“La parole est à monsieur l’Agent judiciaire de l’Etat”, a annoncé Malick Lamotte, le président du tribunal qui juge l’affaire de la caisse d’avance et, instantanément, le silence est tombé sur une salle d’audience assez comble.
L’attention, cet hommage du public que guette tout juriste lorsqu’il se lève pour plaider, s’est maintenue pendant plus d’une demi-heure, ce vendredi.
Il y avait là autant d’attente que de curiosité. Ce n’était certes pas la première fois que l’on entendait Antoine Diome intervenir en défense des intérêts de l’Etat devant des juges, mais jamais les interpellations qui pesaient sur lui n’avaient été aussi nombreuses, après un kyrielle d’exceptions soulevées par la défense.
“J’ai le sentiment que l’on a voulu faire dire au droit ce qu’il n’a pas dit…”
Lentement, l’Agent judiciaire a ouvert le premier dossier de la haute pile qu’il avait posée sur son pupitre.
Dès ses premières phrases, il a désigné Me Doudou Ndoye, celui des cinq avocats de Khalifa Sall auquel il allait consacrer l’essentiel de son intervention. « De tous les propos qui ont été tenus, devant ce tribunal, il en est certains que le droit n’a jamais dit », renseigne l’Aje. Le magistrat recadre la défense, qui a « fait une lecture tronquée des textes. J’ai le sentiment que l’on a voulu faire dire au droit ce qu’il n’a pas dit », estime le magistrat Diome. Il a encore pris soin d’annoncer au tribunal qu’il ne comprenait pas l’attitude de Me Seydou Diagne, avocat de Khalifa Sall, qui « a une façon particulière de lire les textes. »