Les chauffeurs ont investi, ce mardi, la salle du tribunal des flagrants délits de Dakar pour apporter leur soutien à leur collègue Moussa Ndao. Ce dernier a commis un accident sur la Vdn le mardi 3 janvier dernier, occasionnant la mort d’un agent de l’Usaid qui était à bord d’une moto Jakarta. La victime a été heurtée par le prévenu, chauffeur de camion, qui a perdu le contrôle de son véhicule. Après avoir causé un carambolage et plusieurs blessés, Moussa Ndao a disparu pendant un moment avant de pointer enfin son nez.
Poursuivi pour homicide volontaire, délit de fuite et mise en danger de la vie d’autrui, il a été appelé à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Interrogé, Moussa Ndao a partiellement reconnu les faits. «Cela fait maintenant 10 ans que je suis chauffeur mais je n’ai jamais fait l’objet de constat. Je roulais en sixième vitesse et un car-rapide m’a devancé. Je voulais contrôler mon excès de vitesse mais c’était trop tard. Pendant que j’évitais de percuter un véhicule, j’ai malheureusement heurté la moto», explique-t-il.
S’agissant du délit de fuite, le prévenu a contesté alléguant s’être dissimulé dans la masse pour échapper à un lynchage. «Je voulais juste pour ne pas être reconnu par la foule. C’est moi-même qui me suis présenté aux policiers quand ils sont venus. Ce qui prouve que je n’avais pas l’intention de fuir», soutient le prévenu qui a demandé pardon à la famille du défunt, rapporte Actusen.
À la suite du représentant du ministère public qui a requis l’application de la loi, le conseil du prévenu, Me Ousseynou Ngom a demandé au tribunal de tendre la perche au prévenu. «Je vous demande de tenir compte de la situation. J’ai le sentiment qu’il est profondément meurtri. Je vous prie alors de rendre une décision qui va apaiser et permettre à ce jeune de pouvoir resocialiser», plaide la robe noire qui sollicite une application extrêmement bienveillante de la loi pénale.
Le juge, en rendant son verdict a relaxé Moussa Ndao du délit de fuite avant de le reconnaître coupable des autres chefs. Pour la répression, il l’a condamné à une peine de 2 ans dont 1 mois ferme et à payer une amende de 55.000 francs.