En effet, selon des sources de Seneweb, le pouvoir de Macky Sall hésite à mettre Ousmane Sonko en prison de peur de susciter une sympathie autour de la personne de Sonko dont les idées défendues sont majoritairement partagées par les jeunes, la base de son électorat. Arrivé troisième derrière Idrissa Seck et Macky Sall lors de la présidentielle du 24 février dernier, Ousmane Sonko, député à l’Assemblée nationale, incarne une nouvelle image de la politique au Sénégal. Image dans laquelle se retrouvent beaucoup de Sénégalais, la jeunesse en particulier.
Après le tollé suscité par les emprisonnements de Karim Wade et de Khalifa Sall et les observations du comité des droits de l’homme de l’Onu notamment sur le cas Karim Wade, l’opinion s’attend à ce que la justice soit activée pour écarter Ousmane Sonko. Des membres de la mouvance présidentielle réclament son arrestation. Mais le pouvoir est partagé entre l’idée de le faire emprisonner avec tous les risques que cela comporte tant au niveau local qu’au niveau international. Ou de le laisser libre de tout mouvement, tout en manœuvrant pour lui apporter la réplique sur le terrain politique afin de réduire sa force de frappe. Car, de tous les opposants au pouvoir, l’enfant de Ziguinchor demeure celui qui préoccupe le plus le président Macky Sall. A en juger par la raclée qu’il a administrée au pouvoir, dans son fief du Sud où il a fait une raz-de-marée devant des leaders historiques comme Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor, Robert Sagna ou encore Benoit Sambou. En perspectives des élections locales prochaines, annoncées pour mars 2021 suite à un nouveau report, le cas Ousmane Sonko préoccupe et au plus haut sommet de l’État.
En tout état de cause, “Il sera plus facile de neutraliser Sonko à l’extérieur plutôt qu’en prison”, met en garde notre source. Qui souligne toutefois que suite aux conclusions de la commission d’enquête parlementaire et la plainte déposée par Mamour Diallo, “le procès est inévitable, ne serait-ce que pour la crédibilité de l’État”. Mais, s’empresse-t-elle de préciser: “on s’achemine plus vers un classement sans suite” du dossier, pour que soit dépassée cette affaire qui tient tant l’opinion en haleine et qui indispose l’État, soupçonné de tout faire pour protéger un des siens, Mamour Diallo qui n’en est pas mois, un soutien du président Macky Sall.