ALERTE : “La Caisse de sécurité est dans la gouffre…”

La Caisse de sécurité sociale (Css) semble être dans un gouffre total. C’est en tout cas ce qu’a fait savoir le Collège des délégués du personnel (Cnts/Unsas) de l’Intersyndicale des travailleurs de cette institution qui parle de saisine de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) par rapport à une gestion catastrophique.

 

«Notre institution est devenue un symbole de mauvaise gouvernance.» Tel est le cri de dénonciation des travailleurs en rapport à une gestion «catastrophique» de cette institution. En effet, dans une déclaration du Collège des délégués du personnel dont nous avons reçu copie, il est dit ceci : «Soucieux du climat social et de la pérennité de notre Institution, les camarades délégués de l’intersyndicale exigent de l’équité, la justice sociale et la transparence dans la gestion de la Caisse de Sécurité Sociale. Notre Institution est devenue un symbole de mauvaise gouvernance mettant en danger la pérennité des différentes branches de la sécurité sociale.» Poursuivant, ses membres dénoncent «la Gestion clanique des ressources humaines détériorant le climat social, un pilotage à vue, népotisme, clientélisme, les compétences reléguées au second plan au profit de la soumission, absence de DRH depuis plus de 4 ans, intimidation de délégués.» Mais aussi, «absence de système d’évaluation et d’organigramme clair, détérioration exponentielle du climat social, agressions physiques d’un travailleur par une autorité de l’Institution, gel de postes au profit de leurs soumis. Tous ceux qui ne peuvent pas servir de faire valoir sont systématiquement écartés de la gouvernance de l’Institution.»

De 52 milliards FCFA à…rien ?

Dans la même lancée, ces délégués du personnel clament l’existence d’une gabegie «totale dans la gestion du patrimoine de la caisse.» Et pour cause, avertissent-ils : «De 52 milliards au départ de l’ancien Directeur général général Yéri Diop, les réserves de l’Institution sont quasi inexistantes aujourd’hui, les ressources aussi bien financières et matérielles de l’Institution sont mobilisées à l’occasion d’activités privées.» En effet, continuent-ils de renseigner : «les véhicules de l’Institution sont réquisitionnés, des ordres de missions émises pour des activités qui n’ont rien à voir avec les missions de la Caisse. Par rapport aux marchés de l’Institution les contrats de gré à gré sont érigés en règle, les appels d’offre sont devenus l’exception.»

«Gestion nébuleuse des projets de l’Institution»

À ce propos, le texte parle de «l’augmentation exponentielle du coût des projets sans résultats probants, des projets en déphasage avec les intérêts viables de l’Institution et sans aucune étude préalable de faisabilité et de rentabilité.» Fournissent des exemples, les syndicalistes de cette institution défendent que «le projet immobilier dont les coûts initiaux sont passés de 10 milliards à 14 milliards traduit une mauvaise gestion du patrimoine de l’Institution. Les logements sociaux de Bambilor mal construits seraient revendus au même promoteur sans appel d’offre. Ce dernier traine des casseroles partout où il est passé, alors que des travailleurs étaient disposés à en acheter. Plus grave encore des terrains nus lui ont été cédés dans une opacité totale ce qui constitue un détournement d’objectif.» Non sans dénoncer «le coût pharaonique du projet prévu au départ pour 6 milliards FCFA en 2016 et passe aujourd’hui à plus de 14 milliards FCFA. Et plus grave, son opérationnalité est incertaine. Ce qui pourrait être assimilé à de l’amateurisme. Notre système actuel est bien fonctionnel, on aurait besoin de moins de 200 millions FCFA pour une meilleure performance.» Et, sur ces deux points l’intersyndicale «se réserve le droit de saisir l’Ofnac pour qu’une enquête approfondie soit faite pour situer les responsabilités.»

Les exigences de travailleurs

Ces travailleurs exigent «une gestion transparente de l’Institution, un audit des projets immobiliers et du système d’information, un audit de l’IGE sur les cinq dernières années, une situation exhaustive de la gestion des réserves de l’institution.» Mais également, «une gestion viable et optimale des ressources de l’Institution» en plus «d’une gestion des ressources humaines dans l’équité et la justice sociale, une collaboration franche et sincère avec les partenaires sociaux.»

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