100 jours du tandem Diomaye -Sonko : la Ligue démocratique dresse un bilan sombre

C’est l’heure du premier bilan pour le président de la république, Bassirou Diomaye Faye qui a achevé ses 100 premiers jours au pouvoir. Et à l’image de l’Alliance pour la république (Apr) et d’autres acteurs politiques, la Ligue démocratique (Ld) a aussi évalué les trois mois du régime en place. Ce parti politique a tiré un bilan décevant de la gestion du tandem Diomaye-Sonko. «Depuis le 12 Juillet 2024, le nouveau régime a franchi le cap des cent (100) jours de gouvernance, offrant ainsi une occasion initiale pour évaluer ses premières orientations et la mise en œuvre de ses engagements. La LD, attentive aux différentes évolutions politico – économiques, constate avec une vive préoccupation que le Gouvernement actuel semble s’éloigner des promesses faites durant la campagne électorale. Les développements récents soulignent des dérives inquiétantes dans plusieurs domaines», mentionne le communiqué.

D’après toujours la Ligue démocratique, les nominations controversées, les difficultés à respecter les engagements économiques, les incohérences autour du sujet concernant la déclaration de patrimoine du Président de la République, ainsi que les reniements sur des questions sociétales sensibles, témoignent d’une déviation notable des principes de méritocratie, de transparence et d’équité. «Malgré l’annonce initiale d’une équipe restreinte, le Gouvernement s’est finalement constitué de 32 ministres, un nombre bien au-delà des attentes initiales et des promesses faites aux citoyens», regrette-t-elle. La Ld «se dit surprise par cette situation, d’autant plus que de nombreuses nominations se révèlent polémiques. Certaines désignations semblent reposer davantage sur des critères de clientélisme et de népotisme plutôt que sur des principes de compétence et de méritocratie».

La Ligue démocratique a fait savoir également que les promesses de réduction des prix, tant vantées par les nouvelles autorités, ne sont que des illusions face aux ajustements limités et inefficaces constatés sur le terrain. «Ce manque de résultats tangibles contraste de manière saisissante avec les mesures significatives et les efforts soutenus entrepris par l’administration précédente. Les annonces populistes des dirigeants actuels se heurtent à la réalité économique, exposant ainsi leur incapacité à traduire leurs engagements en actions concrètes et bénéfiques pour le peuple», lit-on dans la note. A en croire La Ld, «la déclaration de patrimoine effectuée par le Président Bassirou Diomaye Faye, durant la campagne électorale, est entachée de sérieuses incohérences, suscitant des interrogations légitimes quant à sa crédibilité».

Maintenant que cette déclaration a été soumise au Conseil Constitutionnel, ajoute le communiqué, la Ld exhorte le Président de la République à la rendre publique, conformément aux principes de transparence auxquels il doit se conformer. «Dans le même esprit, la LD exige que le Premier Ministre Ousmane Sonko se soumette à une démarche similaire, en rendant également publique sa déclaration de patrimoine», a-t-elle exhorté. Pour la Ld, la position fluctuante du Premier Ministre sur l’homosexualité, autrefois marquée par une opposition ferme et sans équivoque, s’est aujourd’hui adoucie de manière notable et suspecte. «Cette évolution interpelle quant à la cohérence de ses engagements initiaux et soulève des doutes sérieux sur la sincérité de ses propos. Une telle volte-face, en matière de politique sociétale, suscite une légitime interrogation sur les motivations réelles et l’intégrité des positions adoptées par le Chef du Gouvernement», mentionne le document.

La Ligue Démocratique «appelle instamment le nouveau régime à clarifier sans délai ses positions sur plusieurs questions fondamentales, notamment le chômage des jeunes, les allégations de détournement de fonds, le Franc CFA, les bases de l’armée française au Sénégal, la présence ou non du Président de la République dans le Conseil supérieur de la magistrature». Dans son communiqué, la Ld estime que le silence persistant sur des sujets importants tels que le conflit en Casamance, la loi d’amnistie, et l’émigration clandestine, ne fait qu’accentuer les inquiétudes légitimes de nos concitoyens. «Concernant la loi d’amnistie, la LD rappelle s’y être fermement opposée, et exige que toute la lumière soit faite sur les événements tragiques survenus entre 2021 et 2024, afin de rendre justice et de garantir la transparence», indique le communiqué.

La Ligue Démocratique exprime également une vive consternation face aux récentes actions du Premier Ministre, telles, dit-elle, que l’utilisation d’un amphithéâtre de l’Ucad à des fins politiciennes, son refus de se présenter à l’Assemblée Nationale pour la déclaration de politique générale, ainsi que son immixtion inacceptable dans le fonctionnement du pouvoir législatif. «Elles révèlent son mépris profond pour les institutions républicaines. Il est impératif que ces pratiques cessent immédiatement pour continuer à préserver l’intégrité des piliers de la république et nos belles traditions démocratiques. Au regard de l’évaluation des trois premiers mois de gouvernance, la Ligue Démocratique rappelle au Président de la République Bassirou Diomaye Faye que lui seul est dépositaire des suffrages du peuple souverain, et qu’il a été élu pour gouverner, en tant que véritable Chef de l’exécutif», a-t-elle dit.

Le Parti appelle à la mobilisation de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS), à la relance dynamique de la Confédération de la Gauche plurielle, et à la constitution d’un large front républicain. Cette union, dit-elle, doit se dresser fermement contre le pouvoir actuel, afin de préparer efficacement les prochaines échéances électorales, et d’assurer une opposition démocratique, très forte. Enfin, la LD déplore vivement les dernières arrestations arbitraires de citoyens, survenues à la suite de leurs interventions lors d’émissions politiques. «Ces détentions, clairement motivées par des considérations politiques, constituent une atteinte flagrante à la liberté d’expression et aux droits fondamentaux des citoyens. La Ld rappelle que dans une démocratie véritable, le débat public et la critique du pouvoir doivent être encouragés, non réprimés», conclut-elle.

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