Les mariages forcés continuent de faire des vagues avec leur lot de malheurs. Et ce n’est pas la jeune dame A. Séne qui va le démentir, elle qui a été mariée de force à un de ses parents, sans son consentement. Et quelques temps après, lorsque ce dernier a cru bon de consommer son mariage, la jeune fille qui dit avoir été séquestrée pendant une dizaine de jours, a crié au viol. Une affaire qui est entre les mains du commissariat de la Médina pour enquête. Dans sa plainte pour séquestration et viol, la jeune dame a expliqué le calvaire qu’elle vit depuis son mariage. Un jour, qui était censé être le plus beau de sa vie et dont rêve toute jeune fille. Mais pour elle, c’était de début de tous ses malheurs.
Embarquée de force dans un véhicule pour être livrée à son mari
D’après le récit de Emedia, tout a commencé lorsque ses parents l’ont mariée de force à un de leurs proches I. Ngom. Un homme qu’elle connaissait à peine et qu’elle n’aimait pas. Mais pour ne pas frustrer ses parents, elle s’était gardée de dévoiler sa désapprobation par rapport à cette union. Un silence qui l’a rongée intérieurement. Mais ce dont elle était sûre, c’est qu’elle n’allait jamais consommer ce mariage. Il en sera ainsi jusqu’à l’approche de la fête de la Tabaski, période pendant laquelle, elle avait arrêté son boulot à Dakar pour se rendre au village. Un voyage qu’elle regrettera toute sa vie puisque c’est durant cette période, que son mari, qui était lui aussi à Dakar, dans le cadre de son travail, a mis en exécution son plan.
Selon la jeune fille, après la fête, les trois frères de son époux sont venus lui rendre visite chez ses parents à Ngoudiane. Une visite de courtoisie qui va vite prendre une autre tournure, puisque ces derniers avaient concocté un plan avec leur frère pour lui amener de force son épouse, en vue de consommer son mariage
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Séquestrée pendant 10 jours
C’est en les raccompagnant jusqu’à la porte de son domicile que la jeune fille, qui ne se doutait de rien, a été embarquée dans un véhicule, pour être livrée à son époux. Et une fois dans la chambre de I. Ngom, poursuit-elle, ce dernier l’a séquestré pendant 10 jours. « Chaque jour, il me violait. Je criais, mais personne ne venait à mon secours, et c’est à l’issue des 10 jours qu’il m’a rendue à mes parents », a-t-elle raconté en larmes.
Estimant que ses parents étaient de connivence avec son époux, elle a expliqué que le jour même de son retour, ces derniers qui ignoraient tout de sa souffrance et du supplice qu’elle a vécu durant tout ce temps, ont fêté en grande pompe son arrivée, en organisant le fameux « thiétal ». Pis, la même nuit, ses parents l’ont ramenée chez son bourreau, pour qu’elle rejoigne définitivement la maison conjugale.
Elle fugue du domicile conjugal pendant 4 mois
Mais c’était sans compter avec A. Séne qui, quelques jours après, a trouvé le moyen de fuguer du domicile conjugal pour se réfugier à Touba. Un séjour à l’issue duquel elle se rendra à Dakar, chez sa patronne. Cette dernière habitant Médina, elle n’a pas hésité à se rendre au commissariat de la localité, pour y déposer une plainte. Convoqué à son tour, son époux I. Ngom a d’emblée précisé que la plaignante est bien son épouse : « Je l’ai épousée devant Dieu et les hommes, mais on n’avait pas encore consommé notre mariage à cause de mon emploi du temps. »
A ce propos, il a tenu à souligner que cette dernière n’a jamais montré son désaccord à leur union. Selon lui, comme il est de coutume dans leur village, il a envoyé ses frères prendre son épouse, avec l’accord de ses parents. Et à l’en croire, c’est à la deuxième nuit qu’ils ont eu un rapport intime, et elle n’a opposé aucune résistance. Se prévalant du consentement de son épouse, il a ainsi balayé d’un revers de main les accusations qui pèsent sur lui.