Aminata Tall, Famara Ibrahima Sagna et Aminata Touré rasent les murs

Par Mohamed NDJIM

 

Dans un décret signé le 17 avril dernier, Macky Sall a institué un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Ces derniers sont censés bénéficier d’un certain nombre d’avantages : «une indemnité de représentation de 4 millions 500 mille Cfa net/mois, un véhicule de fonction avec laissez-passer permanent, un chauffeur particulier, une dotation mensuelle de carburant de 500 litres, et un agent de sécurité rapproché».

Cette information est démentie par le pôle communication de la présidence. Selon les communicants, le décret n°2020-964 n’existe pas. Comment comprendre qu’il existe un décret n°2020-965 ? Bottant tant bien que mal en touche, la présidence indique que tous les décrets, sans restriction, sont publiés au Journal officiel (Jo). Mensonge de plus, la pratique montre à suffisance que tel n’est pas le cas.

 

Silence troublant

 

Une ancienne présidente et un ancien président du Cese sont jusqu’à nouvel ordre en vie, en l’occurrence Aminata Tall et Famara Ibrahima Sagna. Ils sont bien placés pour démentir les avantages indus qui leur sont accordés, mais ils optent pour un silence radio. Future ex-présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese), Mimi doit aussi se prononcer sur cette forfaiture présumée qui, si elle est avérée, marque un pallier de plus dans le dépeçage du Trésor Public. Elle doit, tout comme Famara Ibrahima Sagna et Aminata Tall, tirer les choses au clair. À moins qu’ils ne veuillent pas parler la bouche pleine. Malgré le démenti apporté par la présidence, Ousmane Sonko persiste et signe : «ce décret existe bel et bien et a été circularisé le jeudi 14 mai 2020 aux agents de l’Administration via Outlook, en même temps que le décret 2020-1006 relatif à la gestion budgétaire de l’État, et lui est, à tous points, identique dans la forme».

 

Le Gouvernement annonce des investigations

 

Interpelé sur cette question par nos confrères de Sud Quotidien, le ministre Conseiller à la communication de la présidence, Seydou Guèye, parle d’investigations. Il estime aussi qu’il faut poser ce débat de manière frontale. «Je ne peux pas vous en dire plus que le communiqué de la Cellule communication de la présidence qui, en termes clairs, rappelle que les décrets pris par le Président de la République sont publiés au journal officiel. Maintenant, il importe que tout le monde soit édifié sur la réalité des accusations et à ce titre, il faut des investigations. Cependant, cette question comporte d’autres enjeux liés à la nécessité d’une réglementation relative au traitement qu’il faut accorder aux anciens présidents d’institutions dans la transparence, sinon c’est la porte ouverte à l’intox, au populisme. Nous devons aborder ces questions avec courage et sérénité et sans tabou. Le cadre institué pour le dialogue national peut valablement s’en saisir», dit-il.

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