Accusations de viol et d’agression sexuelle : l’étau se resserre sur Tariq Ramadan

Henda Ayari, la première femme à porter plainte pour viol contre le célèbre théologien, a accepté de nous livrer son récit. L’intéressé, présumé innocent, dénonce une cabale.

Le titre de son livre, en 2016, annonçait une renaissance. «J’ai choisi d’être libre» racontait la métamorphose d’Henda Ayari, 40 ans, du salafisme le plus strict à sa nouvelle «vie de femme française, moderne et célibataire», comme elle la décrivait. Une libération qui a ensuite consisté pour elle à nommer celui qu’elle dénonce comme son violeur. Evoqué initialement sous pseudonyme dans son récit, elle a révélé qu’il s’agissait du théologien Tariq Ramadan. Des accusations désormais transcrites dans une plainte pénale, qui a conduit en début de semaine dernière à l’ouverture d’une enquête préliminaire, dans le cadre de laquelle la fondatrice de l’association Libératrices a été entendue six heures par la police, à Rouen.

Henda Ayari assume cette procédure au grand jour. Elle livre à notre journal, à visage découvert, un témoignage glaçant. D’autant qu’une seconde plainte est venue s’ajouter à la sienne contre l’islamologue, comme nous le révélions vendredi.

Ces deux victimes présumées décrivent un même mode opératoire. Chacune, quadragénaire, évoque d’abord des échanges religieux avec Tariq Ramadan, puis des conversations plus intimes qui débouchent sur un rendez-vous à l’hôtel, jusque dans la chambre de l’islamologue. Un rendez-vous qu’elles ont accepté car elles étaient, selon elles, sous l’emprise psychologique et religieuse du théologien. Une dépendance qu’elles décrivent proche d’un phénomène sectaire.

Mes Jonas Haddad, Grégoire Leclerc et Eric Morain, les avocats de ces deux plaignantes, disent avoir reçu ces derniers jours d’autres témoignages. Ils promettent de nouvelles plaintes, même si certaines de ces victimes présumées hésitent encore. Par ailleurs, Yasmina*, une autre jeune femme, a décrit dans nos colonnes le «harcèlement et les menaces» dont elle aurait été la cible de la part de Tariq Ramadan. Elle nous avait contactés il y a trois ans, envisageant alors une procédure en justice, qu’elle n’avait finalement pas initiée.

Dès le 21 octobre, Tariq Ramadan a opposé un démenti formel à l’ensemble de ces accusations et porté plainte le 23 octobre, par l’intermédiaire de ses avocats, Mes Julie Granier et Yassine Bouzrou, pour «dénonciation calomnieuse». Sur son compte Facebook, l’intéressé fustige «une machine à mensonges», se disant «la cible d’une campagne de calomnie qui fédère assez limpidement [ses] ennemis de toujours».

Par l’intermédiaire de ses avocats, Tariq Ramadan fait par ailleurs savoir qu’il se tient à disposition de la justice.

 

6 Commentaires

  1. Thanks for your personal marvelous posting! I really enjoyedreading it, you can be a great author.I will rememberto bookmark your blog and may come back at some point.I want to encourage you to ultimately continue your great posts,have a nice day!

  2. Simply desire to say your article is as astounding. The clarity on your put up is just great and that i could think you’re an expert in this subject. Well with your permission allow me to grasp your feed to keep up to date with coming near near post. Thanks one million and please keep up the enjoyable work.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here