ma mémoire est bonne, à chaque élection depuis son accession à la magistrature suprême,MackySall a toujours obtenu le suffrage desRufisquois».D’après lui,il esttemps qu’illeurrenvoie l’ascenseur. Porte-voix de ses pairs,le chanteur demande au Président de faire figurer le projet Dakar-Gate dans le Pse. Et d’expliquer : «Le maire a un financement de 168 milliards pourla ville deRufisque.Le projets’appelle Dakar-Gate. Ce projet consiste à lutter contre l’avancée de la mer en construisant des immeubles près de la mer. Et fera de notre ville, un hub qui attirera lesinvestisseurs, les touristes, en plus de créer des emplois».Les populationsspéculent quant à son non-inclusion dansle Pse du fait que le maire est un libéral (Pds) ; mais Jazaka relativise : «Je demande solennellement au Président, en tant qu’artiste, citoyen et natif deRufisque, de dépasser ces clivages politiques si tel est le cas. Un problème d’obédience politique ne devrait pas bloquer un projet de cette envergure»,selon l’artiste. S’il signe le projet, Dakar-Gate fera partie de son bilan et les Rufisquoislui en seront reconnaissants. Par ailleurs, l’initiateur de «référence challenge» croit savoir que les Rufisquois refusent que leur ville soit la banlieue de Diamniadio avec ses infrastructures et l’autoroute à péage qui les encerclent. «Dakar-Saint-Louis-RufisqueGorée étant les premières communes du Sénégal, nous n’accepterons pas d’être une ville morte», prévient-il.
MACKY SALL ET ADAMA BARROW POUR DE NOUVELLES RELATIONS
La construction du pont de la Sénégambie sera leur premier point de convergence
Le point d’achoppement des échanges heurtés entre Yayah Jammeh et le Sénégal connaît un début de solution. Le Président nouvellement élu Adama Barrow a promis d’entamer ses échanges bilatéraux avec le Sé- négal par la question de l’édification du pont de la Sé- négambie et la mise en place d’un secrétariat général en charge de la gestion des frontières.