Artisanat : Ngaye Mékhé se signale 

La commune de Mékhé, rendue célèbre par les chaussures de Ngaye, qui ont acquis une réputation au-delà des frontières, entend faire de l’artisanat un levier de son développement, ont indiqué des responsables.
À la faveur d’un concours de circonstances, dont notamment la vision de son maire, l’appui des pouvoirs publics qui s’ajoutent au savoir-faire local, l’artisanat à Ngaye semble avoir de beaux jours devant lui à Mékhé. Toute une réflexion stratégique est engagée par l’Initiative pour le développement économique, environnemental et social (Idées), pour mieux faire de cette opportunité d’emplois un levier économique au service de la communauté.
Ce condensé de cadres de la collectivité, explore plusieurs pistes, dont le développement de la vente en ligne pour booster l’activité artisanale.
Un site d’exposition et de commercialisation artisanale (Seca) déjà réalisé par le gouvernement pour près de 300 millions Cfa, y sera inauguré en janvier.
Avec le centre de formation aux métiers du cuir devant être construit par la Bad pour 1,3 milliard Cfa, et le projet de tannerie moderne, d’un coût estimé à 7 milliards de Cfa, selon le maire Magatte Wade, ce sont des infrastructures qui sont déterminantes dans ce positionnement de la commune.
Le maire fait part de sa volonté de faire de Ngaye un “passage obligé” pour tout touriste en séjour dans le pays.
“Notre objectif est d’aller vers le semi-industriel et l’industrialisation”, note le professeur Oumar Sock, président de Idées.
Il est d’avis qu’à l’instar des grandes marques italiennes et étrangères, de manière générale, qui ont commencé par le stade artisanal, le made in Sénégal et plus particulièrement le “made in Ngaye” peuvent se hisser au niveau de l’industrialisation.
Le nom de Ngaye Mékhé est associé aux chaussures en cuir, fabriquées par ses nombreux ateliers et qui constituent un legs d’un savoir-faire ancien.
Pour certains, les chaussures, les selles pour chevaux, les laisses en cuir sont une affaire de famille. Ngaye s’ancre sur ce substrat et s’ouvre à la modernité, en continuant à se former et à innover.
Parmi les 100 personnes envoyées en Italie, pour une formation, il y a des jeunes de Mékhé. Salif Baldé, originaire de Tambacounda qui a été en Italie pour une formation, s’est installé à Ngaye Mékhé. Renonçant à sa profession d’enseignant, il est venu mettre en valeur sa formation et partager son savoir-faire dans cette localité. Dans la salle d’exposition du Seca, il présente fièrement ses sacs de luxe dit de diplomate. Une commande, dit-il, de membres du gouvernement.
Pour Moussa Guèye, responsable de la commission artisanat de Idées, “l’enjeu, ce n’est pas aujourd’hui, parce que l’artisanat constitue un enjeu pour le pays et pour Mékhé”.
Idées compte prochainement plancher sur les voies et moyens de développer l’artisanat à Mékhé pour mieux servir la communauté, lors de ses 72 heures de réflexion.

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