La Division spéciale de cybersécurité (DSC) de la police enquête sur une vaste escroquerie qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Au centre des accusations : E-FPC, une société spécialisée dans les placements financiers en ligne. D’après Libération, qui révèle l’affaire, les mis en cause, pour escroquer leurs cibles, usaient de la méthode Ponzi, «qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants».
Les souscripteurs devaient d’abord s’inscrire sur le site de E-FPC où on leur proposait des investissements alléchants. Pour les encourager à effectuer des placements, les endormir, ils recevaient dès leur inscription, un gain de 1000 francs CFA. Et pour faire passer le message, l’entreprise diffusait sur les réseaux sociaux des vidéos où son application était vantée et les moyens d’y accéder détaillés.
Libération rapporte que 1911 victimes ont été enregistrées. Elles ont été répertoriées au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun. Montant (provisoire) du préjudice : 4,6 milliards de francs CFA, selon le journal.
Dans le cadre de cette enquête, cinq Chinois ont été arrêtés. Ils sont âgés entre 25 ans et 42 ans et habitent à Ngor Virage et à Centenaire. Il s’agit de Shaozhe Zhang, Fan Lanpeng, Han Youcai, Wang Wen et Kaiming Chen. Ils se disent tous informaticiens, à l’exception du troisième, qui se présente en vendeur de thé chinois.
Fan Lanpeng est le dernier à être arrêté. Libération précise qu’il est tombé alors qu’il était venu dans les locaux de la DSC pour s’enquérir de la situation de ses quatre compatriotes; lesquels ne restaient jamais plus d’une semaine au Sénégal.
En plus des cinq Chinois, deux Sénégalais, Mohamed Guèye et Mamadou Doucouré, ainsi qu’une Camerounaise ont été interpellés. Cette dernière est tombée à l’AIBD.
Les perquisitions effectuées dans le cadre de cette enquête ont permis de mettre la main sur 350 puces téléphoniques, des téléphones portables, des ordinateurs, notamment. Après leur forfait, ils ont déconnecté la plateforme qui leur permettait d’attirer leurs cibles avant de disparaître dans la nature.
La DSC s’est saisie de l’affaire à la suite d’une plainte collective des victimes.