L’artiste Abdoulaye Diallo, surnommé ‘’le berger de l’île de Ngor’’, a fini de transférer ses œuvres d’art à la Bibliothèque universitaire de Dakar. Un évènement fort en émotion, si l’on sait l’attachement du peintre à Ngor. Mais heureusement qu’il a eu le soutien infaillible des jeunes du village qui l’ont accompagné du début à la fin. A la Bibliothèque universitaire de l’Ucad, les tableaux attendent d’être accrochés. Ils seront sur ces cimaises créées pour la circonstance, le temps de la 13e Biennale de l’art africain contemporain. En attendant, le peintre revient, dans cet entretien avec ‘’EnQuête’’, sur les temps forts de son parcours.
Comment avez-vous vécu ces moments ?
Pour quelqu’un qui considère l’île de Ngor comme son amante, il est toujours difficile de lui arracher ses atours pour les amener ailleurs. Cela était nécessaire, parce que je l’ai fait à la demande d’un ami, Pr. Maguèye Kassé. Quand j’ai accepté, il a réussi quasiment à pousser toute la communauté universitaire à s’approprier cette affaire et en faire leur affaire. Quand j’ai senti cet élan, cet enthousiasme habiter les uns et les autres, je me suis dit que cette affaire n’est plus la mienne. C’est celle de l’Université Cheikh Anta Diop et des universitaires. Pour preuve, l’ensemble des contacts qui avaient été pris ont eu des accords partout, de M. Arona Ndiaye, Directeur de la Bu, à Monsieur le Recteur Ibrahima Thioub. Ce dernier a non seulement donné son accord, mais il a fait un texte que nous mettons dans le catalogue, de même qu’Arona. Toute la communauté universitaire s’est investie dans cette affaire.
Donc, ce n’est plus l’exposition d’un artiste-peintre, mais l’affaire d’une université et des universitaires. Leur engagement est réel. Dans le catalogue, il y a un texte du Pr. Souleymane Bachir Diagne qui est venu me visiter jusque sur l’île de Ngor. Il s’est également engagé à participer à cette table ronde qui traitera du même thème que celui de l’exposition : ‘’Quelle humanité pour demain’’. Imaginez-vous que le Pr. Penda Mbow a fait le déplacement en boubou pour venir me voir sur l’île. Cela m’avait énormément flatté. Entre autres, nous avons eu l’engagement d’autres professeurs, de grands universitaires sénégalais comme le Pr. Saër Thiam qui, pendant longtemps, était un petit peu mon idole, parce que je voulais être mathématicien comme lui. Il était professeur à Paris et moi j’étais étudiant. Il y a eu d’autres professeurs comme Bana Ndoye qui s’est engagé à être le rapporteur de la table ronde.
Du monde est attendu également de l’étranger.
Il y a des amis Français du Pr. Maguèye Kassé dont Jean-Louis Georget qui est professeur titulaire des universités, qui officie à Sorbonne 3, qui est en même temps chercheur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Il y aura une responsable du musée Quai Branly – Sarah Frioux-Salgas – qui devait être accompagnée du directeur de l’Enseignement et des Collections du même musée. Ce dernier ne pourra pas être là pour des raisons logistiques le 2 mai, mais après cette date. J’ai pu également avoir le soutien du ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly, un soutien et appui institutionnel de Madame la Secrétaire générale de la Biennale. Moi, ce qui m’a intéressé, en dehors du fait qu’il y a une part de moi qui appartient aux autres, après réflexion suite à la demande du Pr. Maguèye Kassé, je me suis dit que c’était quand même une belle occasion de faire cette sortie. Qu’on l’appelle émigration, ‘’gadaay’’ des œuvres, ce n’est pas le plus important.
Ce qui est important, c’est de montrer le lien qu’il peut y avoir entre l’art et la science et toutes les sciences. Tout s’enseigne ici. L’université est une très belle ville de 5 000 habitants. C’est aussi un grand laboratoire de diffusion du savoir. Nous sommes dans un monde qui est gouverné par le savoir et particulièrement par le savoir technique et le savoir-faire technologique. Nous avons tout intérêt, si nous voulons être de ceux qui boostent ce pays pour montrer le lien qu’il peut y avait entre N activités. Ne serait-ce que pour cela, cette expo est extrêmement importante. Elle est tout aussi importante parce que nos journées, au Sénégal, sont souvent rythmées de déclarations de provocateurs d’émotions collectives, de déclarations totalement nocives à notre population, notre humanité. Il est, par moments, bien que l’art suive sa véritable mission, c’est-à-dire de donner l’information qui apaise, et c’est extrêmement important. Quel que soit le thème, l’art a cette force de tout transformer en beau. Quand la folie des hommes va dans un sens, l’art peut venir offrir le bonheur à celui qui y poserait son regard.
Y a-t-il un lien entre la thématique de votre exposition, ‘’Quelle humanité pour demain’’, et celle de la biennale, ‘’L’heure rouge’’ ?
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