‘’Le Sénégal est à un risque de surendettement faible’’

Du côté du gouvernement, on dédramatise. Tout semble marcher comme sur des roulettes, si l’on en croit les services du ministère des Finances. Pierre Ndiaye, directeur général de la Planification et des politiques Economiques, apporte ses précisions.

 

Pouvez-vous revenir sur l’intérêt de la dernière émission des Euro-bonds par l’Etat du Sénégal sur le marché financier international ?

Pour un Etat, les différentes sources de financements sont les impôts et les taxes, les dons et les emprunts. Dans le budget 2018, comme dans celui de 2017 et des autres années, il était prévu des emprunts pour le financement du budget de l’Etat. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’émission des Euro-bonds pour lever 2,2 milliards sur le marché financier international. Cela entre dans l’ordre normal des choses. Ce qu’il faut retenir, c’est que le Sénégal a réalisé, à cette occasion, une très grande prouesse, si l’on compare ces résultats à ceux d’autres pays comme le Nigeria, le Kenya, l’Egypte entre autres. Aussi, il faut savoir que notre option a toujours été d’aller vers des emprunts concessionnels et semi-concessionnels. Pour les premières, il s’agit d’emprunts qui ont un élément d’au moins 35%. C’est souvent le cas avec les institutions comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement. Ces types de dettes s’étalent sur une période longue et à des taux très bas.

Pourquoi alors recourir aux Euro-bonds ?

Les ressources issues des emprunts concessionnels ne permettent pas de couvrir tous nos besoins. Ce qu’on fait est donc de recourir à d’autres types de financements, à des taux d’intérêt assez bas pour le financement de certains projets qui sont rentables. Le gouvernement peut ainsi contracter des dettes auprès des autres bailleurs, ou auprès des marchés financiers régional et international. Ce qui est important, c’est qu’aujourd’hui, sur le plan international, le Sénégal jouit d’une excellente signature. Nous l’avons mis en avant pour trouver les ressources additionnelles nous permettant de couvrir l’ensemble de nos besoins à des taux acceptables. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’émission des Euro-bonds. Les montants levés dans ce marché ne peuvent être trouvés sur le marché régional. En plus, les taux sont nettement plus élevés sur le marché régional.

Pour un Etat qui veut une bonne gestion de sa dette, les Euro-bonds sont mieux indiqués. Et nous avons réalisé une très belle performance en levant 2,2 milliards de dollars à des taux de 4,75% et 6,75%. Il n’y a vraiment pas lieu de s’inquiéter. Le cadrage macroéconomique prend bien en compte ce type de financement. Et toutes les analyses que nous avons eu à faire conduisent à une dette soutenable. En fin 2017, le ratio était de 62,7% du PIB. La dette se situe autour de 5 800 milliards F CFA. Mais encore une fois, ce qui est important, c’est que 72% de cette dette est concessionnelle ou semi-concessionnelle. Par rapport à la destination de ces nouvelles ressources, je n’ai pas en tête les projets qui sont exactement concernés, mais tout est dans la loi de finance de 2018. En tout cas, je puis vous assurer que c’est pour des dépenses d’investissements. Il y a les dépenses dans les domaines de l’éducation et des infrastructures, notamment.

Récemment, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont exprimé leur inquiétude par rapport au niveau de la dette. Avec ce nouvel emprunt, la situation ne risque-t-elle pas de s’aggraver ?

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7 Commentaires

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