La médecine régénérative est «un domaine interdisciplinaire de recherche et d’applications cliniques axé sur la réparation, le remplacement ou la régénération de cellules, de tissus ou d’organes pour restaurer une fonction altérée» du corps humain. La médecine régénérative constitue un grand espoir pour le traitement de certaines pathologies qui posent des problèmes de santé majeurs tels que les arthroses et les plaies avec perte de substances importantes, mais aussi les cicatrices disgracieuses chéloïdiennes, les dysfonctions érectiles. En outre, elle a révolutionné le délai de cicatrisation des blessures ou déchirures des sportifs lors de traumatisme musculo-tendineux ou en cas de tendinopathie. Elle touche aussi la médecine esthétique, la repousse des cheveux entre autres. Dans un support de procédures de traitement au bénéfice des populations que l’organisation Kima Health Partner a mis à la disposition des médecins sénégalais, la structure promeut également la recherche autour de cette nouvelle médecine. En effet, note-t-on dans le document, l’utilisation du Plasma riche en Plaquettes (PRP) n’est que la première étape, l’objectif étant d’arriver à fédérer les différents spécialistes dans une association de médecine régénérative.
Plasma riche en plaquettes
Le Plasma riche en Plaquettes (PRP) fait partie de cet arsenal utilisé dans la médecine régénérative basée sur l’utilisation des cellules souches. Le plasma riche en plaquettes (PRP), décrit pour la première fois en 1998, est un produit biologique issu de la centrifugation du sang dans un tube contenant un anticoagulant. Il s’agit d’un produit liquide défini comme une suspension de plaquettes dans du plasma caractérisé par une concentration en plaquettes supérieure à celle du sang total du patient. « Le Prp est destiné à un usage autologue (pour chaque patient lui-même). Une multitude de PRP différents existe selon le protocole de préparation, plus ou moins riche en leucocytes, plus ou moins purs, plus ou moins concentrés. Les plaquettes contiennent un réservoir naturel de facteurs de croissance dans leurs granules alpha, qui représentent la substance active du PRP. Ces facteurs de croissance sont le TGF ? (transforming growth factor beta), PDGF (platelet-derived growth factor), IGF1 (insulin-like growth factor), FGF1 (fibroblast growth factor), EGF (epidermal growth factor) et le VEGF (vascular endothelial growth factor)” mentionne le document.
En effet, les granules alpha des plaquettes contiennent également des molécules bioactives comme la sérotonine, l’histamine, la dopamine, les adenosines, le calcium, les catécholamines. Ces derniers jouent un rôle biologique fondamental dans les trois phases de la réparation du cartilage. Les concentrés plaquettaires auraient également des propriétés bactériostatiques, mises en évidence sur le staphylocoque epidermidis et le staphylocoque doré, réduisant ainsi les risques de contamination microbienne de la zone traitée.
Pathologies traumatiques
Le traitement des pathologies traumatiques et dégénératives de l’appareil ostéoarticulaire a suscité un vif intérêt de la part des chirurgiens ces dernières années. Dans l’arthrose, la majorité des essais cliniques et séries de cas concernent le traitement de l’arthrose du genou dont les résultats sont prometteurs. «Il s’agit donc de stimuler la cicatrisation en injectant au sein de la zone pathologique les composants sanguins actifs à l’ origine de la cicatrisation. La préparation de Prp nécessite un prélèvement sanguin qui est centrifuge pour séparer le plasma pauvre en plaquette (PPP 5%) en surface Prp et fibrinogène (40%). Le séparateur cellulaire permet d’augmenter la concentration en plaquettes et en facteurs de croissance contenus dans leurs alpha-granules de 200 à 600%. Selon le matériel utilisé et la simple ou double centrifugation, la composition du PRP peut être variable en termes de concentration de plaquettes et de facteurs de croissance; il ne doit contenir ni granulocytes, ni leucocytes et ne doit pas être coagulé». L’utilisation d’un anesthésique local avant l’injection du PRP est contre-indiquée, il modifierait le pH local. Or, la qualité du PRP est très pH-dépendante. Le plasma concentré en plaquettes est ensuite réinjecté dans la zone pathologique. Ces plaquettes libèrent des facteurs de croissance en grand nombre, permettant la cicatrisation des tissus lésés en stimulant les cellules souches locales, et réduisent inflammation et hémorragie. Les anti-inflammatoires ne doivent pas être utilisés les jours précédents et les deux semaines qui suivent l’injection de PRP, ils risquent d’inhiber l’action des prostaglandines et ainsi que les effets stimulateurs du PRP. On évitera également les soins locaux anti-inflammatoires. En cas de douleur, on fera recours au paracétamol.