Appréciant la réunion de consolidation des termes de référence du dialogue politique du 28 mai prochain, Amsatou Sow Sidibé se dit déçue par l’orientation donnée à ce processus. La juriste estime qu’en l’état actuel des choses le dialogue est galvaudé, en ce sens qu’il n’intègre pas de «discussions sérieuses approfondies, inclusives, sur les questions prioritaires». «Ce dialogue est uniquement articulé autour de considérations politiques alors que bien d’autres questions fondamentales sont occultées. Il y a certes intérêt à régler la question électorale mais moult problématiques restent en suspens : les morts dans les migrations clandestines, l’Éducation, la Justice, ou encore la gouvernance pour lutter contre la pauvreté», assure Amsatou Sow Sidibé qui aurait préféré une concertation élargie au dialogue dans sa forme présente.
Au demeurant, la présidente de Car Leneen déplore le fait que seuls les partis politiques et la société civile aient voix au chapitre. Elle remet également en cause la mise en place d’une commission cellulaire pour superviser le processus. «Il faudrait autre chose qu’une commission cellulaire pour l’élection, car c’est limitatif. C’est la raison pour laquelle nous avons proposé en lieu et place de cette commission un comité d’observation de la concertation avec des personnalités qui ont des voix autorisés et qui ont comme mission d’encadrer les concertations et d’assurer le suivi et l’évaluation des engagements pris. En plus les discussions ne concernent que les acteurs politiques et la société civile. La base de la population n’est pas conviée, les citoyens lambda, les syndicats, les chefs religieux musulmans, chrétiens et coutumiers ont leur mot à dire, tout comme le secteur privé», ajoute-t-elle.