Accès aux ressources foncières : Au Sénégal, seulement 11 % des femmes possèdent les terres qu’elles exploitent

La précarité des femmes en milieu rural est un secret de polichinelle. Malgré leur engagement dans le domaine agro-alimentaire et le rôle primordial qu’elles jouent pour nourrir la planète, les femmes rurales n’ont quasiment pas accès aux ressources foncières.
D’après une étude de la FAO, en Afrique subsaharienne, les femmes «représentent 60 à 80 % de la main-d’œuvre employée dans la production alimentaire agricole et contribuent à hauteur de 70 % de la force de travail». Mais peu d’entre elles ont accès à la propriété foncière.
Au Sénégal, le constat est encore plus alarmant. Des études montrent qu’en effet, «seulement 11 % parmi elles possèdent les terres agricoles qu’elles exploitent, alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population nationale».
Une situation «injuste» qui sera au cœur des débats lors de la célébration, ce vendredi 15 octobre, de la Journée internationale de la femme rurale.
L’Alliance nationale pour la promotion des droits fonciers des femmes, pilotée par Cicodev et qui regroupe l’Ajs, Oxfam, Enda Pronat, entre autres organisations, porte le combat pour corriger cette inégalité. Car, selon elle, «l’accès des femmes rurales aux ressources foncières et aux autres facteurs de production (intrants, crédits, etc.) reste à ce jour une forte préoccupation pour répondre aux objectifs du développement durable, eu égard au contexte de la gestion responsable des ressources naturelles et de la réduction de la pauvreté».
Ainsi, dans un contexte de débat autour de l’employabilité des femmes et des jeunes, cette plateforme nationale de promotion des droits fonciers de femmes, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale, invite «l’Etat du Sénégal et les partenaires au développement à intensifier leurs efforts pour une gouvernance équitable, égalitaire et transparente des ressources foncières».
Subséquemment, elle exige de l’Etat du Sénégal de «donner corps à la recommandation des chefs d’Etat de l’Union africaine d’affecter au moins 30 % des terres de manière documentée aux femmes».

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