La journée internationale de l’Accident vasculaire Cérébral (Avc), célébrée avant-hier à l’hôpital de Fann, a servi de tribune aux spécialistes pour sensibiliser sur cette tueuse silencieuse. D’autant que, de l’avis de la surveillante du service de Neurologie, l’hôpital reçoit 60 patients par mois et enregistre 15 à 20 décès sur la même période.
Maladie de survenance brutale, l’Avc a comme facteurs de risque le diabète, l’hypertension artérielle en passant par le tabagisme, la consommation d’alcool et le stress et cause énormément de dégâts chez les populations.
Face à cette situation préoccupante, l’Association Sénégalaise de Soutien aux Patients Victimes d’Avc (Asspva) a organisé vendrediiune journée de sensibilisation sur cette pathologie. Au cours de cette rencontre, la surveillante du service de Neurologie de Fann, Djimby Diop, a révélé que 60 patients sont hospitalisés par mois dans ce service.
«Nous enregistrons 15 à 20 cas de décès par mois. Il fut un temps où on se retrouvait avec plus de 30 décès par mois», souligne-t-elle avant de préciser que beaucoup d’efforts ont été faits, notamment sur le plan des recherches, de l’amélioration du cadre de vie du patient, de la qualité des soins. La mise en place de l’Association a beaucoup contribué également à une meilleure prise en charge.
«L’Avc est un problème de santé publique. La population l’a compris et chacun s’active pour se prémunir. Dans l’année en cours, nous sommes à 1 000 patients hospitalisés au service de neurologie qui est le seul service qui accueille les patients atteints d’Avc», informe Djimby Diop.
Dans sa présentation, Dr Mbagnick Bakhoum, neurologue à l’hôpital Idrissa Pouye, indique que la personne atteinte d’Avc n’avait rien en allant se coucher, mais à un moment donné, elle ne peut plus bouger une partie de son corps.
«Les causes des Avc varient selon l’âge. Si l’individu a des problèmes de cardiopathie, il faut une bonne prise en charge et suivre le traitement et peut-être même se faire opérer pour éviter les Avc. Ceux qui souffrent aussi de drépanocytose sont des sujets à risque», explique le spécialiste.
Poursuivant, il relève des manifestations congénitales en Afrique qui sont des anomalies artérielles. «Avant, les gens faisaient des Avc sans le savoir. Il est difficile de donner une prévalence, car il n’est pas possible d’avoir des chiffres exacts. Mais les indicateurs prouvent que c’est une maladie très fréquente», ditil.
Il révèle en effet que cette maladie constitue le tiers voire la moitié des hospitalisations en neurologie à l’hôpital Fann. «Et 2/3 de la mortalité au service de réanimation sont liés aux Avc. Cela veut dire que cette maladie est très fréquente et qu’elle cause beaucoup de décès.»
Une maladie de plus en plus fréquente chez les jeunes Chef du service de neurologie de Fann, Pr Kamador Touré souligne que la maladie s’est beaucoup propagée depuis les années 1960. A l’en croire, les personnes âgées de moins de 50 ans sont de plus en plus atteintes d’Avc.