“Assimi doit quitter le pouvoir” : Un ex-soutien de la transition malienne défie Goïta ; son passeport diplomatique annulé

Au Mali, le colonel Assimi Goïta ne compte pas que des soutiens. Il y a quelques jours, l’un de ses ex-collaborateurs, Issa Kaou N’Djim, a appelé à son départ du pouvoir, sur les ondes de Radio Sahel. 
 
«Pour l’intérêt supérieur du Mali, Assimi doit quitter le pouvoir, prendre ses hommes et retourner au camp pour sécuriser le pays. C’est son rôle. C’est ce qu’il doit faire», a déclaré l’ancien quatrième vice-président du Conseil national de transition tombé en disgrâce. 
En effet,  Issa Kaou N’Djim avait été inculpé et écroué, en 2021, pour «troubles à l’ordre public». Après sa sortie de prison, il est devenu l’un des contempteurs du colonel Assimi  Goïta, celui qu’il appelait jadis «l’imperturbable patriote». Issa Kaou N’Djim estime qu’il est temps de s’occuper de l’essentiel, au lieu de parler de la France et de la Russie. Cela ne «pourra rien nous apporter», selon lui. 
 
S’occuper de l’essentiel, d’après cet ex-proche de Goïta, c’est subvenir aux besoins alimentaires, sécuritaires et éducatifs des Maliens, mais aussi promouvoir la bonne gouvernance et travailler au retour de l’Administration dans les régions du Nord.
 
«C’est ce qui est bon pour lui et pour tous»
 
Il dit avoir soutenu le colonel Goïta, parce que l’objectif était de l’aider à «faire les élections et qu’il retourne (ensuite) dans les casernes». C’est «cela le salut de notre peuple et c’est ce qui est bon pour lui et pour tous», assure-t-il. 
 
Le président de l’ACRT estime que les autorités de Bamako n’aiment pas entendre de tels propos. Ils n’aiment pas la vérité. «Si tu vois que personne ne peut dire la vérité à Assimi, c’est parce que l’on craint d’aller en prison. C’est une manière de confisquer le pouvoir… Quand tu dis la vérité, soit ils te font taire, soit ils t’envoient en prison où ils font ce qu’ils veulent de toi. Vous devez accepter de faire de la prison. Qu’ils augmentent le nombre de matelas de la prison, s’il le faut, nous irons !», a-t-il déclaré.
 
Appel du 20 février pour sauver le Mali
 
Sa défiance vis-à-vis de la junte ne plaît visiblement pas à tout le monde. Selon Maliweb, il a été agressé lors d’une conférence de presse le lundi 20 février dernier. Issa Kaou N’Djim devait lancer ce jour-là le collectif Appel du 20 février pour sauver le Mali.
 
 La même source indique que son passeport diplomatique a été annulé. Le ministère des Affaires étrangères malien a saisi les missions diplomatiques et les postes consulaires accrédités aux fins d’annuler son passeport diplomatique et celui de 13 autres personnalités.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here