Affaire Ousmane Sonko : Les révélations de Madiambal Diagne

“Présente comme un fils de Casamance persécuté par le régime de Macky Sall. Ousmane Sonko, lui-même, a cherché à surfer sur les tumultueuses vagues de ce soutien. Il n’y a pas une seule de ses déclarations dans laquelle il n’a pas fait un appel du pied public pour le soutien actif du Mfdc dans cette affaire Adji Sarr. Ainsi, le Mfdc n’a pas manqué d’être aux côtés de ses partisans pour en découdre avec les forces de sécurité, violenter jusqu’au sang des personnes, casser des commerces, brûler des domiciles habités. Il a pu être tracé le convoyage à Dakar de combattants du Mfdc, à partir de la Gambie, pour participer aux manifestations. Des images de l’implication de personnes, identifiées comme des rebelles du Mfdc, dans les violentes manifestations, sont disponibles au sein de nombreuses rédactions de médias. D’ailleurs, après sa libération par la justice, Ousmane Sonko a eu un message ou un mot d’ordre particulier à l’endroit des rebelles du Mfdc à qui il a demandé de «déposer immédiatement les armes. Atika, la branche armée du Mfdc, ne s’est pas fait attendre et a répondu favorablement à l’injonction. Il a alors été observé dans certains quartiers de Dakar des jeunes gens reprendre les bus pour retourner d’où ils venaient, dès le lendemain de l’annonce unilatérale de cessez-le-feu par Ousmane Sonko, ” renseigne Ma Diambal dans sa chronique. Et de poursuivre : “Le devoir sacré des fils et filles de Casamance de soutenir Ousmane Sonko dans cette situation, c’était comme un point d’honneur, pour ne pas dire un devoir sacré pour les ressortissants de la Casamance, de manifester un soutien aveugle à Ousmane Sonko. On le voit dans les différentes déclarations des personnalités politiques à sa faveur. Le seul argument brandi est qu’il faudrait soutenir ce «fils de la Casamance». L’exemple le plus parlant est celui de Aminata Assome Diatta, ministre du Commerce, qui n’a eu le moindre scrupule pour opposer aux femmes membres de la majorité politique au pouvoir qu’elle ne saurait s’associer aux actions de riposte médiatique aux accusations répétées de Ousmane Sonko contre le Président Macky Sall, que le leader de Pastef continue de considérer comme étant le commanditaire, par le truchement de l’affaire Adji Sarr, d’un complot politique qui chercherait à l’anéantir. Aminata Assome Diatta estime que ses liens de parenté ethniques et familiaux avec Ousmane Sonko l’en empêcheraient. Elle a tenu à préciser : «Vous comprendrez ma gêne à participer à vos initiatives, car Sonko est un parent.» En effet, ils sont tous les deux d’ethnie «diola». Le même argument agité, pour se désister, par le juge d’instruction Mamadou Seck, initialement en charge de cette affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. Le juge Seck avait pris prétexte de l’ethnie «diola» de son épouse pour se laver les mains de cette procédure judiciaire. Il est à noter que devant le tollé suscité et le courroux exprimé par des proches du Président Sall sur cette attitude, Aminata Assome Diatta s’est sentie obligée de publier une déclaration pour se rattraper, tout en veillant à mettre dos à dos les parties. A l’endroit de Ousmane Sonko elle dira : «A mon frère du Blouf, je suis sensible à vos difficultés du moment, mais je vous dis que le Sénégal et la Casamance dépassent nos ambitions personnelles.» Poursuivant son argumentaire il renseigne que : “La Casamance est une mosaïque de populations et si l’on se fie aux statistiques démographiques, les «Diolas» sont loin d’y être majoritaires. D’autres fils et filles de Casamance ne cherchent pas à savoir le bien-fondé ou pas des accusations portées contre Ousmane Sonko et lui apportent leur soutien, au prix de violer toutes les règles les plus élémentaires. On ne ferait pas au capitaine de gendarmerie Oumar Touré l’injure de considérer qu’il a délibérément dévoyé, en faveur du mis en cause, l’enquête préliminaire du dossier Ousmane Sonko-Adji Sarr (c’est lui-même qui le dit) pour ne pas trahir ses belles années d’enfance à Bagadadji. On peut également se demander si le bruyant soutien, spontané et sans discernement, qu’apportent certains responsables d’organisations citoyennes et civiques au leader de Pastef, ne serait pas mu par leurs origines ethniques et/ou géographiques. Serait-il alors exagéré d’augurer que ces personnalités de la société civile chercheraient à transposer à Dakar le combat perdu par le Mfdc sur le terrain en Casamance ?
Au demeurant, les seules populations de la Casamance, encore moins celles de l’ethnie diola, ne pourraient pas, à elles seules, assurer à Ousmane Sonko une élection comme président de la République du Sénégal.

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