L’affaire François Mancabou a été relancée par le juge du deuxième cabinet du tribunal de Dakar. Libération informe, dans son édition de ce lundi 17 février, que le magistrat instructeur a émis, la semaine dernière, des convocations à l’intention des anciens compagnons de cellule de cet homme, décédé dans des conditions troubles le 13 juillet 2022 à l’hôpital Principal. Objectif : recueillir leurs témoignages.
François Mancabou avait été arrêté dans le cadre de l’enquête menée par la Division des Investigations Criminelles (DIC) sur l’affaire « Forces spéciales ». Selon le parquet, il aurait violemment percuté le mur de sa cellule alors qu’il était en garde à vue avec d’autres mis en cause, avant de succomber à ses blessures à l’hôpital. Ses proches, en revanche, soutiennent qu’il est mort des suites de tortures subies lors de sa détention.
Les faits…
Pour rappel, François Mancabou avait été ciblé et accusé par les autorités du régime de l’APR d’appartenir au groupe dit “Forces spéciales”, accusé de préparer des attaques contre des cibles stratégiques. Il a été arrêté le 16 juin 2022 et gardé à vue à la Sûreté urbaine. Après avoir subi de graves blessures à la tête, il a été admis à l’hôpital Principal, où il est décédé le mercredi 13 juillet 2022.
Les circonstances de son décès ont suscité de vives polémiques : sa famille évoque des actes de torture, de tabassage et une colonne vertébrale brisée, suivis de quatre jours de coma. En revanche, le certificat de genre de mort établi par l’hôpital Principal de Dakar et signé par le médecin-capitaine François Ndiaye indique que François Mancabou a succombé à une “mort accidentelle”.
Les autorités n’ont jamais présenté de preuves de sa participation. En complicité avec les médias proches de l’APR, l’ancien régime a tenté de ternir l’image de François Mancabou, mais sans convaincre l’opinion publique.