30ème Sommet de l’Union Africaine : les dossiers sur la table des chefs d’Etat

L’instance continentale n’a pas dérogé à sa tradition. Comme chaque année donc, c’est la réunion du Comité des représentants permanents (COREP) qui a lancé ce 22 janvier, les travaux du 30ème Sommet de l’Union africaine (UA). La grand-messe continentale avec sa très attendue réunion des chefs d’Etat (28 et 29 janvier) devrait plancher sur plusieurs sujets politiques, économiques et sociaux de l’Afrique. La Tribune Afrique vous en dresse quelques-uns qui vont constituer les enjeux de ce sommet.
La photo de famille entre les chefs d’Etat devra attendre. Le 30ème Sommet de l’Union africaine qui s’est ouvert à Addis-Abeba en Ethiopie, c’est d’abord les deux jours (22 et 23 janvier) de travaux préparatoires du Comité des représentants permanents, destinés aux ambassadeurs africains accrédités auprès de l’UA. Les ministres des affaires étrangères prendront ensuite le relais les 24 et 25 janvier pour mettre en place l’organisation et l’ordre du jour de l’Assemblée des chefs d’Etat. Sur cette base, les chefs d’Etat ou de gouvernement, devraient se pencher entre le 28 et le 29 janvier sur plusieurs sujets

Un bouclier anti-corruption “à 50 milliards de dollars” pour l’Afrique

50 milliards de dollars par an ! C’est ce que coûte la corruption aux pays africains, selon les estimations des experts, malgré la multiplication des instances, stratégies et conventions lancées par les pays ou par l’UA elle-même. Avec une inégalité dans l’ancrage du phénomène entre les pays, « l’ampleur du fléau de la corruption sur le continent et (…) ses effets dévastateurs pour le développement économique, corrosifs pour la cohésion sociale et déstabilisateurs pour l’ordre politique », selon le commentaire de Moussa Faki Mahamat, reste une tache noire dans la réputation africaine. Un constat qui a motivé la désignation de l’année 2018, « année de la lutte contre la corruption ». Le thème de cette année : « Remporter la lutte contre la corruption : une voie durable pour la transformation de l’Afrique ».

Une zone de libre échange de 1,2 milliard de consommateurs

Sur la table des chefs, les négociations pour la mise en place d’une zone de libre échange continentale, de Dakar à Djibouti, de Tanger à Johannesburg. Un marché commun qui permettrait théoriquement à tous les pays africains d’avoir accès, sans barrière douanière ou tarifaire, à un marché de 1,2 milliard de consommateurs potentiels et qui devrait doper la concurrence et la compétitivité africaines. Le projet a beaucoup avancé en négociation en 2016 mais a un peu stagné en 2017. Cette année sera peut-être la bonne.

La libéralisation du ciel africain

Presque sur le même modèle que le marché commun, l’Union africaine veut aussi parvenir à libéraliser le ciel africain. Ce chantier lancé depuis 2015 est désormais poussé par le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.
Un de ses rêves sera sans doute de voir ce projet qui a reçu le consentement de 23 pays africains, recueillir d’autres signataires et voit le jour. Les avantages ne manquent pas : baisse du prix du transport aérien et du fret, naissance de nouvelles compagnies nationales, concurrence saine sur le secteur. Mais les réticences bloquent le projet qui pourrait contribuer à porter à 300 millions de passagers, le volume des flux de personnes à l’horizon 2035.

L’épineuse question des réformes

La question de la réforme de l’Institution a été avalisée mais elle traîne en longueur face à la réserve de certains Etats. Le projet porté par Paul Kagamé qui s’est entouré de neuf personnalités africaines pour cela, devrait revenir sur la table des chefs d’Etat. Avec elle la question de l’indépendance financière d’une organisation continentale financée à hauteur de 80% par l’extérieur, la taxe Kaberuka sur les importations (0,2% par an), les réponses à la question migratoire notamment après le scandale des esclaves en Libye et les questions des conflits politiques

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