Accusée de détournement de plus de douze (12) millions de francs CFA, Ramata Diatta peut remercier sa bonne étoile, d’être élargie provisoirement de prison, du fait de sa grossesse.
En effet, enceinte de quatre (4) mois, l’administration pénitentiaire, a jugé sage, ainsi que ses avocats et tribunal, de lui accorder une liberté provisoire, en attendant qu’elle de délivre de son fardeau d’état de grossesse.
Ramata, prévenue : «Je ne compte pas rembourser l’argent parce que ce n’est pas moi qui l’ai pris. J’ai peut-être mal géré, mais je n’ai pas utilisé cet argent à des fins personnelles»
Revenant sur les faits qui l’opposent à sa caissière, le plaignant dit être sidéré par la mauvaise foi de la mise en cause. «Un commerçant m’a emprunté un million de francs. Je l’ai amené auprès de Ramata pour qu’elle sorte l’argent de la tontine. Mais j’ai remarqué qu’il y avait quelque chose qui clochait parce qu’elle faisait semblant d’être occupée afin de ne pas lui donner l’argent. Plus tard, elle est sortie et est revenue avec 400.000 francs. C’est par la suite que mon frère m’a appelé pour me dire qu’elle les avait pris d’un de mes magasins. La nuit, je l’ai appelée pour lui demander ce qui n’allait pas et elle m’a appris qu’il y avait un manquement mais ignorait le montant exact. C’est au lendemain, après avoir fait le calcul, que j’ai su qu’il s’agissait de 12.835.000 francs.»
Le teint noir foncé, Ramata est une femme intraitable qui ne se laisse pas faire. Bien qu’elle ait reconnu les faits sans ambages devant les enquêteurs, elle est venue tout nier à la barre, hier. «J’ignore comment les 12.000.000 ont disparu. Je ne compte pas rembourser l’argent parce que ce n’est pas moi qui l’ai pris. J’ai peut-être mal géré mais je n’ai pas utilisé cet argent à des fins personnelles», a-t-elle sèchement répondu au prétoire. À la regarder, on sent facilement qu’elle était très remontée contre son boss qu’elle épiait avec mépris.
Conseil de la partie civile : «Assistée par son avocat, Ramata avait reconnu à la police être la responsable de ces manquements. Les participants de la tontine également ont confirmé avoir versé leur cotisation»
Mais, pour le conseil de la partie civile, Me Mamadou Ciss, la prévenue ne cherche qu’à se dégager de sa responsabilité pénale. « Assistée par son avocat, Ramata avait reconnu à la police être la responsable de ces manquements. Les participants de la tontine également ont confirmé avoir versé leur cotisation », argue la robe noire qui réclame pour son client la somme de 20.000.000 en guise de dommages et intérêts.
À la suite du représentant du ministère public qui a requis l’application de la loi, l’avocat qui assurait la défense de la prévenue, Me Youssoufa Camara, a estimé qu’il y a un doute dans cette affaire et que sa cliente doit en bénéficier. D’autant plus qu’elle doit faire des visites prénatales chaque mois.
Finalement, le tribunal l’a déclarée coupable avant de la condamner à une peine d’un an avec sursis et d’allouer la somme de 13,5 millions à la victime.