Beaucoup de Sénégalais ne connaissent de Saliou Sambou que son passage à la gouvernance de Dakar . Ceci, il est vrai, est inoubliable, car, on doit au Gouverneur Sambou le déguerpissement des garages sauvages de Esso – port, de Abasse Ndao et du nettoiement des quartiers sauvages de Bel air. Ces endroits qui avaient fini d’installer le chaos dans la capitale. Il fut à cette époque combattu par les politiciens de tous bords qui ne sont jamais partisans de l’ordre.
Saliou Sambou est le Sénégalais type. Né à Thiok Essyl, il fit ses études hors de sa Casamance natale. Ce qui le confronta aux autres ethnies et lui ouvrit les horizons qui feront de lui cet homme ouvert à tous les vents culturels. Au plus fort de la guerre entre le mouvement indépendantiste et l’armée nationale, alors qu’il était gouverneur de Fatick, il initia le »Festival des origines » en 1993. Ce fut le 1er festival sur le cousinage jamais organisé.
En initiant cet événement, le Gouverneur avait en tête de réconcilier les Sénégalais qui s’entretuaient dans les forêts de Casamance, en leur rappelant qu’aussi loin que pouvait aller la mémoire, vous avez toujours été une même famille, surtou les Sérères et les Diolas, deux peuples enfantés par les soeurs Aguene et Diabong. Il écrivit un livre »Aguene et Dianbong » dans lequel, il retraça l’épopée des deux (2) soeurs jusqu’à leur séparation à la pointe de Sangomar.
Ce travail, il le prolongea dans le maquis et installa une espèce de psychose dans les rangs des deux camps en leur faisant accepter qu’un Diola qui tuait un Sérère n’aura jamais la paix de l’âme et vice – versa . Beaucoup de combattants du MFDC capturés ou voulant déposer les armes, demandaient à parler à un soldat Sérère pour lui confier sa vie.
C’est dire que le Gouverneur Sambou a tôt compris que ce conflit avait des racines culturelles et que son règlement ne pouvait ignorer cette voie même si c’est pas la seule voie. Cet homme affable, bon, honnête qui inspire confiance, est de tous les combats pour la paix. C’est un homme courageux aussi, qui n’a même pas conscience des dangers que son militantisme pour la paix lui font courir. Il voyage de nuit et de jour, ne se souciant pas des mines ou des attaques, tout obnubilé par sa mission.
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