Une embarcation de migrants clandestins, dont des enfants et des femmes, qui a pris départ hier, dimanche 8 septembre 2024, au quai de pêche de Mbour, a chaviré en haute mer, après 5 km de traversée. Bilan : 4 morts, les 200 candidats à bord sont introuvables
Mbour est de nouveau secouée par une nouvelle tragédie liée à l’émigration clandestine. Des candidats, dont des enfants et des femmes, qui ont pris départ hier dimanche, au quai de pêche de ladite commune, ont vu leur pirogue se renverser en haute mer, après 5 km de traversée.
Le bilan, selon L’OBS, fait état de quatre corps sans vie, dont une femme de 22 ans, repêchés et trois rescapés, deux hommes et une femme. Si une source officielle estime que la pirogue convoyait 80 personnes, un rescapé jure que 200 candidats, dont des femmes et des enfants, étaient à bord.
Le drame s’est produit hier dimanche, aux environs de 16 heures. Après transbordage des candidats à la grande pirogue stationnée en haute mer via de petites embarcations, ces derniers (80 ou 200, selon la source), dont cinq femmes et des enfants, quittent le quai de pêche de Mbour pour affronter les vagues.
Seulement, après avoir parcouru 5 kilomètres au large de la Petite-Côte, la pirogue de fortune commence à faire face à des avaries. Ce qui empêchera le capitaine de suivre sa trajectoire normale.
Devant son entêtement, d’après les témoignages d’un des trois rescapés, à braver la mer, l’embarcation a perdu l’équilibre sur les eaux. Néanmoins, le capitaine et son équipe ont tenté de maîtriser la pirogue qui ne serait pas en bon état.
Une manœuvre qui ne fera qu’empirer la situation. Car, dans son action, le capitaine constate que la pirogue tanguait dangereusement, prenant même de l’eau. Les passagers gagnés par la peur, un mouvement général de panique précipite le déséquilibre de la pirogue qui s’est mise à valser dans tous les sens.
Les migrants s’éjectaient de leurs places
Aux environs de 17 heures, l’embarcation se renverse et sombre dans les eaux avec ses passagers qui seront tardivement aperçus par des pêcheurs en activité alentour. Alertés, les sapeurs-pompiers de Mbour, aidés de ceux de Saly Portudal, se lancent aussitôt à la recherche des candidats à l’émigration.
Ce n’est qu’aux environs de 17 heures passées de quelques minutes que les corps sans vie de Matar Ndiaye (38 ans), Fatou Samb (22 ans), Serigne Saliou et un autre individu de sexe masculin non encore identifié échoueront à la plage de Tama Lodge, sise à Grand Mbour.
Au même moment, les secouristes qui s’étaient mobilisés pour prêter main forte aux sapeurs-pompiers, repêchent trois rescapés, dont 2 hommes, Pape Diagne (46 ans), Ousmane Monteiro (42 ans) et la jeune Warkha Kane (22 ans). Tous les autres passagers sont portés disparus.
D’après les témoignages d’un rescapé, la pirogue avait à son bord plus de 200 candidats. Ayant repris ses esprits, il renseigne également qu’aucun enfant n’a été retrouvé par les sapeurs-pompiers.
La même personne confie aussi que parmi les cinq femmes ayant à bord de la pirogue, seule Warkha Kane du quartier Thiocé Ouest de Mbour, âgée de 22 ans, s’en est sortie vivante. Les quatre autres dames, à l’exception de la défunte Fatou Samb (22 ans), dont le corps sans vie est repêché à la plage de Tama Lodge, sont toujours introuvables.
Des sources de L’Observateur ajoutent que des enfants de Mbour, dont le nombre n’est pas précisé, ont également péri en haute mer. Aucun d’entre eux n’ayant été retrouvé.
Les policiers du commissariat urbain de Diamaguène, dans leur enquête ouverte pour élucider cette tragédie qui a décimé la ville de Mbour, ont interpellé les rescapés, admis aux Urgences.
A la suite des constats d’usage, les quatre corps sans vie sont déposés à la morgue de l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro de Mbour, pour autopsie.