Le 26 mars 1984 s’éteignait Ahmed Sékou Touré, le premier président de la Guinée indépendante, après un règne d’un quart de siècle. Trente-quatre plus tard, son bilan suscite toujours la controverse parmi les Guinéens. Si certains se souviennent avant tout de son « Non à De Gaulle », d’autres rappellent les nombreuses exactions de l’ancien chef de l’État.
Sékou Touré : le héros et le tyran. C’est ainsi que l’historien guinéen Ibrahima Baba Kaké avait intitulé l’ouvrage (paru en 1984 aux éditions Jeune Afrique) qu’il a consacré au premier président guinéen, Sékou Touré. Une formule qui résume bien la dualité du personnage : d’un côté, le panafricaniste, père de l’indépendance, qui a opposé un « Non » catégorique – et historique – à la proposition du général De Gaulle d’entrer dans la Communauté française ; de l’autre, le dictateur qui a régné de 1958 à 1984, 26 années au cours desquelles, selon Amnesty International, 50 000 Guinéens auraient été exécutés, souvent après avoir été torturés au sinistre Camp Boiro.
Trente-quatre ans après sa disparition, le 26 mars 1984 aux États-Unis, où Sékou Touré avait été hospitalisé à la suite d’un malaise cardiaque, le temps n’a pas permis de concilier les positions de ses compatriotes. Et la controverse trouve aujourd’hui un nouvel écho sur les réseaux sociaux.
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