Le feuilleton judiciaire qui oppose depuis plus d’une dizaine d’années Mayoro Mbaye à Maritalia et son fondateur, Alioune Ndiaye, a été évoqué devant la Cour d’appel de Dakar le 26 août 2019. La Cour qui a entendu les deux parties devant sa barre, a rendu le jeudi 12 septembre 2019 son verdict sur les appels formulés contre les jugements 1053/2016 et 0868/2017 du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar.
À moins d’un pourvoi en cassation contre le verdict de la Cour d’appel de Dakar rendu le 12 septembre 2019, l’affaire Maritalia Sa devrait connaître son épilogue. Cette affaire, vieille de plus de dix ans, a été évoquée devant la Cour d’appel de Dakar le 26 août 2019 pour plaidoiries. La Cour a rendu son verdict à travers son délibéré de jeudi dernier.
Pour rappel, dans cette affaire, Mayoro Mbaye et Maritalia se sont attraits à la barre du Tribunal à tour de rôle. C’est sous la présidence du magistrat Bara Guèye que la première décision contestée en appel sera rendue en octobre 2016 par la justice. Tandis que la seconde a été rendue par le même Tribunal sous la présidence du juge Maguette Diop le 13 juillet 2017.
À l’audience qui assoit le jugement 1053/2016, le procureur a été demandeur suivant l’ordonnance de renvoi en date du 12 janvier 2016 du doyen des juges. Cette ordonnance intéresse Mayoro Mbaye, administrateur de société en tant que partie civile, opposée à Alioune Ndiaye, lui aussi administrateur de société, prévenu d’abus de biens sociaux. À l’appel de la cause à l’audience du 7 avril 2016, l’affaire a été renvoyée à l’audience du 19 mai 2016 pour plaidoiries, puis au 2 juin 2016.
À cette date, elle a été utilement retenue. Le procureur ayant déclaré que suivant l’ordonnance susvisée, Alioune Ndiaye a été renvoyé devant la juridiction correctionnelle, sous la prévention d’abus de biens sociaux, et il a requis contre lui un emprisonnement de 5 ans assorti d’une amende de 5 millions ainsi qu’un mandat de dépôt à l’audience. Mais dans son délibéré du 6 octobre 2016, le Tribunal a décidé qu’«après avoir ouï les parties, qu’en l’espèce, aucun acte précis n’a été imputé au prévenu pour le cas échéant servir de base à une répression pénale, alors et surtout que les faits datés du 21 novembre 1997 sont frappés de prescription».
Sur la constitution de partie civile de Mayoro Mbaye qui a demandé 5 milliards, le juge a déclaré que «pour avoir démissionné en 2002 et cédé ses parts en 2003, Mbaye n’avait plus intérêt au moment du dépôt de sa plainte à se constituer». Pour le second jugement en question et qui est évoqué dans le verdict de la Cour d’appel, il découle de l’audience publique ordinaire du 13 juillet 2017 présidée par le magistrat Maguette Diop à la demande du procureur suivant ordonnance en date du 29 janvier 2015 de M. le juge du 44ème cabinet, et Alioune Ndiaye, en tant que partie civile contre Mayoro pour escroquerie et abus de biens sociaux.
Appelée à l’audience du 12 mai 2016, l’affaire a été successivement renvoyée jusqu’à celle du 22 juin 2017 pour plaidoiries, le procureur ayant renvoyé Mayoro Mbaye à l’audience pour se défendre en raison de la prévention pour escroquerie et abus de confiance, et a requis l’application de la loi. Dans son délibéré en date du 13 juillet 2017, le tribunal vidant le dossier a décidé que «M. Mayoro Mbaye a causé un préjudice réel et certain à Maritalia Sa qu’il faut réparer en lui allouant le somme de 450 millions à titre de dommages et intérêts sous le bénéfice de l’exécution provisoire et de la contrainte par corps au maximum. M. Mbaye est toutefois relaxé du chef d’escroquerie par la juge qui a pris cette décision conformément à l’article 457 du code de procédure pénale, mais qui le déclare coupable du délit d’abus de biens sociaux et le condamne à six mois et une amende de 2 millions. Ces décisions ayant fait l’objet d’appels numéro 1518 du 14 juillet 1917, 1919 du même jour et même mois déposés par Me Serigne Mbaye au nom de Mayoro Mbaye qui a changé d’avocat. La Cour qui les a déclarés recevables, a ordonné la jonction entre les procédures faisant l’objet des jugements 1053/2016 et 0868/2017 du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar.
Au fond, la Cour a confirmé dans son délibéré en date du 12 septembre courant, le jugement 0868/2017 en toutes ses dispositions, et infirmé partiellement celui portant le numéro 1053/2016. Elle a déclaré dans la même décision du 12 courant, la constitution de partie civile de Mayoro Mbaye recevable tout en le déboutant de sa demande, «comme mal fondée et le condamne aux dépens».