Accusé de terrorisme au Sénégal : Le Malien, en prison depuis 2017, avait oublié son téléphone dans une banque à Dakar

Quatre années de vie en l’air ! Le Malien B. Bah regrettera son dernier séjour au Sénégal où il écoule ses bêtes depuis 2003. Mais cette fois, en 2017, au lieu de rentrer dans son pays, il sera détenu pendant 4 ans avant que le procureur ne requiert son acquittement, faute de preuve.
Vendeur de bétail  de son état, B. Bah a été attrait à la barre pour association de malfaiteurs en relation avec un réseau terroriste et apologie du terrorisme. Des chefs d’accusations qui lui valent une détention depuis août 2017.
Natif de Nampala dans la région de Ségou, l’homme avait oublié son téléphone portable dans une banque sise à l’avenue Lamine Guèye à Dakar. « Après l’écoulement de ses 32 bêtes, B. Bah s’y était rendu le samedi 12 août 2017, pour voir si la banque était l’équivalent de celle où il a ouvert un compte au Mali. C’était pour éventuellement poser les 10 millions de FCfa qu’il avait récoltés. Seulement, en partant, il avait oublié son téléphone portable et ne s’en est rendu compte qu’à son arrivée au foirail de Fass Mbao », relate Le Soleil. Un téléphone qui sera fouillé par le vigile, avant d’être remis à la police sur suspicion de terrorisme.
Car, en fouillant la galerie du téléphone, le vigile y avait découvert des images et vidéos, qui selon l’enquête, ont des liens avec le terrorisme. En effet, Bah avait demandé qu’on lui installe Whatsapp sur son téléphone. Interpellé, il se dit surpris de découvrir ces images qui proviennent du groupe Whatsapp « Andal Pulaagu » du Mali, présenté par les services secrets comme un groupe terroriste.
« J’y entrais uniquement pour obtenir des informations. Je ne connais aucun membre excepté une seule personne que j’ai connu bien avant », s’est-il défendu. Avant d’ajouter : « J’ai l’esprit tranquille. Si j’avais fait quelque chose de répréhensible, je n’allais pas chercher à récupérer mon téléphone ».
Mais le parquet finit par se convaincre d’une « absence manifeste d’un projet terroriste ». Mieux : « Le groupe Andal Pulaagu n’est pas un groupe terroriste. Sur les 102 messages contenus dans son téléphone, je n’ai découvert qu’une plateforme d’un projet de développement, des salutations et un journal satirique », a tempéré le maître des poursuites devant le prévenu qui a passé quatre années de prison à cause de « La curiosité d’un vigile qui a fouillé son téléphone », ce qu’ont regretté ses avocats.
Bah sera édifié sur son sort le 29 avril prochain.

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