Le garde des Sceaux, ministre de la Justice Ismaila Madior Fall, a présidé la journée de partage et de sensibilisation sur le bracelet électronique, devenu l’un des sujets les plus débattus dans les médias et probablement sur les places publiques. Utilisé pour la première fois, en 1983, aux États-Unis, le bracelet électronique s’est rapidement répandu dans les pays occidentaux comme alternative à l’incarcération et outil pertinent d’humanisation de la sanction pénale. En Afrique, après le Kenya, le Sénégal s’y est mis
«Très ancré dans la protection et la promotion des Droits de l’homme, notre pays ne pouvait être en reste, pour avoir depuis quelques années entamé une mutation de son système pénal visant à lutter contre la surpopulation carcérale, et améliorer la réinsertion sociale des personnes condamnées.
Plusieurs mécanismes ont été consacrés, allant de la libération conditionnelle au travail au bénéfice de la société, en passant par la semi-liberté ou le fractionnement de la peine, sans oublier la probation, ni l’ajournement et la dispense de peines», explique le ministre Ismaila Madior Fall.
Le port du bracelet électronique est un outil moderne pour garantir la représentation en justice. Le Sénégal possède, pour le moment, 1 000 bracelets, dont 50 posés et 10 déposés (retirés).
«Le port du bracelet électronique, qui ne peut être envisagé que lorsqu’il est sollicité ou accepté par l’inculpé ou le condamné, constitue un outil moderne et efficace pour garantir la représentation en justice du premier et assurer le suivi post-sententiel du second, sans porter préjudice au maintien des liens familiaux, ni compromettre leur situation professionnelle».
Toutefois, le ministre de la Justice souligne que «la décision du port du bracelet électronique ne saurait être considérée ni comme un acte de rabaissement ou d’humiliation pour les condamnés ou présumés auteurs d’infractions ni comme une mesure de mitigation ou d’encouragement de la criminalité».
Au contraire, «il est un instrument de lutte contre la délinquance et la récidive, mais également un gage de sécurité pour la population. Il limite et surveille les déplacements des bénéficiaires, tout en préservant leur intimité.
En somme, il se veut un mécanisme d’équilibre entre, d’une part, la nécessité d’asseoir une justice efficace et, d’autre part, l’exigence de veiller à l’effectivité du principe de la liberté», a-t-il expliqué.
Malgré «son utilité, qui n’est plus à démontrer, le mécanisme suscite encore aujourd’hui de nombreuses interrogations et incompréhensions, voire de simples spéculations qui justifient que l’on insiste sur les véritables enjeux de politique pénale liés à ce dispositif.
Nous avons ensemble la responsabilité, État comme acteurs non étatiques, de travailler à la perfection et à la consolidation de cet instrument que beaucoup de pays de la sous-région et du continent envisagent de s’en inspirer».
Pour rappel, l’inauguration du Centre de surveillance électronique a eu lieu au mois de novembre dernier.