Il y a quelques semaines, le Président Macky Sall prenait la décision de marcher vers un assouplissement par rapport à des mesures restrictives. Car, faut-il le rappeler, depuis l’apparition du Covid-19, il a été instauré un état d’urgence assorti de couvre-feu. Au bout de près de quatre (4) mois, il fallait bien apprendre à vivre avec le virus. Ce qui n’est sans grandes conséquences puisque les dégâts ont repris à Dakar. Entre accidents mortels (Tata), agressions perpétrées par des scootéristes, embouteillages monstres et regroupements non autorisés, sans tenir compte d’une quelconque mesure barrière, sont légion.
Par Pape Moussa TRAORÉ
Après presque 50 jours du lancement de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire national, le Président de la République, Macky Sall, a annoncé le 11 mai dernier un assouplissement des mesures de restriction adoptées contre le covid-19, à commencer par le transport en commun. Les mini bus «Tata», qui peuvent désormais remplir toutes les places assises au lieu de la moitié, sont au-devant de la scène. La semaine dernière, un mini bus a fauché un scooter avant de rouler sur la passagère, âgée d’une vingtaine d’années. Celle-ci est morte sur le coup. Le chauffeur a échappé de justesse au lynchage avant son interpellation. Le conducteur, plus chanceux que la jeune fille qu’il supportait, s’en est sorti avec quelques égratignures. C’est dans une ambiance électrique que le corps sans vie a été évacué par une ambulance. Une personne à mobilité réduite a été heurtée mortellement à quelques encablures du stade Demba Diop également.
À noter aussi des cas d’accidents mortels signalés un peu partout dans la capitale et dans le territoire national. Après le transport en commun avec les bus «Tata» qui ont marqué leur «retour» dans le transport avec leur lot de dégâts, c’est au tour des scootéristes de faire parler d’eux.
En effet, depuis les mesures d’assouplissement prises par le chef de l’État, Macky Sall, les agressions dont les auteurs ne sont autres que les conducteurs de scooters sont à nouveau notées. Durant le confinement, aucun cas d’agression n’a été signalé même dans les zones les plus dangereuses de la capitale. Mais depuis le 11 mai, date à laquelle les mesures de l’état d’urgence ont été assouplies par le président de la République, il ne se passe pas quelques jours sans que l’on décompte un cas de vol à l’arrachée ou d’agression physique.
Un autre fait qui marque les esprits de plus d’un est sans doute les embouteillages monstres notés dans la capitale et dans sa banlieue. Au rond-point «Case Bi», une longue file de voitures campe le décor. L’image donne l’impression d’une veille de fête de Korité ou de Tabaski. Les éléments de la Police de circulation qui, depuis quelques temps étaient au repos, ont désormais du pain sur la planche avec le retour des embouteillages.
La mesure la plus bafouée est sans conteste la distanciation sociale dans les lieux publics. Les autorités étatiques avaient pris une batterie de mesures dans le but de limiter la propagation du coronavirus. Parmi celle-ci, la distanciation sociale et le respect des gestes-barrière. Ce qui n’est pas facile à appliquer. Il est demandé à chacun de rester éloigné les uns des autres pour éviter la propagation du covid-19.
Ainsi, le Président la République, Macky Sall avait fait savoir que cette nouvelle phase qui va commencer va durer «non pas quelques semaines, mais au moins trois à quatre mois». «Nous devons désormais apprendre à vivre en présence du virus, en adaptant nos comportements individuels et collectifs à l’évolution de la pandémie», disait-il. Reste à savoir si son prochain discours sera l’occasion de durcir à nouveau les mesures et de réduire le nombre de pertes en vie et de contamination par voie communautaire.